Blancpain GT Series

Tristan Vautier (Team AKKA-ASP) : “Il faut construire quelque chose pour avoir le résultat au bout”

MOTORSPORT : BLANCPAIN GT SERIES - ENDURANCE CUP - 24 HOURS OF SPA  (BEL) 2016/07/26-31
0 Flares Twitter 0 Facebook 0 0 Flares ×

Connu pour sa pointe de vitesse aussi bien sur un prototype que dans une monoplace, Tristan Vautier a tout de même fait quelques piges en GT avant d’intégrer les rangs du Team AKKA-ASP à plein temps cette année en Blancpain Sprint Cup au volant d’une Mercedes-AMG GT3 partagée avec Felix Rosenqvist. La deuxième place décrochée aux Total 24 Heures de Spa en compagnie de Renger van der Zande restera l’un des moments forts de la saison sur l’une des rares escapades du Grenoblois en Endurance. Avant la finale de Barcelone, Tristan Vautier est revenu avec nous sur sa belle saison avec le Team AKKA-ASP.

La saison en Sprint a donné satisfaction ?

« D’un point de vue performance, elle a été positive sachant que nous avions nos preuves à faire. Le Team AKKA-ASP dispute sa première saison en Sprint avec une auto en Pro. Dès Misano, nous avons été dans le coup, mais il y a comme un sentiment d’inachevé. L’abandon en Italie à un tour de la fin alors que nous étions 3èmes a coûté de gros points, comme le résultat final de Budapest où nous avions construit le week-end sur la course principale. Un top 10 dans le championnat signifie beaucoup plus que dans d’autres championnats. »

L’équipe a rendu une copie parfaite ?

« Le sérieux du Team AKKA-ASP était déjà connu mais l’équipe a pris une autre dimension cette année. En passant chez Mercedes, le pari était loin d’être gagné car ce n’est jamais facile de changer de marque dans une catégorie aussi compétitive que le GT3. Nous avions un soutien un peu plus appuyé à Spa avec l’étiquette AMG-Team, mais pas sur le reste de la saison en Sprint. Jérôme Policand et son équipe ont vite compris comment fonctionnait la Mercedes-AMG GT3, comment il fallait la régler pour qu’elle soit bien dès que les quatre roues sont au sol.  Se confronter à WRT ou HTP n’est pas quelque chose de facile. Le Team AKKA-ASP a une énorme expérience du Championnat de France GT et en arrivant, ils étaient un peu comme les petits qui débarquaient chez les grands. Entre Misano et Budapest, il y a encore eu un step de franchi. »

MOTORSPORT : BLANCPAIN GT SERIES SPRINT CUP - BRANDS HATCH (GBR) ROUND 2 05/05-05/2016

Quel est votre regard sur la Blancpain Sprint Cup ?

« Le niveau est très relevé. Il suffit de voir la liste des engagés avec les pilotes présents et la qualité des teams en place. Pas un seul pilote est hors du coup. Les meilleures équipes présentes en Endurance concourent en Sprint. Le championnat est axé sur la pointe de vitesse et la gestion des pneumatiques est quasi inexistante. Arriver de la monoplace dans un tel championnat est forcément un plus. Les gentlemen trouvent leur compte dans le championnat. Un Jean-Luc Beaubelique a encore progressé en apprenant un nouveau style de pilotage. En Sprint, un gentleman est en hors de sa zone de confiance. C’est la même chose pour Christophe Bourret. »

Comparer la Mercedes-AMG GT3 et la Ferrari 458 Italia GT3 est impossible ?

