En décrochant le cinquième temps de la séance qualificative des 4 Heures de Silverstone, Tristan Gommendy savait qu’il y avait un bon coup à jouer en course. Pour son retour à la compétition sur un programme complet, l’ancien pilote de monoplace a intégré les rangs du Thiriet by TDS Racing sur la Morgan LM P2 qu’il partage avec Pierre Thiriet et Ludovic Badey. Après des 24 Heures du Mans 2013 passées chez Signatech-Alpine, Tristan relève un nouveau défi cette saison en European Le Mans Series. Début gagnant pour le natif du Chesnay dans la Morgan LMP2 du Thiriet by TDS Racing avec une victoire décrochée de main de maître à l’issue d’une fin de course menée tambour battant.
Comment as-tu vécu ces derniers tours ?
« Pour le moins stressant car il fallait être prudent tout en prenant des risques. Je me suis appliqué à regarder devant tout en contrôlant derrière moi. J’ai de suite prévenu le team lorsque la Zytek est sortie de la piste. Nous avions de l’avance sur le troisième et on ne peut pas vraiment dire que cette neutralisation ait tourné à notre avantage. Je savais que Michel Frey, qui était alors devant moi, était en pneus neufs, contrairement à moi qui roulait en pneus vieux de deux relais. La Morgan LM P2 du Newblood by Morand Racing a recollé et d’un match à deux, nous sommes passés à un match à trois. »
Il a fallu prendre des risques ?
« Oui sous peine de perdre une position. Paradoxalement, il fallait prendre des risques en restant prudent, ce qui n’est jamais une mince affaire. A la radio, on m’a bien fait passer le message de ne pas prendre de risque mais je ne pouvais pas me contenter de contrôler. J’ai haussé le rythme tout en restant le plus prudent possible. »
Tes années monoplace ont aidé ?
« Je pense que cela m’a bien servi, que ce soit le Champ Car, les World Series by Renault ou la Superleague. Ces trois championnats ne permettent aucune erreur dans le trafic. Remonter sur les GT a été déterminant. Je suis resté calme en attendant l’ouverture. Soit je me contentais d’assurer pour terminer troisième, soit je tentais l’attaque. Il faut assumer. La majorité des pilotes rentrent dans les GT à l’approche des virages. En freinant un peu plus dans Copse et en descendant un rapport, cela permet d’avoir 30 km/h de plus à la sortie. Si à l’extérieur, cela a pu paraître risqué, ce n’était pas le cas dans la voiture. J’ai vite repris mes réflexes de monoplace. »
« C’était très compliqué au début de mon relais. Il y a de gros écarts dans les parties rapides avec des pilotes GT qui descendent deux rapports alors que nous passons à fond. Nous savions qu’en performance pure nous étions là ! Il faut savoir jouer sur le fil du rasoir. En essais, il m’est arrivé la même mésaventure que la Zytek de Simon Dolan. J’ai vite compris qu’à cet endroit-là, il ne fallait pas passer une GT à l’extérieur. J’ai tout fait pour que l’auto reste droite et ne rien toucher, ce qui a fonctionné. »
« Je suis vraiment enchanté de ce résultat car j’ai commis une faute en qualification qui nous a certainement privé d’une première ligne. Nous allons changer de voiture dans deux courses, soit pour Le Mans. Il était donc important de marquer de gros points avec la Morgan LM P2 parce que nous espérons enfoncer le clou avec la Ligier JS P2. Nous ne pouvions pas mieux démarrer la saison. Ludo a magnifiquement roulé, tout comme Pierre. L’équipe nous a préparé une auto aux petits soins et le résultat est là pour le prouver. »