Nous n’avions aucun signe de vie depuis son annonce en octobre dernier lors de la PGW, mis à part les quelques informations fournies dans un précédent article (lien).
Gran Turismo Sport n’est pas GT7. Ce n’est pas non plus un prologue. Exit le jeu de collectionneur avec ses 2000 Véhicules, dont la majorité venait de la PlayStation 2, ici on repart à neuf avec près de 130 véhicules modélisés spécifiquement pour cet épisode, incluant des GT Visions, mais aussi des GT3 comme l’Audi R8 LMS, la McLaren 650S ou encore la Renault Sport R.S01, et un peu de voitures plus standardisées comme la BMW M4 ou la Mazda MX5.
Niveau circuit, nous aurons droit à 19 Lieux pour 27 Tracés, dont la Nordschleife, Brands Hatch ou encore Willow Spring, la liste complète n’étant pas encore disponible. Il y aura de l’asphalte et de la terre, pour un peu de rallye.
Un mode solo a été annoncé, plus pour l’entrainement qu’une véritable campagne, avec 117 événements, permettant aux joueurs d’apprendre les bases du pilotage grâce à l’école des débutants, des missions diverses pour améliorer votre conduite, ainsi qu’un mode expérience de circuit qui vous permettra de vous confronter à l’IA. Et pour finir, une partie règle de politesse pour vous apprendre le fair-play et la bonne conduite sur piste, avant d’aller affronter les autres joueurs en ligne.
Car la grosse partie du jeu, c’est son mode Sport, axé sur la compétition en ligne. Elle vous permet de participer à deux championnats : la « Course des Nations » proposant à chaque joueur de représenter son pays, et la « Coupe des constructeurs » proposant aux joueurs de choisir leurs constructeurs favoris et de le représenter dans ce championnat. Et le vainqueur de chaque championnat se verra remettre un trophée lors de la remise des prix annuels FIA en fin d’année.
Mais GTSport permettra aussi d’obtenir une licence FIA, si vous avez le niveau minimum requis, qu’il faudra aller réclamer auprès de votre Autorité Sportive Nationale, et qui, d’après le communiqué de presse, a la même valeur qu’une licence classique.
Sauf qu’elle est virtuelle, et que vous jouez à un jeu vidéo. Loin de moi l’envie d’être mauvaise langue, mais cela reste un jeu vidéo, qu’une licence d’un joueur ait la même valeur que la licence d’un pilote de course me parait douteux, mais ce n’est que mon avis. Je râle, je râle, mais il semblerait que la France ne soit pas éligible contrairement à la Belgique.
En 2009 sortait Forza Motorsport 3 sur Xbox 360. Ce dernier permettait, petite révolution, de créer ses propres livrées de voitures et de les partager avec le monde entier. 7 Ans plus tard, Gran Turismo intègre, à son tour, son propre système de livrée, permettant de personnaliser physiquement sa voiture et de les partager.
Le jeu est le plus beau jamais réalisé pour un Gran Turismo, ils ont fait des efforts, les feuillages et décors sont magnifiques, et il offre un mode photo complet (encore plus qu’avant) et en 4K s’il vous plait (lien).
Les informations officielles s’arrêtent ici. Je précise que je n’ai pas joué au jeu, je n’ai pas eu d’invitation pour aller à Londres, je donne juste mon point de vue sur ces informations :
On parle ici d’une simulation automobile, assumant complètement son partenariat avec la FIA. Il n’y a eu, pour l’heure actuelle, absolument aucune information sur le gameplay : aucune information sur la physique des véhicules, aucune information sur le son des moteurs, extrêmement critiquer dans les épisodes précédents, aucune information sur la présence, ou non, d’un cycle jour/nuit, ou encore des effets météorologiques.
Et les dégâts, on en parle ? En tout cas, pas chez Polyphony Digital. Et le solo, hormis les événements, est-ce qu’il y en a un ? Multijoueur local ? Time Trial ? Et l’IA, vivement critiquée dans les épisodes précédents, ça donne quoi ?
Il reste beaucoup, beaucoup de questions à élucider.
Sony a eu l’idée de diffuser publiquement et en direct la “présaison” de ses deux championnats, durant deux heures, permettant d’avoir un point de vue extérieur sur le jeu. Et autant dire que ça m’a beaucoup refroidi.
Je ne parlerai pas de la physique. Car sans avoir eu le jeu en main, je ne peux pas donner un avis dessus.
J’ai eu l’occasion de voir une course d’endurance de 5 tours en GT3 sur le Nordschleife, voir une majorité de voitures faire un tout droit à plus de 200 Km/h, taper le mur, et repartir. Et les voitures ont fini la course intacte, sans aucun problème (lien).
Il y a eu, durant les diverses courses diffusées, absolument aucun dégât mécanique ou visuel, par contre j’ai bien entendu le bruit des moteurs, sans doute fournis par les aspirateurs Dyson™. C’était le cas avant et c’est un peu le goût que j’ai eu toute la soirée en regardant les joueurs conduire ces voitures virtuelles. Que le jeu ne semble pas avoir beaucoup évolué, hormis graphiquement, depuis Gran Turismo 4.
Aujourd’hui, Gran Turismo n’est plus l’unique comme à sa grande époque. Avec pCars et Assetto Corsa sur la même console, l’ancien roi est en train de devenir, malheureusement pour lui, la moins bonne simulation du marché. Je ne dis pas qu’elle est mauvaise, juste qu’il pourra s’agir de la moins aboutie.
Gran Turismo 6 avait misé beaucoup de sa communication, dès son annonce, sur son moteur physique, qui était plutôt bon à l’époque. Le fait de ne pas avoir dit un seul mot à ce sujet sur GT Sport n’est pas rassurant, alors qu’il y a trois ans, les débuts étaient prometteurs et que le son serait meilleur, annonçant un patch a venir (spoiler : il n’est jamais venu) pour améliorer tout ça.
Gran Turismo a toujours été pour moi une très bonne simulation de canapé, avec de nombreux souvenirs : celui de mon père et mon frère jouant ensemble pendant la digestion durant les vacances d’été, ou encore le souvenir de mon grand-père s’essayant à la simulation auto, juste pour rire, après un repas de famille un dimanche après-midi.
J’ai beaucoup de bons souvenirs sur cette série, mais cela restait un jeu accessible, pour tout le monde. Pas un jeu qui essayait de me faire croire que je suis aussi bon ou important qu’un véritable pilote de course.
L’idée même de Gran Turismo Sport, de permettre aux joueurs d’obtenir une licence FIA, ou d’obtenir un trophée au même niveau qu’un pilote des 24 Heures du Mans, me parait complètement prétentieux, c’est comme mettre une grande chaine de Fast Food Américain dans le guide Michelin (pas les pneus) à côté d’un restaurant cinq étoiles.
J’attends avec impatience d’essayer le jeu de mes propres mains, et de réellement pouvoir vous écrire “Je me suis trompé, c’est génial”. Mais après un nombre important d’heures sur les simulations sorties ces trois dernières années, j’ai peur d’être déçu.
Aujourd’hui je comprends ce que ressentait mon père et mes professeurs, quand ils attendaient beaucoup de moi à chaque examen et que je finissais avec un laborieux 10/20.