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Stéphane Ratel : “Si on dérive de la compétition-client, on va droit dans le mur”

MOTORSPORT : BLANCPAIN ENDURANCE SERIES OFFICIAL TEST - LE CASTELLET (FRA) 03/10-13/2015
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 Les Essais Officiels Blancpain Endurance Series bouclés il y a peu sur le circuit Paul Ricard ont lancé la saison 2015 de SRO Motorsports Group. Avec plus de 50 engagés à la saison sur le championnat Endurance et une vingtaine en Sprint, les plateaux Blancpain GT Series se portent pour le mieux. Malgré ce franc succès, Stéphane Ratel n’est pas homme à rester les bras croisés. Le GT Sports Club réservé aux gentlemen va connaître son envol, les Ultracars sont attendues dès cette année, sans oublier l’organisation des 12 Heures de Sepang en fin d’année. Stéphane Ratel est donc un homme demandé. Entre deux rendez-vous avec ses « clients » de la Blancpain Endurance Series comme il se plaît à appeler les équipes, le patron de SRO Motorsports Group nous a accordé un entretien.

akr8j7390 Stéphane Ratel est un homme heureux avant d’attaquer la saison 2015 ?

 « Comment ne pas l’être ? Il suffit de voir le plateau en piste. C’est une nouvelle saison formidable qui nous attend. On savait très tôt que le championnat Endurance serait à nouveau un carton. En revanche, les engagés pour le Sprint ont un peu plus tardé. On pensait arriver assez vite à 24 mais nous serons à 21/22 pour le coup d’envoi. Malgré tout, cela reste positif car le British GT ouvre à Oulton Park le même week-end que les Coupes de Pâques à Nogaro. C’est pourquoi nous n’aurons pas d’Aston Martin dans le Gers. Ces deux dates sont historiques, ce qui fait qu’il est impossible de les changer. »

 La Blancpain Endurance Series s’annonce une fois de plus comme LE championnat GT3…

 « C’est pour toute l’équipe de SRO une immense satisfaction, tant par la qualité que la quantité. On a le nombre, la qualité et la diversité. Avoir 23 GT3 en Pro-Cup est incroyable. »

 N’arrive-t-on pas aux limites du système avec des nouvelles GT3 qui coûtent toujours plus d’argent ?

 « Le système n’est pas fragile. De nouvelles marques discutent. On ne se rend pas compte de la chance que l’on a. Le parc va se renouveler intégralement en quasiment deux ans, ce qui montre la vitalité de la catégorie. Il y a deux challenges : le premier est que l’on a une responsabilité énorme avec la BOP. SRO est en pointe dans ce domaine dans le monde entier avec de nombreux partenariats, sans oublier ceux qui s’en inspirent de façon non officielle. Les nouvelles Audi et Lamborghini ont fait un gros step en avant sur le plan technique. Il ne faut donc pas se rater sur la BOP. C’est une grosse responsabilité qui repose sur nos épaules. Le deuxième challenge est de conserver le GT3 en tant que compétition-client. Si on dérive de la compétition-client, on va droit dans le mur. L’essence même du GT3 reste la compétition-client. Il faut à tout prix éviter de changer cela. Tout doit être respecté dès l’homologation de la voiture. »

akr8j7379 Les prix ont tout de même tendance à être revus à la hausse…

 « Tant que l’on reste en compétition-client, il n’y a pas d’escalade. Dans le cas contraire, les constructeurs ne vendront pas d’autos. A titre d’exemple, la nouvelle Audi R8 LMS est au même prix que l’ancienne. La Lamborghini Huracan GT3 est inférieure à 400 000 euros. Il faut s’assurer que le coût de fonctionnement n’augmente pas. Comme je l’ai dit, si la voiture est trop chère, elle ne se vendra pas. La concurrence est si importante que les clients ont le choix. On note tout de même que le prix de la livre est passé de 1.15 à 1.45, ce qui fait que pour les GT3 anglaises, le prix a été revu à la hausse. Il y a une base de constructeurs que l’on peut qualifier de généralistes. Selon moi, le GT3 est merveilleux. Il ne faut pas oublier que l’on fait du sport entertainment. »

 Où en est-t-on de la convergence GT ?

 « Je reste fidèle à ce que j’ai toujours dit. La catégorie GTE est parfaite pour les constructeurs. Il y a actuellement quatre marques en FIA WEC. Cela ne me pose aucun problème que l’on dise que les Blancpain GT Series restent la deuxième division de l’Endurance. Ce terme n’est pas péjoratif quand on voit le nombre de constructeurs impliqués en GT3. Si Audi, Bentley ou McLaren veulent aller au Mans, ils doivent développer une GTE car c’est du « factory racing ». On peut prendre le même exemple au Japon entre les GT500 qui sont des vraies autos d’usine et les GT300 qui restent du compétition-client. »

dsc_0401 Les Total 24 Heures de Spa se présentent bien ?

 « On table sur environ 65 autos. C’est un bon chiffre sachant que l’on part de plus haut cette année sur le nombre d’engagés à la saison. »

 Comment se porte le futur plateau Ultracarcar ?

 « On a pu voir au Salon de Genève que le monde du Hypercar se porte plutôt bien. On commence petit à petit à localiser les propriétaires. Il y a de l’intérêt. C’est quelque chose que nous allons faire en plusieurs étapes. Si le GT Sports Club fonctionne bien, il y aura quatre évènements en 2016 avec des meetings « relax ». On espère avoir un plateau de 16 à 20 autos dès le premier meeting à Barcelone. Pour ce qui est de l’Ultracar, il y aura l’Ultracar Sports Club et l’Ultracar Sports Competition regroupant des McLaren P1 GTR, Maserati MC 12 Corse, Aston Martin et autres Ferrari FXX K. C’est un rêve en plusieurs étapes et un bel outil promotionnel. Il ne faut pas oublier le SRO Race Centre by MMC qui est aussi un gros paquebot. Le hall se remplit petit à petit et on va vite arriver à 15 autos. Nous devons encourager les équipes à venir rouler ici dans un cadre idyllique. C’est un très bel outil. »

img_6496 On vous a vu rouler en Lamborghini Murcielago R-GT. On sent bien que le GT1 fait toujours autant rêver…

 « Au début, j’étais complètement perdu car cela fait longtemps que je n’avais pris le volant de telles autos. Je me prépare pour rouler en GT Sports Club uniquement dans le but de me faire plaisir. J’espère rouler au volant de l’Aston Martin DBRS9 à Barcelone. Je veux juste rouler sans la moindre pression et sans aucune ambition. Ces GT1 étaient sublimes même si cela m’a coûté énormément. L’année 2010 reste inoubliable. C’était somptueux. A chaque course, on assistait à une vraie guerre en piste. Il n’y a jamais rien eu de plus beau que ces GT1 dans toute l’histoire du GT. C’était pour moi un rêve et on pourra dire que ce rêve a été réalisé. »

SRO Center (3)

 

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