Stéphane Ratel a de quoi être un promoteur heureux. Alors que les grilles de la Blancpain Endurance Cup s’annoncent une nouvelle fois garnies et que la Blancpain Sprint Cup devrait enfin décoller, le lancement de l’Intercontinental GT Challenge permet à l’inventeur de l’ère GT moderne de voir l’avenir sous de bons auspices. Sportscar365 est revenu avec le patron de SRO Motorsports Group sur cette nouvelle série. (In English)
Pensez-vous qu’il y ait un avenir pour un championnat mondial de GT3 ?
« Le concept montre que c’est ce que les constructeurs souhaitent. La plupart d’entre eux utilisent des équipes locales et c’est exactement ce que nous voulions. J’ai appris à mes dépens avec le World GT1 combien il est difficile de transporter le matériel. Vous avez besoin de deux cargos 747 pour transporter le championnat autour de la planète. Je pense que ce que nous faisons est très efficace. La catégorie GT3 est la seule vraiment reconnue aujourd’hui sur un plan mondial.
« Vous avez des voitures sur tous les marchés importants, ce qui fait qu’il est plus facile de faire une série plus rentable qui en plus respecte l’environnement car il suffit de transporter les ingénieurs et les pilotes au lieu de dépêcher sur place la voiture, l’équipement et toute l’équipe. Voilà ce que nous allons démontrer maintenant. »
Ce n’est pas un manque de se passer de quelques GT3 compte tenu d’une BOP qui n’est pas terminée ?
« Il faut faire les choses sérieusement. Au moment où le processus mis en place coïncide avec la BOP initiale effectuée par la FIA et dans l’attente des résultats, il est impossible pour nous de faire nos propres essais en Europe du fait des conditions météorologiques. Je pense que tout le monde a compris que même si l’événement perdait quelques autos, cela n’entachait pas le prestige et la crédibilité. Avec tout le respect que j’ai pour les 24 Heures de Dubai, ils ont accepté toutes ces nouvelles autos en changeant la BOP en cours de meeting. SRO ne voit pas les choses de cette façon. J’ai passé 17 ans à promouvoir des championnats de la FIA, donc j’ai appris à mettre des formes et une certaine crédibilité surtout quand vous accueillez des entrées soutenues par les constructeurs comme on le fait ici.
« Jamais je ne ferais quelque chose qui n’est pas testé correctement. C’est trop difficile d’expérimenter quelque chose après chaque session. »
Peut-on voir du GT3 Pro à Bathurst en 2017 ?
« Je crois que c’est ce qu’il faut faire parce que le système Pro-Am met beaucoup de pression sur le statuts des pilotes. Quand vous pouvez gagner un événement au général, le facteur incontournable serait de trouver le meilleur Silver, ce qui est difficile. Je préfère avoir des Pros pour jouer la gagner dans l’Intercontinental GT Challenge, mais je respecte pleinement la chose sachant que Bathurst n’est pas un événement SRO. C’est un meeting indépendant où nous avons en charge la BOP. Le règlement sportif est dicté par le promoteur local et c’est son choix. Si c’est la réalité du marché, alors qu’il en soit ainsi. Je ne vais pas dire qu’ils ne feront pas partie de l’Intercontinental GT Challenge à cause de cela. »
L’annulation de COTA est une surprise ?
« Il est vrai que nous n’avons pas correctement anticipé les choses. Si nous regardons notre grille européenne en Blancpain, nous voyons que quasiment toutes les équipes vont remplacer les anciennes voitures par les nouvelles, ce qui signifie qu’elles vont recevoir leurs autos sous peu et il n’y avait pas d’équipes prêtes à expédier les GT3 le 30 janvier. De plus, il est difficile d’avoir une course avant le début de saison en mars. Avoir un timing comme Bathurst en février est quelque chose de plus logique car nous sommes encore dans la période hivernale. Je pense que la date était un problème. Nous avons eu beaucoup d’intérêt car le meeting aurait permis de voir pour la première fois une GT3 s’imposer au général dans une course d’endurance en Amérique du Nord. Mais, c’était deux semaines seulement avant Sebring et les équipes Pirelli World Challenge voulaient le faire, mais il aurait été difficile de faire les deux courses dans le même événement. Les équipes européennes ne veulent pas risquer quoi que ce soit avant le début de saison Blancpain. Tout cela n’a pas fonctionné, mais nous n’allons pas mettre l’idée de côté et nous allons continuer à travailler, certainement pour la fin 2017. »
La course se déroulera à Austin ?
« Nous discutons de cela avec le Pirelli World Challenge et Greg Gill son président. Nous pensons que COTA est une bonne idée. »
Combien de manches sont prévues en 2017 en Intercontinental GT Challenge ?
« Quatre. Les trois courses de cette année avec Bathurst, Spa et Sepang, plus une course aux Etats-Unis. Si nous en avons quatre, l’idée sera peut-être de passer à cinq si nous pouvons trouver un endroit en Afrique. Pourquoi pas Kyalami… Mais nous y allons étape par étape. Si nous pouvons ajouter l’Amérique en 2017 et Kyalami en 2018, alors cela nous fera cinq courses sur cinq continents. Nous aurions besoin de quoi d’autre ?
Travaillez-vous sur une expansion dans la zone Asie-Pacifique ?
« Nous avons déjà l’Intercontinental GT Challenge et notre collaboration avec le Pirelli World Challenge. Donc, allons y étape par étape. Nous n’avons pas l’intention d’aller en Australie. J’aime ce qu’ils font et je pense que c’est bon. SRO n’a pas de rêve de domination mondiale. Nous avons construit le tout dans ce que nous croyons être bon, mais nous sommes très heureux que le GT3 se développe dans d’autres domaines où nous ne sommes pas impliqués directement. »