En s’entraînant assidument sur sa PlayStation pour tenter de rafler la GT Academy 2012, Wolfgang Reip ne s’attendait certainement pas à disputer les 24 Heures du Mans deux ans plus tard, qui plus est sur une auto innovante. Après avoir débuté sur une Nissan 370Z, on l’a vu ensuite au volant d’une Nissan GT-R Nismo GT3 en Blancpain Endurance Series puis sur une Zytek Z11SN en FIA WEC où il s’est illustré. Place maintenant à un nouveau challenge avec un rôle de pilote dans la Nissan ZEOD RC en compagnie de Lucas Ordonez, soit deux purs produits de la filière Nissan. Wolfie a déjà débuté sa campagne 2014 par les 24 Heures de Dubai puis les 12 Heures de Bathurst.
En remportant la GT Academy, on ne s’attend pas à avoir des occasions de ce genre ?
« Mon prix initial de la GT Academy était de participer aux 24 Heures de Dubai. Ma première surprise a été d’être choisi pour rouler sur une Nissan GT3 dans le championnat Blancpain. Cela m’a fait passer à un nouveau niveau. Nous parlions l’an passé de la ZEOD au Mans lorsque l’auto a été présentée et je pensais qu’il n’y aurait aucun moyen que je puisse avoir la chance de la piloter. Lorsque j’ai reçu l’appel, je ne pouvais que dire « wow ». Je suis seulement pilote automobile depuis environ 18 mois. C’est vraiment incroyable. »
C’est une grosse responsabilité que d’être sélectionné par Nissan…
« C’est pour moi une grande fierté que d’avoir été choisi pour épauler Lucas afin de piloter la ZEOD RC. J’ai essayé de trier le meilleur parti des opportunités que j’ai eu en tant qu’athlète Nismo et c’est très gratifiant d’avoir été en mesure de bien faire, ce qui m’ouvre de plus grandes opportunités. C’est une grande responsabilité que me donne Nissan. Je vais continuer à prendre cela très au sérieux et je veux vraiment aider Nissan ainsi que toute l’équipe à faire le meilleur travail possible sur cette voiture incroyable. »
Les 24 Heures du Mans représentent quelque chose de particulier ?
« C’est l’une des pistes les plus célèbres au monde. J’ai eu la chance de piloter à Spa-Francorchamps et Bathurst. Maintenant, j’ai la chance de rouler au Mans. Je suis vraiment impatient d’y être. Toute ma vie, j’ai rêvé de cette course. J’ai eu la chance de me rendre au Mans en tant que spectateur ces deux dernières années et maintenant, je vais être en mesure de rouler sur la piste au volant de la Nissan ZEOD RC. C’est tout simplement incroyable.
« J’ai déjà eu la chance de tester la ZEOD RC et c’est quelque chose de complètement différent de tout ce que j’ai pu piloter auparavant. Personne n’a abordé ce genre de défi. Être impliqué dans un tel projet est tout bonnement incroyable. Le développement de la chaîne de traction est un projet vraiment intéressant. J’ai appris beaucoup de choses sur le plan technique en passant du temps avec les ingénieurs et l’équipe. En tant que pilote, c’est extrêmement utile pour moi d’en apprendre le plus possible sur le côté technique, surtout pour un projet unique. Piloter sur la ligne droite des Hunaudières à 300 km/h dans le silence sera quelque chose de spécial. Personne ne l’a fait avant et je ne peux vraiment pas imaginer le sentiment ressenti. »
Tout a débuté avec la Zytek au volant d’une LMP. Un grand moment ?
« Piloter une LM P2 motorisée par Nissan à Bahrain pour la finale du FIA WEC était certainement ma plus grande expérience en course. C’est nettement plus rapide qu’une GT avec plus d’appuis et un freinage beaucoup plus efficace. La direction est plus sensible. On sent vraiment ce que fait la voiture. Ce fut une grande expérience. Il faut être très précis dans la P2 et la ZEOD est encore plus agile et précise. »
Les prochains mois s’annoncent cruciaux…
« Le défi qu’aborde Nissan est unique car il faudra boucler un tour entier du circuit du Mans avec comme seule énergie l’électricité. C’est le genre de chose que l’on ne voit même pas encore en Formule 1. L’aspect électrique est une grande partie du projet mais le moteur à combustion interne dans la ZEOD est lui aussi tout à fait incroyable. Le rapport poids/puissance est mieux que ce que l’on verra en Formule 1 avec 40 kg pour 400 chevaux. Il faut vraiment voir le moteur pour le croire. On pourrait le ramasser et le porter. Lorsque l’on regarde la carrosserie arrière, on ne peut pas vraiment voir le moteur car il est si petit. C’est remarquable. La sensation entre le moteur électrique et le moteur à combustion interne est complètement différente. Ce n’est pas seulement le son. Avec le moteur électrique, on sent le couple de suite dès qu’on appuie sur l’accélérateur. Cela vient à 100% de suite. »