Ce que Benoît Tréluyer et ses équipiers Marcel Fässler et André Lotterer n’ont pas pu assimiler à Silverstone lors de la manche d’ouverture du Championnat du Monde d’Endurance FIA (WEC), ils l’ont appris lors des 6 Heures de Spa-Francorchamps le week-end dernier (2/3 mai). À défaut d’une place sur le podium, ils quittent les Ardennes avec la satisfaction d’avoir accompli un grand pas en avant en matière de compréhension de leur nouvelle Audi R18 e-tron quattro. De bon augure avant les 24 Heures du Mans.

Samedi soir, au terme de l’épreuve belge, si le trio champion du monde en 2012 se montrait évidemment déçu de sa cinquième place finale, il mesurait avec une certaine satisfaction le chemin parcouru au cours du week-end.

« Globalement, pilotes, ingénieurs, mécaniciens, nous avons tous effectué du bon boulot, indique le Français. Ces derniers se sont montrés juste extraordinaires : ils sont parvenus à réparer la connexion électrique d’un récepteur lors d’un ravitaillement, le tout sans perte de temps. Côté stratégie, le résultat est également probant. Il n’y a, en fait, que ces soucis mineurs, des petits grains de sable, qui nous empêchent d’exprimer notre plein potentiel.
 
Les voitures sont tellement complexes que tu as du mal à y échapper, et dès qu’un problème survient il entraîne des répercussions sur quelque chose d’autre. Néanmoins, nous avons pu beaucoup apprendre tout au long du week-end et c’est là l’essentiel. Nous ne sommes pas encore au niveau où nous souhaitons être mais nous nous en approchons. »

Après une bonne séance qualificative qui avait vu Marcel et André hisser l’Audi R18 e-tron quattro n° 2 sur la deuxième ligne – en signant le troisième meilleur temps – une certaine sérénité régnait parmi l’équipage avant le départ de l’épreuve. Mais le début de course s’est révélé un peu délicat…

« Il a fallu intervenir sur la voiture lorsque André m’a passé le volant, explique Benoît. La gestion du carburant nous posait des problèmes et nous avons décidé d’effectuer les réparations nécessaires pour ne pas risquer d’encourir une pénalité, d’autant plus que nous perdions du temps en piste.
 
Nous sommes également intervenus sur les configurations du système hybride pour tenter de trouver plus de performance, précise le natif d’Alençon. Lors de mon second relais, la confiance est revenue et j’ai ainsi pu bien rouler. J’ai ensuite conservé les mêmes gommes pour mon troisième relais et étais en train de remonter lorsque j’ai expérimenté une perte de pression dans un pneu et dû revenir au stand. J’ai donc transmis le témoin à Marcel qui, chaussé d’un nouveau train de pneus neufs, était clairement dans le rythme lors de ses deux derniers relais ! »
 
Au final, cette épreuve de Spa restera pour le trio Tréluyer-Fässler-Lotterer comme une séance de travail grandeur nature. Lors de la journée d’essais préliminaires des 24 heures du Mans qui se tiendra le 1er juin, Benoît et ses compères seront ainsi en mesure de préparer sereinement la grande classique mancelle. C’est bien là l’objectif principal de la saison ! Une troisième victoire dans la Sarthe pour les pilotes de l’Audi n° 2 les relancerait pleinement dans la course au titre WEC.