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Trophée Jules Verne : IDEC Sport à l’approche de l’Equateur

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Francis Joyon et ses 5 hommes d’équipage se débattent depuis la nuit dernière avec le pot au noir. Annoncée peu virulente et relativement étroite par 25 degrés de longitude ouest, la Zone de Convergence Intertropicale demeure cependant fidèle à sa réputation. Le maxi-trimaran IDEC SPORT n’a pas rencontré l’infernale incohérence des vents et la soudaineté des orages qui avaient scandé sa tentative avortée du mois dernier. Malgré un ralentissement, son avance se porte pour l’heure à quelques 125 milles en ce début d’après midi. Toute la concentration de l’équipage est pour l’heure focalisée sur la ligne d’horizon d’où Francis et ses boys espèrent voir s’établir une aimable brise de secteur sud-est, annonciatrice des alizés de l’hémisphère Sud. A l’entame de son 6ème jour de course, IDEC SPORT n’est plus qu’à environ 70 milles de l’Equateur qu’il est encore en mesure de franchir dans les temps du détenteur du Trophée Jules Verne (Banque Populaire V) passé en 2012 après 5 jours et 16 heures de course.

« On a hâte d’avoir la tête à l’envers ». Vieil habitué de ces passages d’un hémisphère à l’autre, le suisse Bernard Stamm, échaudé à l’instar de tout l’équipage d’IDEC SPORT par la traversée du pot au noir le mois dernier, lors de la précédente tentative contre le record du Trophée Jules Verne, scrute avec intérêt l’évolution des masses nuages matérialisées sur l’écran du bord, et l’apparition en son sud de cumulonimbus annonciateurs d’alizés. « Cette zone est vraiment difficile à appréhender, tant elle change rapidement, et tant les plus fines analyses météos se montrent défaillantes » explique Bernard. « Nous n’avons pas été autant secoués qu’en novembre dernier » confirme Francis Joyon, « juste quelques solides averses. Nous progressons depuis à petite vitesse vers le sud, en tirant des bords de largue parfois incompréhensibles dans du vent de nord-ouest ! L’alizé de sud-est a non seulement l’air bien établi, mais semble aussi grimper vers nous, ce qui est en soi une excellente nouvelle. »

Décalé près de 150 milles dans l’est de la trajectoire suivie au même moment de sa tentative de record par Banque Populaire V, IDEC SPORT s’est ainsi ménagé un avenir plutôt souriant à moyen terme. « Il est vrai que plus on est dans l’est, et plus courte est la route » explique Francis, « avec un angle au vent intéressant pour abattre progressivement lors de la descente vers le sud. » L’allure au plus près du vent qui attend le maxi-trimaran une fois sorti du pot au noir n’est pas pour déplaire aux marins d’IDEC SPORT ; « Le bateau va bien à toutes les allures. Le près nous fait juste taper de manière désagréable contre la mer » souligne Bernard Stamm.

Le passage de l’Equateur, en début de soirée donnera t-il lieu à une petite cérémonie en l’honneur de Neptune ? Pas sûr. L’envie de se mesurer à l’Atlantique Sud est telle parmi l’équipage, que même la plus maritime des traditions pourrait se voir sacrifiée sur l’autel de la performance.

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