L’ACO et la FIA ont pris les devants en annonçant le week-end dernier à Bahrain la prolongation des règles actuelles LM P1 jusqu’à fin 2019. De quoi donner un peu plus de stabilité aux constructeurs déjà présents tout en essayant d’en accueillir de nouveaux.
« Le niveau technique est déjà élevé, donc nous devons nous assurer que les coûts soient contrôlés » a déclaré Vincent Beaumesnil, directeur des sports de l’ACO. « Le budget reste un gros sujet où il faut toujours être plus agressif pour le faire diminuer. Plusieurs solutions sont à l’étude, comme cadencer le rythme du développement. Un constructeur pourrait par exemple ne pas refaire une auto complète durant l’intersaison. Pourquoi pas échelonner le développement sur plusieurs intersaisons. Un hiver pourrait être consacré au châssis, le suivant à l’aéro. Ce n’est qu’une piste de travail actuelle, mais nous ne relâchons pas nos efforts. »
Il faudra donc attendre pour voir le troisième système hybride et la classe d’hybridation de 10MJ. « Un travail de fond a été fait avec toutes les équipes techniques » poursuit le directeur des sports de l’ACO. « Tout a été fait et étudié avec les différentes parties impliquées. On s’est remis autour d’une table pour l’avenir du championnat. Ce changement d’orientation ne veut dire qu’on arrête mais bien qu’on repousse les choses. On se donne juste plus de temps. Le règlement 2017 sera donc applicable en 2018 et 2019. »
Avec cette nouvelle donne, tout le monde se prend à penser à un retour de Peugeot. Le constructeur français est forcément en veille d’un retour en LM P1. L’unique condition à ce retour reste le coût. Revenir, pourquoi pas, mais avec quelle technologie ? Ne croyez surtout pas que Peugeot peut revenir avec une hybride sans dépenser plus qu’en 2011. L’autre question est de savoir quel est l’avenir de l’hybride.
« Nous sommes à tournant » poursuit Vincent Beaumesnil. « C’est la fin d’une époque qui ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir. On sait se mettre autour d’une table pour prendre les bonnes décisions et continuer à avancer. Les décisions prises ne le sont pas pour faire plaisir mais bien pour s’adapter à un contexte. Le FIA WEC restera un championnat de très haute technologie. Ce que l’on voit sur la piste peut encore être optimisé et développé. »
Les nouvelles technologies sont évidemment à l’étude dès l’entame de la prochaine décennie : « On garde la perspective de la pile à combustible et de l’hydrogène. Nous sommes très déterminés sur ces sujets. On croit beaucoup dans l’hydrogène. On se donne juste le temps. »
Le gel de la réglementation aura vraisemblablement un impact sur la catégorie LM P1 privée qui devrait adopter une nouvelle monocoque en 2018 ou 2019. « Nous ne présenterons pas une monocoque pour les privés avant les constructeurs » a souligné Vincent Beaumesnil. « C’est logique, mais cela n’a pas été décidé. C’est un sujet sur lequel nous devons travailler. »