A la tête de Toyota Motorsport GmbH depuis l’année passée, Toshio Sato est loin d’être d’un néophyte en Endurance. A 53 ans, Sato-san a officié à distance sur la Toyota 87C alignée aux 24 Heures du Mans 1987 pour Alan Jones, Geoff Lees et Eje Elgh. On l’a revu quelques années plus tard sur le programme TS010 où il avait en charge le design du moteur. Le constructeur japonais a tenté à de multiples reprises de rafler la plus grande course d’endurance, mais jusqu’à présent rien n’y a fait. Les TS050 HYBRID vont partir à l’assaut d’un premier succès dans la Sarthe. Toshio Sato est revenu avec nous sur sa découverte du Mans :

“Ma première expérience avec les 24 Heures du Mans remonte à 1987 où je faisais partie de l’équipe qui a dessiné le moteur de la 87C. Une seule auto était au départ mais l’aventure a tourné court suite à une casse moteur en début de soirée. L’idée était de prendre la température des 24 Heures du Mans. Cette année-là, j’ai suivi à distance la course depuis le Japon. Nous sommes revenus l’année suivante avec la 88C avec deux autos qui ont rallié l’arrivée. La fiabilité a été nettement améliorée.

“J’ai longtemps suivi les 24 Heures du Mans à la télévision et je suis venu dans la Sarthe en 1992 avec le programme TS010. Nous étions passés à une motorisation 3,5 litres pour le Championnat du Monde Sport-Protos. J’étais ingénieur chargé du moteur et j’ai découvert un nouvel univers. Je pense que chaque personne qui vient pour la première fois aux 24 Heures du Mans en retient quelque chose de spécial. J’étais encore jeune et j’en garde quelque chose de particulier. La Toyota affrontait les Peugeot 905 sur des courses que l’on pouvait assimiler à de vrais sprints. Nous avons fait de notre mieux mais la pluie a contrarié nos plans. Il a fallu opter pour la meilleure stratégie et nous n’avons guère été chanceux. Trouver la bonne cartographie moteur a aussi été un élément clé. Malgré cela, nous avons placé la TS010 de Masanori Sekiya, Pierre-Henri Raphanel et Kenny Acheson à la 2ème place.

“Cette année encore, je pense que la stratégie sera l’une des clés de la victoire. Nous avons travaillé très dur cet hiver pour améliorer l’auto. Bien sûr, on peut toujours progresser et c’est ce à quoi l’on s’emploie. Le but ultime est de nous battre aux avant-postes et de gagner les 24 Heures du Mans. Nous avons beaucoup appris du passé mais Le Mans reste Le Mans…”