Fidèle à la MitJet et au Supertourisme, Yvan Muller Racing a commencé par diversifier ses activités en Porsche Carrera Cup France. C’est maintenant la catégorie LM P3 qui occupe bien l’équipe dirigée par Yvan Muller qui prend le nom de M.Racing YMR. Pour ses débuts en European Le Mans Series avec une Ligier JS P3, Yvan Muller Racing fait confiance à la jeunesse en faisant rouler Yann Ehrlacher, Thomas Laurent et Alexandre Cougnaud. De quoi coller parfaitement à la catégorie qui sert de tremplin pour gravir les échelons. Le trio pouvait espérer l’emporter en Autriche mais les commissaires ont obligé l’équipe à faire une réparation à l’arrière de la JS P3, ce qui a exaspéré le patron d’équipe, comme il l’a confié à l’arrivée : “Un jugement disproportionné des commissaires techniques nous a obligé à changer une pièce de carrosserie, ce qui nous a coûté la victoire. Après autant d’années dans la course auto, je ne m’habitue pas à des injustices qui nous privent de victoire. Dans tous les cas, je tiens à féliciter et remercier chaque pilote et chaque membre de l’équipe YMR pour le travail fourni pendant ce week-end. Ils sont les vainqueurs moraux. Surtout restez concentrés et motivés, ça va payer.”
Malgré un emploi du temps assez chargé, Yvan Muller est là pour écouter, conseiller et guider ses trois jeunes pilotes promis à un bel avenir. Le champion WTCC n’amène pas seulement son nom à sa structure, il apporte également son expérience, son savoir-faire et surtout une vraie implication. A mi-saison, le Yvan Muller patron d’équipe a fait le point avec nous avant la course du Red Bull Ring.
Satisfait des débuts de l’équipe en LM P3 ?
« On fera le bilan fin octobre. Pour le moment, il est mitigé. Il était même plutôt négatif avant le Road to Le Mans mais la victoire au Mans a permis de redresser la barre et de voir l’avenir plus sereinement. Sportivement, nous découvrons une nouvelle discipline, une nouvelle auto et un nouveau championnat. Nous avons connu quelques petits soucis de fiabilité, ce qui est naturel dans une première saison. D’un point de vue économique, le bilan est négatif car des imprévus sont venus se rajouter, ce qui rendra la facture finale plus élevée. »
Lancer des jeunes pilotes était l’objectif de départ ?
« C’est ce qui me plaît. Cependant, il fait bien gérer la répartition des pilotes dans les équipages. Le souci concerne les Bronze. Chacun devrait faire comme il veut avec le temps de roulage. Il faut arrêter de niveler vers le bas. Aujourd’hui, j’ai un Bronze dans l’équipage mais c’est moi qui ait pris le risque de le prendre. »
L’équipe souhaite s’inscrire sur la durée en LM P3 ?
« C’est ce que je souhaite. Le calcul est fait que si demain on arrête, on ne perd pas d’argent. La catégorie LM P3 est très bonne. On peut toujours trouver des ajustements à apporter mais la base est bonne. »
Un passage en LM P2 fait partie des discussions ?
« C’est l’idée mais pas n’importe comment. J’ai été sollicité pour faire une auto mais j’ai posé des conditions. Pour le moment, l’achat d’une LM P3 a atteint la limite que je m’étais fixé. Pour l’instant, j’ai un peu le pied sur le frein concernant le LM P2, mais la porte n’est pas fermée. En seulement quatre ans, nous sommes passés de la MitJet au LM P3. Je tiens à y aller prudemment et dépenser l’argent que j’ai. Il n’est pas question de faire au-dessus ses moyens. A terme, l’objectif est d’amener le team aux 24 Heures du Mans. Je suis là pour gagner des courses, pas pour gagner de l’argent. Je vends des victoires et je m’y tiens. A moi de mettre en places les choses pour y arriver. »
L’équipe poursuivra sur plusieurs disciplines en 2017 ?
« Je ne veux pas m’aventurer dans d’autres disciplines et nous allons même réduire la voilure en faisant moins de championnats. Nous arrêterons la MitJet et je me pose la question pour le Supertourisme. Mon idée était bien de mettre en place une filière car c’est ce qui me plaît. Je suis déjà assez occupé avec mes différentes activités. Depuis la mi-mai, j’ai dû passer que quatre nuits à domicile. »
Et un Championnat de France Prototypes ?
« Je rêve d’une chose qui sur le papier me semble bonne avec un championnat de LM P3 qui comprendrait deux courses d’une heure avec à chaque fois un pilote unique et un résultat séparé, puis le lendemain une course de deux heures à deux pilotes. »
Quid du Yvan Muller pilote en 2017 ?
« (rires) Chaque chose en son temps… »