RGR Sport ne gagnera pas le Trophée Endurance FIA des Equipes LM P2 puisque celui-ci est déjà tombé dans l’escarcelle de Signatech-Alpine, mais l’écurie mexicaine peut encore décrocher la place de vice-championne. Les plans 2017 du team monté autour de Ricardo Gonzalez ne sont pas encore finalisés, l’idée étant de faire rouler deux LM P2 en FIA WEC. Toutefois, l’actuelle catégorisation de pilotes pourrait bien refroidir les ardeurs de l’équipe avec ce que Toni Calderon, team manager, appelle les « Super Silver ». (In English)
« Nous réfléchissons sérieusement à savoir ce que nous allons faire » a déclaré Toni Calderon à Sportscar365. « Quand vous avez des Super Silver qui roulent dans différentes catégories et qui se préparent toute la journée, Ricardo (Gonzalez) et d’autres pilotes sont de vrais Silver qui vont au bureau quotidiennement pour gagner de l’argent afin de garder l’auto sur la grille. »
Le discours de Ricardo Gonzalez, par ailleurs promoteur des 6 Heures de Mexico, est identique : « C’est très frustrant de dépenser des millions pour embaucher les meilleurs talents, comme nous l’avons fait cette année avec Bruno (Senna) et Filipe (Albuquerque), afin de pouvoir gagner les quelques dixièmes qui nous manquent. Pour couronner le tout, vous devez faire face à un système de catégorisation qui vous met en concurrence avec des équipes où le pilote amateur est aussi rapide que les professionnels. »
« Je suis en FIA WEC depuis les débuts de la série et j’aime vraiment le championnat » a précisé Ricardo Gonzalez. « C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous voulions que les 6 Heures de Mexico deviennent réalité et c’est aussi pourquoi nous avons débuté RGR Sport. Mais dernièrement, les pilotes comme moi commencent à être repoussés, ce qui n’incite pas à rester. Je comprends que tout le monde veuille apporter du sang neuf au sport, mais cela doit se faire d’une façon juste. »
« Je pense qu’il y a des choses très simples à faire si quelqu’un parvient à se faufiler dans le système » a tenu à souligner Calderon.
Le team manager du RGR Sport suggère d’appliquer un poids moyen en LM P2, ce qui selon lui permettrait de mieux équilibrer les choses : « C’est quelque chose qui est en place dans quasiment toutes les catégories à travers le monde. Les voitures ont un poids moyen. C’est même le cas en LM P1 mais on nous dit que ce n’est pas possible en LM P2 car trop compliqué. Même si vous pesez tout le monde en début de saison, et une fois ou deux durant la saison. Ce n’est pas la peine de le faire sur chaque course. Un vrai gentleman est certainement plus lourd qu’un faux Silver. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est dans son bureau et non dans une salle de gym. Il doit également y avoir un moyen d’examiner la performance. Cependant, je comprends que cela prendra un certain temps et que c’est difficile à mettre en œuvre. Mettons un système en place pour montrer à la FIA que c’est possible. Peut-être un système de handicap ou quelque chose qui décourage les pilotes qui veulent être Silver en limitant les sièges ‘constructeurs’ par exemple.”
Toni Calderon estime que l’équipage de la Ligier JS P2/RGR Sport a été désavantagé tout au long de la saison : « Avec ce qui s’est passé à Shanghai, nous avons fait une belle performance car nous avons une très bonne équipe avec de bons Platinum et un bon travail de Ricardo. Nous avons juste fait moins d’erreurs que d’autres équipes, mais cela n’a rien à voir avec la vitesse. »
Ricardo Gonzalez fait partie des vrais Silver du plateau et le Mexicain tient à tirer la sonnette d’alarme : « Cela ne met pas en avant le fait d’investir et de remplir une voiture. Actuellement, il vaut mieux pour mes commanditaires et moi de chercher un simple volant et d’oublier le fait de monter une équipe et d’embaucher des professionnels. Comme nous l’avons vu dans d’autres catégories, les choses peuvent rapidement changer et nous pourrions arriver à un point où si vous n’avez pas de gentlemen qui financent les équipes, la grille sera alors incomplète. »
Comme la BOP, le système de catégorisation des pilotes est un sujet vaste et complexe où la solution miracle n’existe pas. Trouver la bonne alchimie dans une association Pro/Am relève de l’équilibrisme. Les équipes recherchent toutes le meilleur Silver. Qu’est ce qu’un Silver aujourd’hui ? Si on considère que les Silver sont ceux qui vont au travail le lundi matin, alors ils sont une minorité, mais sans eux, on peut ôter près de dix autos sur la grille…