Deux jours et demi après son départ au cœur d’un centre dépressionnaire, pour une tentative contre le record du Trophée Jules Verne, le maxi-trimaran IDEC SPORT est parfaitement revenu dans le match. Son déficit initial de près de 220 milles s’est réduit, à la faveur d’une rapide descente le long de la péninsule ibérique, à une soixantaine de milles, alors que Francis Joyon et ses 5 hommes d’équipage laissent déjà les Canaries dans leur sillage. La moitié de la distance entre Ouessant et l’Équateur a déjà été parcourue, à 25,8 nœuds sur le fond. Le fort vent du Golfe de Gascogne, associé à une mer mal rangée, a d’emblée plongé les Joyon, Surtel, Herrmann, Pella, Gahinet et Stamm dans le vif de l’âpreté de leur tour du monde sans escale. Ce n’est qu’aujourd’hui que le TEAM IDEC SPORT commence à s’installer dans la jouissive routine d’un fonctionnement admirablement rodé lors de la précédente tentative. Les quarts s’enchainent avec fluidité, les tâches s’accomplissent avec anticipation et la vie à bord semble n’avoir jamais connu d’interruption depuis janvier dernier et le retour à Brest.
Trois premiers jours exigeants
Le tour du monde d’IDEC SPORT, second opus en moins d’un an, se met donc en place avec méthode et sans impatience. Le maxi-trimaran s’est extirpé vite et sans dégât des vents violents de secteur nord-ouest du départ. Il commence à réguler sa foulée, en rythme avec les trains de vagues qui s’aplanissent et s’organisent dans le sens de la marche. Seules quelques lignes de grains contraignent encore l’équipage à une grande vigilance, tant les variations en force sont importantes ; « Nous sommes en permanence en train de choquer et de reborder, toutes les 20 minutes » témoigne Gwénolet Gahinet, « C’est exigeant ! » Avec les organismes désormais bien amarinés, la vie s’organise naturellement entre les six marins liés par l’amitié propre aux hommes de mer. Clément Surtel, sollicité pour quelques menus travaux de bricolage, a retrouvé avec un bonheur non dissimulé ses marques à bord du trimaran géant : « Un départ, c’est toujours fort émotionnellement et celui-ci a été brutal. On s’en sort bien. On a évité le gros du vent. La mer se calme. On tient bien la feuille de route en bataillant avec des grains un peu mous. On attaque pour se sortir des grains. On est content de notre moyenne. Un peu de bricolage à faire mais rien de grave. On commence seulement à s’alimenter régulièrement, œufs au bacon pour moi ce matin. »
L’Équateur à l’esprit
Bien calé dans l’alizé, IDEC SPORT plonge plein sud avec déjà le passage de l’équateur en tête. Francis Joyon et ses hommes s’appliquent à réciter leurs gammes et à suivre à la lettre les conseils élaborés depuis la terre par le routeur Marcel van Triest. L’heure d’un premier bilan viendra avec la bascule dans l’hémisphère sud. « Pour l’instant on ne regarde pas trop les écarts, mais on reste concentré sur les conseils de Marcel. » explique Clément. « On est dans la bonne gestion du bateau, dans la mise en route de ce tour du monde. Avec le vent régulier, on va allumer. Francis et Marcel échangent par mail et on discute entre nous. J’espère qu’il est content de nous. »
Le soleil est au rendez-vous. Une à une, les couches de vêtements d’hiver sont remisées au placard, et le plaisir d’une navigation de l’extrême, à bord d’un voilier hors norme s’installe tranquillement.
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