« Les deux modèles n’ont rien à voir. La Mercedes est bien une GT3 de nouvelle génération et cela se voit à l’œil nu et dès que l’on prend la piste. C’est vraiment une auto fondamentalement différente. Au début, les gentlemen étaient un peu sur la défensive. Ils ont vite trouvé l’auto vraiment géniale à piloter. »

Les Total 24 Heures de Spa auraient pu tourner au fiasco, mais vous avez su rebondir…

« Jérôme nous a montré le papier indiquant la pénalité peu de temps avant le départ. Au début, c’était un sentiment d’injustice. Puis, tu prends le temps de te poser et de réfléchir. J’avais regardé les éditions précédentes et vu comment se construisaient les écarts. Il y avait deux possibilités : rester dans la frustration et attaquer comme des fous, ou mettre la pénalité de côté comme si nos adversaires étaient nous-mêmes. Les trois pilotes se sont réunis et nous avons convenu que cela ne servait à rien de rouler en mode désespéré. La consigne de Jérôme était de faire une course solide et on voulait être à l’arrivée. »

MOTORSPORT : BLANCPAIN GT SERIES - ENDURANCE CUP - 24 HOURS OF SPA  (BEL) 2016/07/26-31

Cette deuxième place est celle de la revanche ?

« Nous avons fait notre propre course. A l’arrivée, pas une seule pénalité et pas une rayure sur l’auto. C’est la marque des grandes équipes d’endurance. Il y avait une vraie dynamique positive au sein de l’équipage. Tout le monde avait son ego au bon endroit. Jérôme fait confiance à ses pilotes et Renger l’a de suite remarqué. Cela joue sur la sérénité des pilotes. On le voit chez Audi en LM P1 avec Benoît, André et Marcel. Il faut construire quelque chose pour avoir le résultat au bout. C’est bien plus qu’un exploit individuel. Sur le papier, si on fait une course parfaite, on gagne, mais c’est le cas de toutes les équipes du top 10. Nous avons connu une crevaison, fait un arrêt supplémentaire pour changer les pneus et perdu un tour sous safety-car. Avec des si, on peut gagner la course (sourire). Sur une telle course, c’est quasiment impossible de faire une course parfaite. En Endurance, les gens peuvent parler de chance, mais quatre semaines plus tard on décroche la pole à Budapest en Sprint. »

VSA_BEC_SPA16_LC2_3541

Il faut maintenant briller à Barcelone…

« Il nous faut au moins un podium en course principale. On a la pointe de vitesse pour cela. A Budapest, on savait que l’auto qui serait en tête au premier virage gagnerait la course. »

L’équilibre entre les marques est plutôt bon ?

« La Balance de Performance est bonne. On peut voir que tout le monde a sa chance. Personne ne s’est vraiment plaint. »

MOTORSPORT : BLANCPAIN GT SERIES SPRINT CUP - BRANDS HATCH (GBR) ROUND 2 05/05-05/2016

Déjà des plans pour 2017 ?

« Si mon programme devait se limiter au Blancpain, l’idée est de rajouter l’Endurance au Sprint. J’ai construit quelque chose cette année et mon souhait est de poursuivre sur cette dynamique. Je regarde aussi toujours du côté de l’IndyCar. Cette année, j’ai décidé de jouer la carte GT à fond et ça a payé. Depuis 2006, ma carrière est construite sur la monoplace. Je ne veux pas me dire plus tard que je n’ai pas maximiser mes chances. Rouler en prototype est quelque chose que je regarde de très près, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. »

Votre vie est partagée entre les Etats-Unis et l’Europe…

« Le pari d’aller aux Etats-Unis a fonctionné. Je n’ai jamais eu beaucoup de moyens pour la course. Mon but était d’être pris par une filière pour aller en F1. J’ai regardé la F2 avant de tenter l’aventure en Star Mazda avec une bourse pour aller en Indy Lights. Je n’avais pas le budget pour la saison complète. Le team Andersen m’a testé et signé pour la première partie de saison. A partir de 2011, j’ai eu des volants grâce aux bourses. Depuis le volant Mygale en 2005, le chemin pour aller jusqu’à Indy était long. De fil en aiguille, tout s’est bien déroulé. J’ai pris des cours par correspondance jusqu’à 21 ans. Je suis arrivé avec ma valise en habitant chez un membre de l’équipe. Je suis depuis peu ambassadeur sportif Exotics Racing Series aux Etats-Unis où je suis amené à faire du coaching à Las Vegas. »

Publicité

0 Flares Twitter 0 Facebook 0 0 Flares ×

Publicité

Sur le même sujet