La rapide descente le long des côtes portugaises effectuée cette nuit par le Maxi trimaran Idec-Sport au cours de sa seconde nuit en mer depuis le départ dimanche soir du port de Brest, impose aux barreurs du bord un joli exercice d’équilibriste. Le vent soutenu qui propulse Joyon et ses hommes vers le sud est orienté plein nord, sur l’arrière du grand multicoque, et le jeu de la très haute vitesse impose un pilotage subtil, tout en oscillation de quelques degrés de gauche et de droite pour maintenir le voilier dans un efficace angle au vent arrière. Idec-Sport évolue ainsi ce matin au large de Lisbonne, bien calé sur la bordure orientale de la dépression, afin de rester dans un flux de 20 à 25 noeuds propice à la vitesse sans pour autant et d’emblée trop solliciter le bateau encore au maximum de sa charge en avitaillement. L’enjeu de cette première partie de Trophée Jules Verne consiste pour Francis et son commando -Clément Surtel, Alex Pella, Boris Hermann, Gwénolé Gahinet et Bernard Stamm – de réaliser dans l’ouest des Canaries une efficace jonction avec des alizés encore peu toniques, mais appelés sous 24 heures à se renforcer, pour pousser Idec-Sport vers les îles du Cap Vert et l’Equateur. Le délicat pari de cette tentative contre le record du Trophée Jules Verne se gagne au quotidien, dans l’anticipation de phénomènes météos en cours d’évolution. Idec-Sport compte toujours ce matin un peu plus de 210 milles de retard sur son concurrent désormais virtuel, le tenant du Trophée Banque Populaire VII. Joyon et son routeur Marcel van Triest sont partis en connaissance d’un probable temps (relativement) moyen à l’équateur. C’est à Bonne Espérance et à l’entrée de l’Océan Indien qu’ils effectueront un premier bilan.