A 35 ans, Steven Kane fait partie des piliers du Bentley M-Sport depuis les débuts de la Continental GT3. Depuis les années 2000, l’Irlandais a été de différentes campagnes : Formule Ford, Formule Renault UK, British F3, Spanish F3, World Series by Renault 3.5, Porsche Carrera Cup GB, Supercup et BTCC. De 2009 à 2012, on le retrouve en American Le Mans Series principalement chez Dyson Racing. Pour son retour en Europe, Steven Kane choisit JRM sur une Nissan GT-R GT3 NISMO avant de lier son destin à Bentley, Andy Meyrick et Guy Smith sur la Continental GT3 #7. La saison 2015 s’est terminé sur une place de vice-champion en Blancpain Endurance Series à trois points du titre. Retour sur une année bien remplie…
La saison Blancpain Endurance Series écoulée a été positive ?
« Dans l’ensemble, on peut dire que oui. Naturellement, nous aurions aimé faire mieux en remportant le titre. Mais en prenant la saison dans son intégralité, je pense que nous avons prouvé que nous étions rapides sur chaque meeting en mettant la pression sur nos adversaires. Ce n’est pas évident de jouer devant dans un championnat tel que la Blancpain Endurance Series compte tenu de la Balance de Performance et du niveau de compétitivité de la série. Pour la deuxième année consécutive, nous avons montré que nous pouvions nous battre pour le titre. Pour toutes ces raisons, je suis satisfait de ma performance cette saison et l’équipe est elle aussi satisfaite de ma prestation. »
Quel a été l’élément manquant pour le titre ?
« Un seul mot : chance ! Nous avons connu notre lot de malchance en 2015. Nous pouvions l’emporter à Silverstone sans un petit souci. Nous sommes repartis de Spa sans le moindre point, puis au Nürburgring, nous avons perdu la course face à la McLaren lors d’une neutralisation. Il y a eu aussi quelques petites choses qui sont arrivées contre nous. Je crois beaucoup dans le fait d’avoir soi-même de la chance en course, mais parfois sur un championnat de cinq courses, tout ne va pas comme on veut. Mais dans l’ensemble, ce fut une très bonne saison pour nous chez Bentley M-Sport. »
La Blancpain Endurance Series est LE championnat GT à vos yeux ?
« Absolument ! Le niveau y est très relevé avec des équipes et des pilotes de classe mondiale. Nous savons que certains constructeurs aident les équipes. J’apprécie beaucoup le championnat. »
La Bentley Continental GT3 va encore évoluer durant l’hiver ?
« Très certainement car le développement ne cesse jamais. Il est clair que Bentley M-Sport va encore travailler. Je sais que c’est un peu cliché de dire cela, mais en sport automobile, rester immobile vous fait passer à l’arrière de la grille, spécialement à ce niveau de compétition. Bentley et M-Sport sont très déterminés pour donner tout ce qu’ils peuvent durant l’intersaison. Beaucoup de personnes vont pousser cet hiver pour connaître encore plus de succès chez Bentley M-Sport et les clients en 2016. »
La course du Nürburgring a été marquée par un contact avec une Nissan. Quel est votre avis sur ce contact ?
« Maintenant, cela fait partie du passé. Cependant, je pense que même Alex (Buncombe) pense que la sanction qui m’a été donnée était injuste. Nous avons tous vu que Laurens (Vanthoor) a lui aussi eu un contact dans le même virage, sans recevoir de pénalité. Mais comme je l’ai dit, cela fait partie du passé et il n’y a aucune rancoeur de ma part. Nous sommes tous des sportifs et nous faisons de la course automobile. J’adore rouler contre ces gars tels que Alex et Laurens. Ils sont professionnels et fair-plays. »
On sent une entente parfaite avec Andy et Guy. Est-ce un avantage ?
« Nous nous entendons très bien tous les trois, que ce soit sur qu’en dehors de la piste. Je pense que cela aide beaucoup lorsque nous arrivons sur un circuit pour gérer les situations stressantes qui peuvent se présenter à nous. Il ne suffit pas de le dire pour être une grande équipe. Il faut travailler pour avoir un équipage qui s’apprécie. Dans ce cas, si les pilotes s’apprécient réellement, cela aide à former une bonne équipe. »
Après les catégories LMP et GT3, à quand le GTE ?
« Actuellement, il est difficile pour moi de différencier GTE et GT3. Mais ce serait bon à l’avenir d’y rouler, et on ne sait jamais. J’aimerais bien. Le Mans a toujours été une ambition pour moi. Après avoir roulé sur un prototype aux Etats-Unis et en GT3 ces trois dernières années, j’ai l’expérience, la connaissance et le rythme pour aller rouler dans la Sarthe. J’ai aussi beaucoup appris sur le plan du développement au cours des dernières saisons. J’ai de plus en plus de choses dans mon arsenal et une nouvelle discipline serait intéressante pour moi à l’avenir. »
Les 24 Heures du Mans restent donc un objectif ?
« Oui, surtout après avoir vu des gars comme Kévin (Estre), Lucas (Luhr) ou Laurens (Vanthoor) y participer. Tout cela me pousse à regarder si je peux trouver une opportunité. Ne pas avoir un tel événement sur mon CV serait dommageable. Mais je veux y aller avec une équipe qui peut l’emporter. Je veux être dans une auto compétitive. »
Le programme 2016 est connu ?
« Je suis actuellement en plein stade de négociations, ce qui fait que je ne peux rien dire sur le sujet. Ce serait fantastique de poursuivre avec Bentley. Ils me connaissent bien et l’équipe est parfaite avec sa vision gagnante. Le sport automobile est un sport où les choses changent rapidement. Il est donc impossible de prédire quoi que ce soit. Ce qui est positif, c’est qu’après trois ans passés en GT3, les gens prennent note et reconnaissent mes performances. C’est bon d’être reconnu dans le paddock pour les dernières saisons dans le championnat Blancpain et ailleurs. »