Vincent Beaumesnil a la lourde charge de diriger la partie sportive à l’ACO. C’est aussi lui qui a fortement oeuvré pour que le défi de Frédéric Sausset devienne réalité. Après une saison d’entraînement en VdeV Endurance Series au volant d’une CN, c’est une Morgan LM P2 qui l’attend en 2016 pour participer à la plus grande course d’endurance de la planète. C’est dire si le défi est de taille. Pas de classement à attendre puisque cet engagement se fera dans le cadre du Garage 56.
“Le Garage 56 laisse des libertés pour modifier le règlement” nous a indiqué Vincent Beaumesnil lors de la soirée de présentation du défi Le Mans. “Avec Fred, nous explorons de nouveaux domaines. Il n’est pas question de faire des exceptions au niveau de la sécurité et de tout l’environnement autour de lui. Nous avons établi une liste de critères qui est très longue. Au début, cela pouvait paraître effrayant pour Fred, surtout qu’il voulait disputer Le Mans en 2015. On a donc établi un cahier des charges et il a su affronter toutes les étapes. Le dossier est à jour. Il sera un pilote comme les autres le 18 juin 2016.”
Pour avoir le feu vert de la licence internationale, Fred Sausset a dû se plier aux exigences des médecins de la FIA : “Tout est validé avec la FIA qui est dans la boucle, aussi bien les médecins que le département technique. Nous avons eu des meetings communs”. Comme le reste du plateau, le pilote quadri amputé devra se qualifier pour prendre le départ des 24 Heures du Mans 2016 avec la règle des 110%. Après avoir bouclé un tour du grand circuit des 24 Heures du Mans en juin dernier sur sa Ligier JS 53 EVO, c’est sur le simulateur AOTech que les essais vont se poursuivre sous peu.
La Ligier JS 53 EVO qu’il pilote en VdeV Endurance Series a été modifiée par l’équipe d’Onroak Automotive pour pallier au handicap du pilote. Un siège extractible a été pensé pour sortir de l’habitacle le plus rapidement possible en cas de problème. La FIA n’a pas eu à se déplacer à de multiples reprises puisque tout s’est passé pour le mieux dès la première tentative. “La partie siège est plus complexe” nous a déclaré Benoit Bagur, directeur technique d’Onroak Automotive. “C’est un peu plus compliqué que sur la CN compte tenu des spécificités d’une LM P2. Le chantier est important et nous allons profiter de l’expérience de la CN pour développer les systèmes sur la Morgan LM P2. Avec la Ligier, on ne savait pas trop où on allait mais on a prouvé que ça fonctionnait.”