Avec deux podiums en autant de courses European Le Mans Series, la BR01 conçue par BR Engineering s’affirme de plus en plus au sein d’un plateau LM P2 compétitif. Seule ombre au tableau, le constructeur n’a pas été retenu parmi dans le club des quatre pour 2017.

A compter du Paul Ricard, SMP Racing qui fait rouler les BR01 est devenu AF Racing, toujours sous licence russe, après que AF Corse ait fait rouler les deux ORECA 03R à Silverstone, les BR01 n’étant pas prêtes. C’était donc un peu la confusion avant d’aborder la manche varoise avec ce changement d’identité. Benjamin Durand, managing director, nous en a dit un peu plus sur ce changement et les projets futurs de la structure dirigée par Boris Rotenberg.

“Dans le cadre du développement de BR Engineering, il y a une volonté de proposer différentes motorisations et différents manufacturiers pneumatiques” nous a déclaré Benjamin Durand. “La décision a été prise de passer de Michelin à Dunlop avant le Paul Ricard. Compte tenu des certains paramètres extra-sportifs, il a fallu changer l’entité, d’où AF Racing. En revanche, il n’y a aucune fusion avec AF Corse et aucun rapport direct malgré des liens ces dernières années. Personne n’a racheté personne. L’idée de départ était de voir ce qu’allait donner la course du Paul Ricard afin d’évaluer la situation pour le futur.”

Le projet initial était bien de faire rouler les BR01 en FIA WEC avant de se focaliser sur l’ELMS. Rien n’est encore définitif pour la saison prochaine : “Pour 2016, la décision se prendra au cours de l’hiver même si l’objectif est bien d’amener les BR01 en FIA WEC. C’est dans la logique des choses même si on n’aime pas quitter un championnat non gagné.” Présent dans le Var pour suivre l’évolution des LM P2, Boris Rotenberg nous a confié que le FIA WEC était bien la piste privilégiée sans que la piste ELMS soit mise de côté. Une autre équipe, russe ou pas, pourrait avoir en charge une ou des BR01 sur la scène européenne.

“Gérer de front un programme ELMS et FIA WEC est compliqué financièrement” poursuit Benjamin Durand. “Tout reste toutefois à l’étude et cela pourrait passer par un programme client. Nous avons un troisième châssis qui est prêt à assembler.” Murphy Prototypes a testé il y a quelques semaines une BR01 sans toutefois donné suite pour le moment.

Le marché américain est aussi une piste pour voir des BR01, de même que l’Asie : “Peu importe le continent, les teams veulent avoir une auto performante et on montre qu’elle l’est. On discute comment on pourrait mettre en place une interface aux Etats-Unis. Il y a un intérêt pour la BR01. Nous avons conscience que du fait que nous ne faisons pas partie des constructeurs sélectionnés pour 2017, ce sera plus compliqué pour nous de vendre des autos. L’Asian Le Mans Series est aussi à prendre en compte car les LM P2 actuelles restent homologuées jusqu’à fin 2018.” Concernant les Etats-Unis, une participation aux 24 Heures de Daytona reste à l’étude.

Quant à l’avenir de BR Engineering, différentes options sont à l’étude : “Il y a différentes pistes. Il est clair qu’on aimerait rester en endurance mais nous attendons une stabilité réglementaire. On ne veut pas revivre la même chose que le LM P2. La piste LM P1 non hybride peut faire partie des réflexions mais BR Engineering n’a pas vocation à faire que de l’endurance. Le siège est basé en Russie avec une antenne en France dont le nom est 24 H Racing 2 avec comme fonction de monter les autos pour BR et apporter le suivi client. SMP Racing est l’équipe de course.

“Le management russe a donné les moyens et la confiance. Il faut avoir les résultats en conséquence. Nos pilotes se sont professionnalisés au fil du temps au contact des Minassian, Mediani, Babini ou Bertolini. La barrière de la langue n’est plus un problème. Ne plus avoir systématiquement un traducteur oblige les pilotes à converser avec les ingénieurs en anglais.”

Seule vraie LM P2 du plateau, Benjamin Durand tient à souligner le sérieux du projet LM P2 : “Personne ne fait tout cela pour perdre de l’argent. Il y a une vraie volonté de faire gagner un produit russe mais il faut que ce soit rentable. Le budget n’est pas illimité. L’étude de la LM P2 va nous servir pour les autres projets. Dès la première vente de la BR01, on gagne un euro en respectant scrupuleusement le “cost cap”. Pour concevoir la BR01, Paolo Catone s’est appuyé sur des personnes compétentes.” A terme, voir des mécaniciens russes dans l’équipe de course fait partie des plans.

Malgré une forte implication en LM P2, le programme GT reste plus que jamais d’actualité. SMP Racing compte bien aller chercher un quatrième titre depuis la création du team. La couronne GTE-Am en FIA WEC reste plus que jamais d’actualité. Rien n’est encore finalisé pour 2016 avec plusieurs options envisageables : poursuivre avec une 458 GTE, passer à la 488 ou pourquoi pas un retour en Blancpain Endurance Series où SMP Racing a manqué de peu le sacre en 2013.