Le Duqueine Engineering était venu en VdeV Endurance Series à Barcelone pour prendre la température du championnat mais aussi pour se préparer à sa campagne ELMS où deux Ligier JS P3 sont alignées. L’écurie dirigée par Yann Belhomme est revenue en VdeV à Magny-Cours avec une Ligier confiée à Antonin Borga, David Droux et Gilles Duqueine et elle sera également là à Estoril lors de la finale. Avant cela, le Duqueine Engineering veut à tout prix terminer la saison ELMS sur une note positive avant de penser à 2017.

« Mixer ELMS et VdeV est parfait » nous a confié Yann Belhomme. « C’est le programme idéal et c’est d’ailleurs ce que nous mettons en place pour 2017. Le temps de roulage est conséquent. » Duqueine Engineering compte faire rouler deux Ligier en ELMS et deux, voire trois en VdeV, sans oublier une nouvelle présence au Road To LeMans. « Cette petite expérience du Road To Le Mans me rappelle de bons souvenirs » sourit Yan Belhomme. « C’est là que j’ai découvert Antonin Borga qui est une vraie révélation, tant sur le plan humain que sportif. Je mise beaucoup d’espoir sur cette génération de David Droux, Maxime Pialat ou Antonin Borga. »

En marge de ses programmes sportifs, Duqueine Engineering a ouvert son centre équipé d’un simulateur high tech où les pilotes vont s’entraîner avant de passer sur la piste d’Alès en condition réelle : «  Paddon, Kubica, et tous nos pilotes sont venus rouler au centre. Il est ouvert à tout le monde. Un pilote peut travailler avec nos ingénieurs ou prendre son propre ingénieur pour des questions de confidentialité. »

Duqueine Engineering dispose d’une Renault Sport R.S.01, de deux Formule Renault 2.0 et d’une Ligier JS P3 entièrement dédiée à la préparation. Des créneaux de roulage sont organisés quotidiennement sur la piste d’Alès qui a la particularité d’être homologuée dans les deux sens, ce qui donne 14 virages au lieu de 7.

Yann Belhomme et le Duqueine Engineering ne regrettent aucunement le passage en LM P3 : « J’ai 0% de regret et 100% de satisfaction. On se régale et c’est intéressant intellectuellement. Le souci en GT reste que les différences entre le Pro et le Am sont quelque peu gommées par les aides au pilotage. En LM P3, le travail est valorisé. L’exemple parfait est le Graff avec Eric Trouillet qui est devenu en peu de temps l’un des meilleurs gentlemen. Chez nous, David Droux travaille comme un fou avec une approche très professionnelle et Antonin Borga prend le même chemin. En LM P3, le processus de préparation est très important. Il suffit de voir ce que fait United Autosports avec des essais avant chaque meeting. Les coûts sont contenus avec un produit abouti et cohérent en termes de prix. Bien sûr, il y a eu quelques pépins de jeunesse. L’auto est neuve mais il faut garder à l’esprit que même les constructeurs généralistes font des rappels alors que des millions d’euros sont dépensés. Onroak Automotive a suivi le développement, les équipes ont fait des retours et on ne s’occupe pas du moteur ORECA qui devient accessoire avec un bon service. »

Maintenant que les LM P3 sont autorisées sur le territoire américain, Duqueine Engineering se verrait bien franchir l’Atlantique : « On travaille le dossier, mais pas à n’importe quel prix. Ce sera de toute façon sans affaiblir ce que l’on fait en Europe. Pourquoi pas quelques courses dès 2017 afin de prendre la température. »

Sur le plus long terme, les 24 Heures du Mans restent dans le viseur du Duqueine Engineering : « Le Mans a toujours été un objectif. Cette course s’inscrit dans le développement d’une entreprise car c’est tout sauf un caprice de gamin. Nous sommes à la recherche d’un partenaire titre pour nous accompagner. Avoir Gilles (Duqueine) à nos côtés aide dans le développement de part sa vision de chef d’entreprise. Gilles sera au volant de la LM P3 en 2017. »

La piste GT4 pourrait aussi être d’actualité : « Exploiter une GT4 est dans nos cordes, alors si quelqu’un nous confie une auto, pourquoi pas… Stéphane Ratel, Laurent Gaudin et toute l’équipe de SRO sont des professionnels. Ils y croient et ils vont se donner les moyens d’y arriver. Les GT3 sont devenues au fil du temps des grosses machines et tous les pilotes n’ont pas le temps de s’entraîner comme il faut et de prendre part à une saison complète. Le GT4 a un sens en France. Il faut voir ce que va donner le plateau 2017, quelle va être la BOP et voir le coût car cela pourrait coûter autant de rouler à deux en Pro-Am que de rouler à trois en Am dans le championnat Blancpain Endurance Cup en GT3. Je regrette qu’il n’y ait pas encore de Championnat de France de Protos. »

Le Duqueine Engineering a découvert un nouvel environnement avec l’European Le Mans Series : « Le championnat fait dans la rigueur professionnelle et il y a une sérénité sur le respect du règlement. Les règles techniques sont vues comme un examen de passage. Les mécanos sont contents de passer les vérifications à la première tentative. La direction de course fait du bon travail avec une vraie écoute. »