Dans des conditions particulièrement délicates et changeantes, Vincent Beltoise a été l’un des animateurs de ce deuxième meeting de Porsche Carrera Cup France 2015. Volontaire dans ses choix stratégiques et dans son pilotage, le pilote d’Alès rate de peu un podium mais marque de précieux points dans chacune des deux courses… même si une pénalité un peu sévère le prive de quelques unités.

 A croire que la pluie suit la Porsche Carrera Cup !

Après Lédenon où des trombes d’eau avaient contraint la direction de course à annuler la seconde épreuve, c’est au tour du Circuit Bugatti du Mans de subir une pluie battante pendant plusieurs jours. Essais libres, qualifications n’ont pas échappé à cette météo plutôt capricieuse poussant Vincent Beltoise et son Team Saintéloc Racing à imaginer des stratégies audacieuses pour les deux courses. D’ailleurs, les prévisions restant clairement moroses et humides, Vincent et son ingénieur Jean-Pierre Béchu n’iront pas « chercher » les « pole position » et réservent leurs pneus neufs pour les courses : « Nous avons volontairement un peu sacrifié la qualification pour partir en pneus totalement neufs surtout pour la course d’endurance. La différence ne sera pas flagrante, mais nos pneus auront un potentiel de quelques tours en plus… ce qui peut être déterminant en fin d’épreuve. De toute façon, il faut tenter quelque chose ! » explique Jean-Pierre sur la grille de départ de la course 1.

Course 1. Samedi 2 mai

Sur le 5e rang de la grille de départ, Vincent Beltoise se place donc au milieu du peloton qui s’élancera après deux tours de Safety Car en raison de l’état de la piste et des risques d’aquaplaning. Lorsque les débats peuvent enfin commencer, Vincent au volant de sa Porsche Carrera Cup #7 se défait immédiatement de Christophe Lapierre pour venir se mesurer à Nicolas Marroc. L’échange est rapidement conclu au virage « du raccordement ». Dans son point de mire, le Gardois ajuste maintenant Jim Pla – lui-même à la lutte avec Jules Gounon – qui le précède de plus de 2 secondes. L’écart sera comblé en quelques tours. Comme les 3 hommes se livrent à un mano à mano qui fige les positions, Vincent, en stratège, se positionne en spectateur du duel qui se joue devant lui, mais prêt à saisir toute opportunité… Ce statu quo profite à son équipier Grégory Guilvert qui revient dans les échappements de la Porsche #7 et la dépasse. Les deux sociétaires du Team SaintéLoc, en formation serrée, tentent maintenant de trouver l’ouverture sur les duettistes Jim Pla / Jules Gounon. Celle-ci interviendra dans le 16e tour, après une passe d’arme qui durera plus d’un tour de circuit : Vincent se hisse en 6e position aux dépends de Jules Gounon après un léger contact entre les deux voitures. Vincent parvient enfin à reprendre l’avantage sur son équipier parti à la faute dans le dernier virage et franchit la ligne en 6e position.

La réaction de Vincent après la course 1

« La direction de course a sanctionné cette touchette – non voulue !- par une pénalité de temps qui me fait reculer au classement » regrette Vincent puis ajoute « Dans le feu de l’action et dans ces conditions d’adhérence réduites ce sont des choses qui arrivent surtout avec des écarts aussi faibles entre les concurrents. Encore une fois, je ne suis pas volontairement aller au contact et ceci reste, pour moi, un fait de course. En revanche, je trouve la sanction de 30 secondes sévère comparativement à d’autres pénalités appliquées ce week-end notamment en GT ou 5 secondes ont été infligées  pour un cas semblable. Dommage car notre stratégie sur cette course fonctionnait plutôt bien même si les deux tours sous Safety Car ont altéré un peu le potentiel des pneus. Mais en tout cas ma voiture était très efficace en fin de course ».

Course 1. Dimanche 3 mai.

Pour la course « Sprint » de la Carrera Cup France programmée en tout début de dimanche après midi, la météo semble –enfin !- un peu plus clémente… malgré tout la trajectoire reste bien humide et les risques d’averses présents ! Le choix des pneumatiques est un vrai casse-tête mais l’objectif de marquer des points au Championnat et la prudence l’emportent : La Porsche Carrera #7 sera chaussée de pneus pluie là encore neufs.

Au départ, Vincent surgit de la 7e place sur la grille et se positionne à l’intérieur de la trajectoire à l’approche de la chicane Dunlop. Un temps compté 3e (soit 4 places de conquises !), l’Alésien vire finalement en 4e position au virage de la Chapelle et emmène dans son sillage Jules Gounon. Si Jules parvient à s’immiscer dans le tour suivant au 4e rang, Vincent n’abdique pas et met la pression sur son adversaire : pendant les 10 premières minutes de course, l’écart entre deux compétiteurs ne dépasse jamais la seconde ! Plus rapide, Vincent reprend finalement son bien dans le 7e tour au Virage du Musée.

Oleksander Gaidai qui, qualifié en fin de grille n’avait rien à perdre, a choisi les slicks et remonte, un à un, tous ses adversaires dont la Porsche #7 qu’il dépasse dans la 8e boucle. Il est vrai que sur cette piste s’asséchant, tous les concurrents recherchent les parties humides pour préserver plus possible leurs pneus à sculptures… Vincent Beltoise exploite idéalement ses gommes et prend le meilleur sur Maxime Jousse, le vainqueur de la veille dans le 10e passage.

Sur sa lancée, le Gardois fond sur Steven Palette à raison de près de 2 secondes plus vite au tour et le double sans coup férir à la relance dans la ligne droite des stands. Désormais sur le podium provisoire, Vincent tente d’aller chercher Jaminet qui est à sa portée et dont le rythme est plus lent. Malheureusement, la piste change à chaque tour et reste piégeuse : dans le dernier passage, un écart de la Porsche #7 ouvre la porte à Steven Palette qui était resté au contact… Vincent Beltoise coupe donc la ligne d’arrivée 4e !

La réaction de Vincent après la course 2

 « J’ai tutoyé le podium ! Je fais une erreur sur le freinage au Garage Vert… J’ai trouvé des trajectoires particulièrement efficaces et je suis remonté très rapidement sur Steven. Après l’avoir doublé, il a pris mon sillage et a donc profité de mes trajectoires… Nous nous sommes bagarrés ensuite jusqu’au drapeau à damier mais sans pouvoir le reprendre. Je fais une bonne opération au championnat car Oleksander Gaidai qui gagne la course marque les points en Championnat Gentlemen. Son coup de poker a bien fonctionné… Nous y avions pensé mais l’important était de scorer et le risque était trop grand dans la perspective du décompte final ».