FIA World Endurance Championship

Vincent Beaumesnil (ACO) : “Il y a toujours eu un coup de frein dans la performance au Mans”

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Vincent Beaumesnil, directeur des sports de l’ACO, n’a pas la partie facile car c’est lui qui sert de lien entre le législateur, les constructeurs et les équipes. Avec une catégorie LM P2 qui doit faire sa révolution en 2017, le chantier GTE, la future réglementation LM P1, les temps au tour des LM P1 qui ne font que descendre, les débuts des LM P3, une liste des engagés des 24 Heures du Mans à suivre de près et une Nissan GT-R LM NISMO qui suscite beaucoup d’interrogations, les questions à Vincent Beaumesnil sont nombreuses. Le directeur des sports de l’ACO a gentiment accepté de répondre à nos questions sachant que nous lui avons en plus soumis les rumeurs du paddock.

 Va-t-on arriver à ne voir que quatre constructeurs LM P2 à l’horizon 2018 ? Pourra-t-on voir un châssis rebadgé comme on peut le voir aujourd’hui, ce qui augmenterait indirectement le nombre de châssis ?

 « Ce chiffre de quatre n’a jamais été mentionné par l’ACO. Les discussions se poursuivent et on peut dire qu’elles avancent dans le bon sens. A priori, la présentation de la future réglementation LM P2 aura lieu dans le cadre des 24 Heures du Mans. Chaque constructeur devra répondre à un cahier des charges. Pour ce qui est de voir un châssis rebadgé, rien n’a encore été décidé. »

 On parle d’un moteur unique générique…

 « Pouvoir mettre des noms différents sur les moteurs peut aider les équipes à trouver des partenaires et c’est ce vers quoi nous tendons. On l’a déjà vu dans le passé et cela n’a posé aucun problème. »

 Suite à l’accident entre l’Audi et la Toyota à Spa, y a-t-il quelque chose à faire pour éviter ce type d’accrochage ?

 « On va se pencher sur le problème. Nous avons déjà bougé les feux de pluie afin de les mettre plus haut sur les dérives d’aileron. Dans ce cas bien précis, c’est un concours de circonstances avec deux autos rapides et une plus lente. Tout s’est enchaîné. Le spray qui arrive sur le pare-brise est problématique. Réglementer la luminosité est quelque chose de compliqué. C’est complexe techniquement mais on ne reste pas indifférent. »

 La Nissan GT-R LM NSIMO devrait enfin débuter lors de la Journée Test. C’est un secret pour personne que Nissan s’arrache les cheveux avec son système hybride. Voir la Nissan sans hybridation au Mans est envisageable ?

 « L’homologation de la GT-R LM NISMO est en cours. Nissan est un constructeur engagé en LM P1 hybride et il n’y a aucune possibilité de voir rouler l’auto sans son système hybride. »

 Où en est la future réglementation GTE ?

 « Le texte final est défini à 99%. Des informations seront diffusées durant la semaine des 24 Heures du Mans. La convergence GT n’est pas allée à son terme. Nous allons augmenter la performance des GTE comme celle des LM P2. On s’oriente vers un système moins basé sur des dérogations comme on peut le voir actuellement, mais plus sur des zones définies avec des fenêtres de fonctionnement. Le step pour les GT3 sera moins important qu’actuellement. »

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Après une course en ELMS, la catégorie LM P3 donne satisfaction ?

 « Il ne faut pas oublier que les autos ont été montées à la dernière minute. La catégorie est là où on voulait qu’elle soit avec un budget conforme à nos attentes. Il reste maintenant à trouver un peu plus de performance pour avoir un écart plus important avec les GT. »

 N’y a t-il pas un risque que le LM P3 tue le LM P2 en Europe à terme ?

 « Nous souhaitons réduire le coût d’une saison LM P2 tout en ayant une meilleure auto. De plus, les LM P3 ne sont pas éligibles aux 24 Heures du Mans ainsi qu’en FIA WEC. Techniquement, les autos sont différentes les unes des autres. En revanche, on pourrait bien voir de nouvelles équipes en endurance venir s’étalonner en LM P3 avant de passer à l’échelon supérieur. »

 Venons-en aux 24 Heures du Mans. La liste des engagés n’a quasiment pas bougé depuis février. On croit savoir que des équipes ont postulé alors qu’elles ne sont pas suppléantes…

 « Il n’y a pas de liste de réserve en plus de cette des suppléants. Si nous devions avoir un box vide et qu’une équipe serait prête, alors on étudierait le cas. On l’a fait l’an dernier avec Krohn Racing et c’est quelque chose qui est déjà arrivé à plusieurs reprises dans le passé. »

 La Dodge Viper GTS-R sélectionnée n’est inscrite dans aucun championnat labellisé ACO. Que dit le règlement sur le sujet ?

 « Certes la Viper GTS-R n’a pas encore roulé cette année mais Riley Motorsports est présent avec une GT3-R en Tudor United SportsCar Championship. On connaît bien l’équipe. L’obligation de rouler dans un championnat badgé Le Mans ne concerne que les invités d’office. »

 Le circuit du Mans ne cesse d’évoluer sur le plan de la sécurité. Quels sont les prochains travaux ?

 « Il y a un programme prévu au niveau du virage Porsche en plusieurs étapes. »

 Les LM P1 vont de plus en plus vite. Il n’est pas utopique de penser que la pole au Mans peut se jouer entre 3.10 mn et 3.15 mn. Il est loin le temps de la barre des 3.30 au tour…

 « Si le besoin s’en fait sentir, on regardera à baisser la performance des autos. On l’a déjà fait dans le passé. Il y a toujours eu un coup de frein dans la performance aux 24 Heures du Mans. Si nous n’avions pas modifié le règlement en 2006, nous aurions eu des chronos inférieurs à 3.00 mn au tour. On va vivre une édition 2015 exceptionnelle. Bien entendu, nous faisons de la course automobile et le risque zéro n’existe pas. Nous avons beaucoup travaillé sur les slow zone. »

 On voit que les lignes de course sont de moins en moins respectées. Y a-t-il un risque de voir la même chose au Mans ?

 « Les circuits F1 sont très asphaltés, ce qui encourage à déborder. Cela améliore la sécurité mais peut aussi causer des problèmes. Cependant, ce n’est pas vraiment le cas au Mans. Selon moi, il n’y a que deux virages qui s’y prêtent. On avait la chicane Ford mais on a apporté des modifications en 2014 que les pilotes ont accueilli de façon positive. Le vibreur est vissé et à cet endroit la vitesse est relativement faible. »

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 Ce type de vibreur peut tout de même poser des soucis pour les coques…

 « Au Mans, il n’y a pas de souci. Comme je l’ai dit, ces vibreurs sont placés à des endroits où la vitesse est faible. Le respect des lignes de course est un vaste sujet qui n’est pas évident à traiter. Trouver les solutions n’est pas simple car il faut que cela convienne aussi bien aux autos qu’aux motos. »

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