Les 24 Heures du Mans 2016 devraient avoir un visage quasi similaire à celui de juin dernier. Il ne faut pas s’attendre à de grosses modifications réglementaires, si ce n’est en GTE avec des autos plus body buildées. Avant une possible évolution de la réglementation LM P1, les constructeurs vont devoir faire face à une limitation de la puissance afin que les chronos ne tombent pas trop bas mais aussi pour faire face à l’escalade des coûts. Vincent Beaumesnil, directeur des sports de l’ACO a fait le point avec nous sur quelques évolutions à venir au niveau de la réglementation mais aussi des abords du circuit.

La limitation de la puissance des LM P1 est figée ? 

« La limitation à 1000 cv fait partie d’un concept global. En fonction de l’homologation des circuits, l’ACO et la FIA veillent toujours à la performance des autos. C’est bien notre rôle que d’y veiller. Nous avons été surpris des progrès réalisés durant l’hiver par les constructeurs. On souhaite une baisse globale des performances. Au Mans, l’allocation de carburant sera diminuée de 10 MJ/tour. Tout cela est le fruit de discussions du groupe de travail technique où il faut gérer le rapport poids/puissance. On limite donc les LM P1 à 300 kw au Mans. »

 Ces changements étaient nécessaires ?

« On a tiré les enseignements de l’édition écoulée et des discussions sont déjà en cours pour 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021. Pour 2016, il y aura donc une baisse de l’allocation de carburant et de la puissance des systèmes hybrides. En revanche, on ne touchera pas au poids. La classe LM P1 « privée » est aussi importante à nos yeux. Elle a du sens. La catégorie LM P2 prend l’orientation d’une catégorie pour les teams et les pilotes. La classe LM P1 « privée » est là pour les constructeurs. Nous sommes déterminés à ce que cela continue. Le règlement permet de rapprocher les deux types de LM P1 et un coup de pouce supplémentaire est à l’étude pour 2016 en ce qui concerne les LM P1 « privées ».

Qu’en est-il de la gravité au niveau du réservoir avec l’arrivée d’un nouvel article dans le règlement ?

« On clarifie toujours le règlement. Si un constructeur va plus vite qu’un autre au niveau du remplissage, les gens se posent forcément des questions. Les délégués techniques sont là pour mener les enquêtes qu’ils veulent et faire toutes les vérifications d’usage. Il n’y a eu aucun déclassement. »

Quelles sont les différentes entre un circuit Grade 1 et Grade 2 ?

« Le Grade 1 concerne les circuits destinés à la Formule 1. Le Mans est en Grade 2 et cela demanderait des travaux pharaoniques pour le faire passer en Grade 1. Tous les autres circuits du championnat FIA WEC sont en Grade 1. »

Les abords du Circuit des 24 Heures du Mans vont encore évoluer d’ici l’édition 2016 ?

« La partie des Virages Porsche va encore évoluer au niveau des dégagements. La zone publique à Arnage va connaître un lifting car un rond point va sortir de terre pour la circulation publique. Ce changement ne modifiera en aucun cas le tracé du circuit. Le public aura toujours une zone dédiée de qualité. On réfléchit à pouvoir avoir une vue sur la partie arrivant vers Indianapolis. C’est un endroit impressionnant car les vitesses sont élevées. Si nous pouvons mettre en place quelque chose d’intéressant pour le public, alors nous le ferons. »

La satisfaction est de mise du côté du LM P3 ? Le choix de n’accepter que cinq constructeurs est le bon ?

« Le dernier annoncé est Dome. On connaît bien le constructeur qui jouit d’une bonne réputation. Avoir un constructeur asiatique a du sens avec un Américain et trois Européens. Au départ, nous n’étions pas partis sur cinq. Lawrence Tomlinson et Ginetta y ont cru dès le début. Quand les gens ont compris l’intérêt du LM P3, les demandes ont afflué. Notre philosophie est semblable à celle du LM P2 où chaque constructeur doit avoir un business modèle qui tient la route. Avoir un produit de qualité profite toujours au client.  Il fallait cadrer la chose. »