Voir Yannick Dalmas dans un Rookie Test peut sembler étrange, mais le conseiller des pilotes WEC auprès de la FIA a pourtant bien pris part à la journée d’essais organisée à Bahrain. Le quadruple vainqueur des 24 Heures du Mans a roulé sur une Porsche 919 Hybrid et une Toyota TS050 HYBRID. Pas question pour Yannick Dalmas de décrocher un volant pour la saison 2017, l’objectif étant de mieux comprendre le fonctionnement d’une LM P1 actuelle et de constater la visibilité dans l’habitacle.
“C’était pour moi une très belle expérience” a déclaré Yannick Dalmas à l’issue de son roulage. “Je tiens à remercier Toyota et Porsche. En tant que conseiller des pilotes, il était intéressant pour moi de tester les LM P1 et de constater ce que voient les pilotes. On ne pilote plus comme il y a 15 ans. Les pilotes sont en constante relation avec le stand. Il y a toujours des ajustements à faire : contrôler le carburant, le système hybride, etc… C’est très compliqué. Le travail avec les ingénieurs est constant. Le pilote ne dispose pas de dix tours pour réfléchir.”
Yannick Dalmas n’a pas piloté l’Audi R18 qui a tiré sa révérence hier. Sa dernière apparition aux 24 Heures du Mans remonte à 2002 sur l’Audi R8 du Team Goh. Le roulage sur la Toyota et la Porsche lui a permis de se remémorer ce qu’il a vécu : “De mon temps, il n’y avait pas autant d’assistance au pilotage. Attention, cela ne veut pas dire que c’est facile aujourd’hui. Les voitures actuelles sont très efficaces. Il faut avoir le bon physique, rouler sur simulateur et avoir un style de pilotage adapté à l’auto. Il y a beaucoup plus de choses à faire par rapport à ce que j’ai connu. De nos jours, rouler ne se limite pas au pilotage. Il y a tout un environnement à bien appréhender.”
Yannick Dalmas a pu constater la visibilité dans l’habitacle : “Un pilote se plaint toujours, mais je dois dire que l’habitabilité est bonne. Les rétroviseurs sont au point et l’écran pour avoir une vision vers l’arrière est un vrai plus. Le volant n’a aucune comparaison avec mon époque. En statique, il faudrait deux jours pour comprendre le fonctionnement d’une LM P1 et peut-être trois sur la piste.”
Faire une comparaison entre les “années Dalmas” et maintenant n’est pas judicieux note le Sudiste : “Je ne veux surtout pas dire que c’était mieux il y a 15 ans. L’époque est juste différente et il faut s’adapter à ce changement. J’apprécie mon activité actuelle qui est de travailler en pleine collaboration avec la FIA, l’ACO et le WEC. C’est comme une équipe de course. Je suis très content d’avoir roulé aujourd’hui. Avoir piloté la Porsche et la Toyota est un vrai privilège.”