Wolfgang Reip, libéré de son contrat avec Nissan, ne sera pas resté longtemps sans volant. Le lauréat 2012 de la Nissan GT Academy, vient en effet de signer un contrat avec M-Sport Bentley et disputera cette année la saison de la Blancpain GT Series.
Le pilote belge pourra ainsi défendre son titre de la Blancain Endurance Cup. Il sera associé sur la Bentley Continental GT3 n°8 à Andy Soucek et Maxime Soulet. Il a répondu à quelques questions pour Sportscar365 .
Quand et comment avez-vous appris que nous ne continueriez pas avec Nissan cette saison et qu’avez-vous pensé après avoir appris cette nouvelle?
“J’ai appris la nouvelle le 1er février. J’ai été assez surpris mais d’un autre côté je savais que cela pourrait arriver en raison du départ de Darren Cox et de la faillite du projet LM P1. Donc, tout bien considéré, je savais que cela pourrait se produire, mais néanmoins j’ai été très surpris, particulièrement après les résultats que nous avions obtenus l’année dernière. Aussitôt, j’ai essayé d’envisager d’autres options, mais je suis très reconnaissant à Nissan de l’opportunité qu’ils m’ont donnée ces trois dernières années.”
Vous avez mis très peu de temps pour trouver un volant. Avez-vous pu vous servir de quelques-unes des relations que vous vous êtes faites au cours des dernières saisons ?
“J’avais des contacts, mais rien de réellement concret. J’ai juste essayé d’appeler les gens que je connaissais, en leur disant que j’étais disponible. A la fin, j’ai eu quelques autres possibilités avec d’autres marques. La plus évidente était vraiment Bentley. Je savais que j’étais dans leur viseur depuis déjà quelques semaines, mais ce fut cependant une grosse surprise.”
Comment se sont passés les premiers essais avec Bentley au Paul Ricard et avez-vous pu montrer tout votre potentiel ?
“C’est la seule fois que j’ai pu piloter la Bentley Continental GT3 jusqu’à présent. J’ai eu une longue coupure cet hiver, j’ai couru pour la dernière fois en novembre. Je savais que je devais davantage faire un travail solide plutôt que d’essayer d’impressionner le team avec un tour qualif. Bentley cherchait autre chose, principalement un pilote constant. Je suis tout à fait heureux de ma prestation durant ces essais. Nous avons très bien travaillé ensemble. J’ai passé beaucoup de temps avec le team et j’ai appris à mieux les connaître. On veut toujours faire mieux, mais tout le monde était content.”
La Nissan GT-R Nismo GT3 et la Bentley Continental GT3 sont deux grosses voitures qui, à première vue, partagent plusieurs similitudes; cela a-t-il également joué un rôle?
“Pour le team, je pense que ça a un peu aidé, car ce sont deux grosses voitures et avec le moteur à l’avant. Evidemment, ce n’est pas une voiture complètement différente comme par exemple une Audi ou une Lamborghini, donc ça a joué. D’un autre côté la Nissan GT-R et la Bentley Continental sont très différentes dans leur comportement. Même si elles sont assez semblables, elles sont également très différentes.”
Vos nouveaux coéquipiers, Andy Soucek et Maxime Soulet, semblent bien s’entendre sur la piste et en dehors, pensez-vous pouvoir faire un équipage homogène?
“Bentley est à la recherche d’un fort esprit d’équipe et Maxime et Andy s’entendent vraiment bien. Ils cherchaient quelqu’un qui pourrait correspondre à leur état d’esprit et je pense que je vais cadrer avec ça. Je connais Maxime depuis pas mal de temps maintenant. Nous nous sommes souvent parlé l’année dernière et c’est toujours sympa d’avoir un compatriote comme coéquipier. Andy est rapide et a déjà une longue carrière derrière lui. Il a même été impliqué en Formule 1. J’espère passer de bons moments avec eux.”
Bentley a raté de peu le titre en Blancpain Endurance Cup pour ses deux premières tentatives, donc les ambitions du team doivent être élevées. Outre la défense de votre titre pilotes, quels autres objectifs vous-êtes vous fixés ?
“Bentley a totalement changé l’équipage de la Bentley n°8 après la première saison et ils cherchent désormais également une certaine harmonie dans l’équipage. Avec Andy et Maxime qui entament leur deuxième saison ensemble, je pense que je peux y contribuer. Notre ambition est d’être devant. Je pense que nous pourrons bien travailler avec la Bentley n°7, ce sont tous des gars très bien et des pilotes très rapides. Si les deux voitures peuvent s’aider mutuellement, je pense que c’est comme ça qu’on obtiendra des résultats. C’est une très bonne situation d’être dans un team et dans une voiture capables de gagner le championnat. Après avoir fini deuxième les deux dernières saisons, ils veulent vraiment le gagner maintenant.”
Revenons à la Nissan GT Academy. Même si vous ne faites plus partie du programme, la signature d’un contrat avec un autre constructeur pourrait être une des plus grosses réussites de l’Academy jusqu’à maintenant…
“C’est la première fois dans l’histoire de la GT Academy que cela arrive. J’en suis vraiment fier. Cela montre que le programme marche. On peut réellement remporter une compétition en passant du statut de gamer à celui de coureur et devenir un vrai pilote de course capable de décrocher un volant d’usine. C’est incroyable. Bien entendu, mon objectif était d’avoir un volant d’usine à un certain point de ma carrière, mais je ne pensais pas que cela puisse arriver au bout de trois ans seulement. J’espère que cela donnera de la crédibilité aux pilotes de la GT Academy et à la course automobile en général. C’est facile de juger les gens sur la manière dont ils se comportent en course, mais il faut être d’esprit ouvert et donner sa chance à tout le monde. En fin de compte, ce sont les résultats qui comptent.”
Pensez-vous que vos copains lauréats qui ont été libérés vont pouvoir trouver quelque chose de semblable ?
“Gaëtan Paletou a déjà montré quelques très belles choses la saison dernière en LM P3, et c’est super car à cause de cela il pourrait avoir l’opportunité de faire des essais et également de courir. Florian pourrait bien également avoir trouvé quelque chose d’autre.”
Maintenant que vous avez votre nouveau volant avec Bentley, comment allez-vous faire pour courir contre la Nissan GT-R, votre ancienne équipe et vos anciens coéquipiers?
“C’était vraiment une situation amusante lors du Test Day. J’ai passé près de quatre ans avec eux, donc je les connais vraiment bien. Cela pourrait aussi être un avantage. Je connais exactement les forces et les faiblesses de la Nissan. Ce serait vraiment bien de les affronter sur la piste et de pouvoir lutter avec Alex Buncombe par exemple. C’est un très bon pilote et un rude combattant sur la piste. Ce serait sûrement une expérience sympa. Nous nous connaissons vraiment bien tous les deux, aussi je sais que ça se passera certainement proprement.”