Fort de six participations aux 24 Heures du Mans, Vincent Vosse a troqué son casque de pilote pour celui de team principal du Belgian Audi Club Team WRT avec le succès que l’on connaît. Malgré son implication dans la catégorie GT3 ces dernières années, le Belge n’hésite pas à revenir chaque année dans la Sarthe pour la classique mancelle. Sa première participation en tant que pilote remonte à 1999 sur une Porsche 911 GT2 du Roock Racing. Deux ans plus tard, on le retrouve sur une Chrysler Viper GTS-R du Paul Belmondo Racing avant de rejoindre la Viper du Larbre Compétition en compagnie de Christophe Bouchut et Patrice Goueslard. 2003 passe par un volant sur la Lister Storm LMP puis en 2005 sur la mythique Ferrari 550 Maranello/Larbre Compétition avec à ses cotés Patrice Goueslard et Olivier Dupard. Sa dernière apparition remonte à 2007 sur une Corvette/Luc Alphand Aventures. Champion GT1 en Le Mans Series (2006), Vincent Vosse s’est imposé aux 24 Heures de Spa et 24 Heures de Zolder. Le Verviétois est revenu avec nous sur ses expériences mancelles.
Les 24 Heures du Mans restent une course à part ?
« A mes yeux, c’est la plus grande course du monde en sport automobile, avant Monaco et Indianapolis. Peut-être parce que c’est la discipline que je préfère. Le Mans est un évènement majeur dans le sport automobile mondial. Il faudrait demander aujourd’hui à un pilote de F1 s’il préfère gagner un GP ou Le Mans. »
Il y a toujours eu une envie d’aller y rouler ?
« J’ai toujours rêvé d’y aller mais je n’ai pas trop poussé pour cela. Tout s’est fait naturellement. Je roulais en FIA GT pour le compte du Roock Racing et je suis arrivé dans le deal. Sportivement, ce n’est pas le meilleur souvenir mais j’ai découvert un événement magique. J’ai pris beaucoup de plaisir à rouler en dépit de récurrents problèmes de boîte de vitesses. Nous avons connu un souci de pression de turbo qui nous avait disqualifié en qualification. Malheureusement, je n’ai jamais eu la chance d’y rouler d’une manière officielle. J’en garde des bons et des moins bons souvenirs. J’ai tout de même roulé pour Paul Belmondo Racing et Larbre Compétition qui venaient chaque année au Mans. J’ai toujours pris beaucoup de plaisir. Cette semaine du Mans est magique et je ressens toujours la même chose chaque année. »
Il faut un peu de réussite pour briller ?
« Oui comme dans toutes les courses d’endurance. J’ai connu plus de réussite aux 24 Heures de Spa. En 2001, Le Mans a été très pluvieux avec un gros accident dès les premières minutes alors que j’étais au volant sur une Chrysler Viper du Paul Belmondo Racing. Nous sommes arrivés dans un rideau d’eau. Il fallait vraiment de la chance pour éviter l’accident. La course a été neutralisée assez longuement mais je suis resté en slicks alors que tout le monde est rentré. J’avais même du mal à la voiture de sécurité, ce qui énervait la Bentley qui était derrière moi. J’avais deux arrêts de moins que les autres lorsque les concurrents sont rentrés à nouveau pour changer de pneus. Je comptais plus d’un tour d’avance sur les Saleen, Corvette et Viper. La nuit a été plus compliquée avec un accident dans les Hunaudières de nuit sous la pluie. L’auto n’a pas pu être réparée alors que nous avions près de deux tours d’avance. »
Rouler sur la Ferrari 550 Maranello reste aussi un grand souvenir ?
« Cette voiture était magique et l’expérience de Larbre Compétition a fait le reste. Notre ligne de mire en qualifications était Christophe Bouchut, également sur une Ferrari. Le mercredi soir, nous étions en pole devant les GT1 officielles. La course n’a pas été facile compte tenu de la chaleur. Il y a eu beaucoup de problèmes suite à la température élevée. C’est à la suite de cela que des thermostats ont été installés dans les autos. Il faisait vraiment chaud dans l’habitacle. C’était une chance pour moi de rouler dans cette 550 Maranello au Mans. Nous avons roulé avec une place finale au pied du podium. J’avais en plus le pied gauche cassé après une mauvaise expérience sur un Buggy. J’avais disputé les essais préliminaires avec des béquilles. C’est probablement mon expérience la plus marquante au Mans. J’attendais aussi beaucoup de la Lister LM P mais l’un de mes coéquipiers a coupé l’auto en deux après quelques tours. Même après l’abandon, je suis resté toute la nuit en me promenant autour du circuit. »
Faire le tour en spectateur permet de suivre la course différemment…
« Je cherchais surtout quelqu’un pour m’offrir une bière et des frites (rires). C’est là que m’est venu l’idée de mettre en place des baraques à frites à Spa-Francorchamps dans des petits chalets. Nous recevions jusqu’à 900 personnes à quatre endroits au bord du circuit. »