Le Duqueine Engineering vit sa deuxième saison d’existence en poursuivant son engagement en Championnat de France GT avec une paire de Ferrari 458 Italia GT3. En complément, une auto sera au départ des Total 24 Heures de Spa dans la classe Am-Cup. Avant les trois derniers rendez-vous français, l’équipe basée à Alès pointe au 4ème rang à 41 points de la tête. Du côté des pilotes, les mieux classés sont Gilles Duqueine et Anthony Beltoise qui accusent 47 longueurs de retard sur la tête. Chez Duqueine Engineering, on voit toujours plus haut. Quoi de plus normal pour un team qui est soutenu par le groupe Duqueine qui est en pointe dans l’aéronautique. Si pour le moment le programme unique passe par le GT, les choses pourraient changer à l’avenir avec des débuts attendus en LM P3. Yann Belhomme, team principal, dresse avec nous un premier bilan à mi-saison tout en parlant de l’avenir.
Le bilan est positif à mi-saison ?
“La satisfaction est de mise. Nous avons montré de belles choses. Les Ferrari sont régulièrement aux avant-postes. Le nouveau format fait qu’il a fallu remanier la stratégie. Nous avons manqué de réussite sur la finalisation. Maintenant, ce n’est plus seulement la performance qui parle car cela ressemble plus à de l’endurance. Pour nous, la performance est bien là mais nous avons commis des petites erreurs en plus d’une certaine malchance comme des crevaisons. On a de très bons Bronze et Neslon (Panciatici) s’est très bien acclimaté à la GT. Je pense que l’on va assister à une fin de saison intéressante.”
Le nouveau format te satisfait pleinement ?
“Il correspond parfaitement aux besoins des équipes. Sur le plan économique, c’est positif. Un réunion a eu lieu au Val de Vienne avec toutes les équipes et tout le monde sans exception est favorable à ce nouveau format. La classification des pilotes prend beaucoup d’importance. C’est un point très sensible, de même qu’en Blancpain Endurance Series. 66% du temps, ce sont les Bronze qui roulent. C’est une nouvelle façon de faire les choses et la gestion est différente. A titre d’exemple, on s’est aperçu qu’il valait mieux mettre les pneus neufs aux gentlemen.”
On pourrait voir une 3ème Ferrari d’ici la fin de saison ?
“C’est prévu à compter de Magny-Cours avec Philippe Colançon, Franck Martinez et Frédéric Dufour. On était ennuyé de ne pas pouvoir faire rouler Philippe cette saison, donc on a voulu trouver une solution. Seul Navarra n’est pas confirmé avec cette 3ème auto.”
Dans quelques semaines, retour à Spa pour les 24 Heures. Il y avait une vraie volonté de revenir dans le championnat Blancpain ?
“Rouler dans des courses d’endurance est quelque chose qui nous convient bien. Cela permet d’aguerrir l’équipe à des courses plus longues. Cette épreuve tient à coeur de Gilles. Spa, c’est génial ! L’idée est de poursuivre au Nürburgring où Roland Berville sera avec nous.”
L’avenir du Duqueine Engineering passe forcément par le GT ? Gilles et toi étaient présents au Mans pour la présentation de la Ligier JS P3. Un nouveau défi en vue ?
“On réfléchit à ce que l’on va faire en 2016. Ce sera GT et/ou LM P3. Nous attendons de voir ce qui va être décidé en GT Tour. On espère que les LM P3 pourront rouler avec les GT3 mais Duqueine Engineering vise le LM P3. Nous pouvons faire rouler trois LM P3, ou deux LM P3 et une GT3. Rien n’est finalisé. La LM P3 est une vraie auto de course. Nous avons vu rouler la Ligier JS P3 lors du shakedown. A 10 mètres, on ne sait pas la différencier d’une LM P2. Elle est juste magnifique. Faire rouler une LM P3 est beaucoup plus raisonnable en termes de coût d’exploitation. Une GT3 me semble plus compliquée à amortir sans partenaire titre. On le voit en Blancpain Endurance Series où il y a de moins de moins d’équipes totalement privées. La structure Duqueine n’a pas vocation à être le mécène. On recherche toujours du budget. Maintenant, on peut avoir 2,5 LM P3 pour le prix d’une nouvelle GT3. Le prix d’une révision moteur est de l’ordre de 40 000 euros pour une GT3 contre 17 000 euros pour une LM P3. Ce qui plaît, c’est qu’elle ressemble à une LM P1 ou une LM P2. Gilles est forcément intéressé par le produit. C’est un compétiteur qui vient de la monoplace. Sa vie est dictée par l’aéro de part son coeur d’activité et le LM P3 correspond parfaitement à ses envies. Certes, le pilotage est différent car pas de traction control ni d’ABS.”
L’European Le Mans Series fera partie du programme ?
“Si les LM P3 sont acceptées en France, l’idée est d’avoir un double programme combinant ELMS et GT Tour. Est-ce que ce sera un programme complet, c’est trop tôt pour le dire. On verra en fonction des clients. La Blancpain Endurance Series est un championnat fabuleux mais il semble saturé. On sait qu’on va se retrouver face à des équipes que l’on peut assimiler à des usines. C’est difficile de se montrer. Le LM P3 peut être l’alternative parfaite. Le but est de développer l’activité en prototype avec comme objectif de passer en LM P2 à moyen terme. C’est un scénario que l’on peut tout à fait imaginer. Pourquoi pas débuter avec deux LM P3 et une GT3 avant de remplacer la GT par un autre proto. Gilles et moi avons une culture monoplace. L’activité engineering fonctionne bien. On travaille actuellement sur les GP3 2016. Pour nous, un passage en LM P2 est dans la logique des choses.”
Faire rouler les LM P3 avec les GT3 en France serait une bonne idée ?
“Il ne faut surtout pas chercher à faire une équivalence P3/GT. Il faut oublier le classement scratch avec la mise en place d’un classement GT3 et un LM P3, de la même manière où on a mis les pilotes professionnels au deuxième plan.”