Si Thierry Boutsen est présent ce week-end à Baku, ce n’est pas uniquement pour supporter le Boutsen Ginion Racing. Le pilote belge sera en piste au volant d’une Formule 1 biplace. Ce n’est pas tout car l’ancien pilote Toyota au Mans est aussi l’ambassadeur du Baku World Challenge et on peut même clairement dire que si l’événement a pu se monter, c’est en grande partie grâce à son soutien et sa connaissance du pays. Après avoir arrêté sa carrière de pilote, Thierry Boutsen s’est impliqué à 100% dans Boutsen Aviation et ses relations professionnelles l’ont amené à traiter avec l’Azerbaïdjan. Avant de régaler les invités sur le circuit, Thierry Boutsen nous a accordé un entretien pour nous parler de l’Azerbaïdjan mais aussi du GT3 et de l’Endurance en général.
Thierry, on peut dire que vous êtes la cheville ouvrière du Baku World Challenge ?
« Disons que j’ai aidé aux discussions entre les différentes parties. Cela fait maintenant près d’un an que les contacts ont été pris pour la mise en place d’un bel événement dans les rues de Baku. Il y a une vraie volonté d’organiser un vrai beau meeting de qualité. En Azerbaïdjan, il y a toute la culture du sport automobile à mettre sur pied. Le pays n’a aucun historique ni aucun circuit. »
Le pays souhaite développer le sport automobile ?
« Actuellement, une seule personne s’occupe de l’Automobile Club du pays. Lorsque je suis venu pour la première fois, j’ai bien compris que l’automobile n’était pas leur priorité. Au fil des années, les Porsche, BMW ou Mercedes sont devenues bien plus présentes. Toute l’éducation de l’automobile s’est faite récemment. Actuellement, le but est de promouvoir le pays. Je suis venu en 2006 et la Russie était encore bien présente. Tout s’est construit en très peu de temps. Le premier gros événement a été l’organisation de l’Eurovision puis un sommet du G20. On y voit des matchs de football de premier plan ainsi que des combats de boxe. L’Azerbaïdjan veut se placer sur le sphère mondiale. Le Baku World Challenge est un beau challenge. Il leur faut apprendre et progresser. Pourquoi pas à l’avenir mettre sur pied des courses de monoplace en ville. Organiser un rallye dans le pays est également à l’étude. Les décideurs ne manquent pas d’idées pour le futur. »
Vous n’allez pas rester inactif en chaussant les bottines pour régaler les invités dans une F1 biplace…
« J’ai repris le volant d’une F1 il y a quelques semaines à Magny-Cours. Cela ne m’était plus arriver depuis 1993. J’ai bouclé seulement une quinzaine de tours mais les sensations sont vite revenues. Ici, le but est de donner du plaisir aux invités. Le tracé me semble très intéressant sur le plan du pilotage. »
Est-il possible de vous revoir en compétition, par exemple en GT3 ?
« Je ne suis plus intéressé par la compétition. Si je devais revenir en course, ce serait uniquement pour gagner. Pour cela, il faudrait donc s’entraîner comme il le faut et je n’éprouve plus le besoin d’aller faire le freinage. J’ai relevé d’autres challenges tout aussi intéressants… »
L’aviation occupe tout votre temps ?
« Après la compétition, je me suis pleinement consacré à mon entreprise. L’aviation est un domaine complexe, dur, mais fort intéressant, surtout que je le pratique à l’échelle mondiale. J’ai vendu pas moins de 275 appareils d’occasions qui vont du Citation à l’Airbus. »
Quel est votre regard sur les GT3 et l’Endurance en général ?
« C’est la catégorie où il faut être. Il suffit de voir le plateau de qualité du Baku World Challenge. Le GT3 me rappelle ce que j’ai connu du temps des GT1. La Toyota GT One est restée dans tous les esprits et aujourd’hui encore, on m’en parle souvent. J’ai passé de très bons moments sur ces autos. Les GT3 sont dans l’air du temps avec un prix nettement plus abordable. Techniquement, c’est bien moins compliqué qu’un prototype. La catégorie LMP1 est dans la sphère de la F1. C’est devenu ainsi après l’ère Group C. Le sport automobile a toujours connu des hauts et des bas. On a toujours eu des périodes de crise. Le championnat Blancpain Endurance Series est vraiment relevé, tout comme l’est le FIA GT Series. C’est parfait ! Quant au Baku World Challenge, il porte bien son nom… »