On connaît le Zak Brown patron pilote du United Autosports, mais il y a aussi et surtout le Zak Brown businessman, créateur de JMI, agence de marketing sport automobile leader dans le monde. En parallèle à ses engagements dans les meetings historiques, United Autosports revient sur le devant de la scène en moderne avec une paire de Ligier JS P3 en European Le Mans Series et une Audi R8 LMS ultra en Michelin GT3 Le Mans Cup. Zak Brown s’est entretenu avec Sportscar365 sur l’avenir de l’équipe. (In English)
Pourquoi prendre la direction du LM P3 en European Le Mans Series ?
« Nous voulons aller au Mans car c’est le but à atteindre. Je pense que la série est bonne. Gérard Neveu et toute son équipe font du bon travail. Les règles sont maintenant stabilisées et il y a un sens d’y aller pour les cinq prochaines années. Les voitures sont bonnes, les budgets avec un bon rapport qualité/prix. Nous avons deux autos et quatre de nos six pilotes sont déjà signés. Le team a roulé durant cinq ou six ans en British GT. Les GT sont devenues très chères à faire rouler et la notre était fatiguée. Malgré cela, nous faisons toujours rouler notre Audi qui reste une auto incroyable. Mais si nous voulions être compétitifs, il fallait acheter une nouvelle auto. Il était donc temps de réinitialiser le tout. Nous la ferons toujours rouler en GT Cup et je vais la piloter en ouverture des 24 Heures du Mans. L’équipe est en bonne forme et l’entreprise en bonne santé. Je n’ai plus besoin de financer autant que par le passé. »
Quel est votre regard sur la catégorie LM P3 ?
« Je pense que c’est la bonne solution. Je souhaite les voir rouler par la suite aux Etats-Unis. Je sais que le test bouclé à Watkins Glen ne s’est pas bien déroulé. Il n’y avait pas de pneus tendres, l’auto était dégradée, c’était un autre circuit, il y a eu une sortie de piste, etc… Je ne pense pas que ce test soit représentatif de la série et des autos. J’espère au moins qu’elles pourront rouler un jour à Daytona où il y a plus de place pour les voitures. Parce que si c’est le cas, je suis prêt à amener les miennes ici si elles sont admissibles. »
Quels sont les objectifs pour l’ELMS ?
« Gagner des courses. Le championnat sera ce qu’il doit être. Nous étions les plus rapides lors des premiers essais officiels où il y avait 11 autos. Je pense que nous aurons une voiture compétitive. Je sais que nos quatre pilotes déjà confirmés sont excellents. Maintenant, nous devons nous assurer d’avoir deux autres pilotes au niveau pour compléter les équipages. »
Revenir derrière le volant fait partie de vos envies ?
« Je veux revenir mais je veux avant tout rouler en historique. J’ai vraiment voulu faire Le Mans à titre personnel. Finalement, cela se produira car c’est un manque. Je dois mettre en place un régime alimentaire et travailler ma condition physique pour faire le tout le plus sérieusement possible. »
D’un point de vue commercial, où voyez-vous le FIA WEC niveau exposition ?
« Je pense qu’ils font beaucoup de bonnes choses. J’aime ce qu’ils font. La partie numérique est bonne et la diffusion télévisée est de mieux en mieux. Selon moi, la catégorie P1 doit permettre à plus de monde de s’exprimer et c’est là qu’il faut travailler. Les catégories GT sont superbes, avec l’arrivée de Ford. Je pense que le P1 est bon, mais il manque un ou deux constructeurs et ce serait bien de voir un privé pouvoir s’exprimer pleinement. C’est un peu comme la Formule 1 où si vous n’êtes pas constructeur, il faut oublier. Ce serait bien de revenir à l’époque où il était possible d’acheter une Porsche 962 en ayant une chance de gagner. »
Pensez-vous que le FIA WEC peut se rapprocher de la F1 ?
« Les courses de voitures de sport étaient aussi importantes que la F1 à une époque. Le chemin pour rattraper le retard est long. Les courses complètement différentes. Je pense qu’il y a moyen de rendre les courses encore plus populaires et c’est sur le bon chemin. La relation avec la FIA est bonne. C’est juste dommage qu’il y ait un conflit entre Baku et Le Mans. Je trouvais l’histoire de Nico Hülkenberg très grande l’année passée. Les deux séries en ont bénéficié et c’est positif pour les spectateurs. Je voudrais en voir plus. Mais beaucoup d’équipes de F1 ne laisseront pas leurs pilotes venir rouler. Si vous aviez quelqu’un comme Lewis Hamilton, ce serait géant. »