L’annonce du Team WRT aux 4 Heures de Spa avec une Ligier JS P2 a été une surprise pour tout le monde. Habitués à la catégorie GT3 depuis le lancement de l’équipe, Vincent Vosse, René Verbist et Yves Weerts se lancent un nouveau défi pour ce qui reste pour le moment une apparition unique. Pierre Dieudonné supervise la LM P2 confiée à Will Stevens, Laurens et Dries Vanthoor. Dans une semaine, WRT tentera d’accrocher la couronne Blancpain Sprint Cup à Barcelone.

Les programmes 2017 ne sont pas encore fixés, mais on sent une envie de découvrir un nouvel univers sans pour autant mettre le GT3 entre parenthèses. Vincent Vosse a fait le point avec tout juste avant de voir la Ligier JS P2 aux couleurs WRT venir se frotter à la concurrence.

Cette annonce de WRT a surpris tout le monde. Comme quoi, à l’heure d’Internet il est encore possible de garder un secret…

« (sourire). Elle a surpris tout le monde tout simplement parce que ce n’était pas prémédité. Ce n’est pas quelque chose qui était dans les tuyaux. Bien sûr, on restait à l’écoute. Tout s’est fait par opportunité. J’ai eu un rendez-vous au Mans avec les gens de SO24 ! pour une simple discussion et j’ai trouvé logique d’aller visiter les installations de Onroak Automotive, d’autant plus que je connais très bien Sébastien Metz. Ce projet s’est monté dans la foulée vu qu’il y avait une auto de disponible. Le fait que la course se déroule à Spa a été un atout supplémentaire. On va donc découvrir la catégorie LM P2 sur notre terrain de jeu. »

C’est une apparition unique ?

« Ce qui est sûr, ce que nous n’irons pas dans une catégorie sans avoir la certitude d’être performant. Cela permet d’ouvrir des portes pour 2017. Nous sommes là en mode découverte même si une partie de l’équipe a déjà œuvré en LM P2. Notre équipage est solide. Je vais faire une réponse de normand. Je serai surpris que nous soyons compétitifs comme je serai surpris que nous ne soyons pas compétitifs. Cette course est importante pour 2017 mais nous arrivons sans pression. »

Le Mans est sur les tablettes ?

« Bien sûr que j’ai envie que WRT soit au départ des 24 Heures du Mans et ailleurs. Cependant, il y a une condition à cela : le faire dans de bonnes conditions et pas seulement pour dire qu’on a fait Le Mans. »

L’envie est de débuter par l’ELMS ?

« Rien n’est fermé, aussi bien ELMS que FIA WEC. Nous sommes aussi un prestataire de services. Si on a un client sérieux, tout est possible. »

Arrêter le GT3 est une possibilité ?

« Non et nous avançons sur les accords 2017. Ce serait vraiment étonnant de ne pas voir WRT en GT la saison prochaine. »

WRT est satisfait des nouvelles règles mises en place par SRO ?

« C’est toujours étrange quand on fait du sport automobile de haut niveau de voir une voiture s’arrêter plus longtemps que prévu à son stand. On perd une partie du sport auto. C’est la même chose pour l’arrêt technique aux 24 Heures de Spa. Aux 24 Heures de Zolder, on devait changer les feins toutes les quatre heures. Il fallait donc trouver le meilleur système pour perdre le moins de temps possible. C’était excitant. Il faut prouver quelque chose une fois que l’auto est en piste. Le Full Course Yellow est aussi un sujet qui prête à débat. On peut avoir 20 secondes d’avance et tout perdre sur un coup de poker. Même chose si on a 20 secondes de retard. On sait qu’avec le safety car, c’est le premier qui est pénalisé. Personne ne sait gérer un Full Course Yellow, ni la direction de course, ni les équipes. Pourquoi pas mettre uniquement des secteurs. Je ne veux surtout pas critiquer la Blancpain GT Series où l’ambiance est vraiment bonne avec une organisation toujours à l’écoute. Le principe des règles mises en place est bon, seule la manière est discutable. »

Que retenir des débuts de Dries Vanthoor en GT ?

« Je savais qu’il allait très vite. Dries est très doué. Il lui reste la maturité et l’expérience à acquérir. Ce qui est certain, c’est qu’il est promis à un bel avenir. On ne peut pas le comparer avec Laurens. Chacun a ses points forts et ses points faibles. »

Laurens sera toujours avec WRT en 2017 ?

« Aucune décision n’a été prise même si on ne peut pas nier que Laurens fait partie des pilotes les plus courtisés. En toute franchise, rien n’a été décidé. »

Enzo (Ide) fait partie des surprises ?

« Pas pour nous car on le connaît depuis un certain temps. Tout va être mis en œuvre pour qu’il gagne le titre. Au pire, même s’il devait terminer vice-champion, on pourra dire que terminer deuxième au sein d’un tel plateau de pilotes professionnels, ce n’est pas rien. Il a un contrôle des choses assez bluffant. Enzo s’entend parfaitement bien avec Christopher (Mies). Enzo a un potentiel incroyable. Il fait de la compétition pour son plaisir mais il le fait bien. »

WRT se doit de remporter au moins un titre en GT cette année…

« Nous allons tout mettre en œuvre pour cela dans une semaine à Barcelone. Nous avons été performants toute la saison en Sprint et Endurance, mais la réussite n’a pas été de notre côté. On rate un titre, ce qui n’est pas dans nos habitudes. Je savais que ça devait arriver un jour d’avoir moins de réussite. Aux 24 Heures de Spa, après 5h50, La R8 de Laurens marquait les 12,5 points. Dix minutes plus tard, ce n’était pas le cas. Le championnat est encore monté d’un cran cette année. »

Le GT4 semble prendre de l’ampleur. WRT peut être intéressé ?

« Il y a de l’engouement. Le GT a toujours été une histoire de cycle et il faut toujours préparer une nouvelle catégorie. Je continue à croire dans le TCR. Il y a toujours de fervents défenseurs du Tourisme. »