Deux courses FIA WEC et deux victoires du Toyota Racing, et plus précisément pour Nicolas Lapierre, Sébastien Buemi et Anthony Davidson. A l’issue des 171 tours de course, la Toyota TS040 HYBRID #8 s’est imposée aux 6 Heures de Spa, deux semaines après le doublé Toyota décroché aux 6 Heures de Silverstone. Sur ses terres, le Toyota Racing a une nouvelle fois fait parler la poudre en plaçant ses deux LM P1-H sur le podium. Seule l’Audi R18 e-tron quattro/Audi Sport Team Joest de Loïc Duval, Tom Kristensen et Lucas di Grassi est parvenue à s’immiscer entre les deux Toyota. Le tiercé de tête a terminé dans le même tour. Troisième en Angleterre, Porsche Team doit se contenter de la 4ème place avec Dumas/Jani/Lieb à un tour.
On ne peut pas dire que le Toyota Racing ait dominé de la tête et des épaules ces 6 Heures de Spa, où 46 000 spectateurs ont fait le déplacement pour assister à un beau spectacle en piste dans les quatre catégories. Si on tire un bilan succinct de l’épreuve en LM P1, Audi n’a jamais été réellement dans le coup, notamment la #3 de Bonanomi/Albuquerque en version Le Mans (6ème à 2 tours). Porsche Team a raté le coche de très peu et Rebellion Racing a de quoi être ravi. Audi a fait le pari de doubler le relais de départ avec les gommes Michelin, là où la concurrence a fait le choix inverse.
Cette stratégie a permis de rester au contact, mais tout de même à distance. Après la déconvenue de Silverstone, les trois Audi ont vu l’arrivée mais la victoire a tout de même été hors de portée. Avant le départ, le Dr Ullrich nous confiait qu’Audi avait grillé son joker. La #1 doit de satisfaire de la 2ème place, la #2 de la 5ème, et la #3 de la 6ème.
Gonflé par son podium anglais, Porsche Team comptait bien poursuivre sur sa lancée même si Fritz Enzinger avait donné comme mission à ses équipages de ramener les deux 919 Hybrid à la maison. Mission accomplie même si la #20 de Webber/Hartley/Bernhard a connu de récurrents soucis de suspension, d’où une 23ème place finale à 13 tours. Tous les espoirs ont vite reposé sur la #20 qui vite pris la poudre d’escampette pour caracoler aux commandes de la course. Malheureusement pour le trio, la 919 Hybrid pilotée par Romain Dumas a subitement ralenti (problème électronique), ce qui a sans aucun doute coûté la victoire à l’équipage. A noter que Porsche Team doit encore gagner du temps au niveau des ravitaillements.
La bonne surprise nous est venue du Rebellion Racing avec des R-One tout juste sorties des ateliers de ORECA Technology. Certes, la #12 de Mathias Beche, Nick Heidfeld et Nico Prost a concédé dix tours, mais en arrivant à Spa, l’objectif du team dirigé par Bart Hayden était bien d’emmagasiner de l’expérience en vue du futur. La 7ème place finale est synonyme de victoire pour le team suisse et ORECA, les deux parties pouvant être fières de tout le travail accompli en moins d’un an. Moins de chance pour la #13 de Kraihamer/Leimer/Belicchi qui a connu des soucis récurrents d’électronique. La R-One est bien née…
La passe de deux pour le G-Drive Racing en LM P2…
Il n’y a pas que la Toyota #8 qui s’est offert le doublé Silverstone/Spa puisqu’en LM P2, la victoire est une nouvelle fois revenue au G-Drive Racing dirigé par Philippe Dumas. Une fois de plus, Olivier Pla, Roman Rusinov, Julien Canal et toute l’équipe ont rendu une copie parfaite. Comme en Angleterre, le G-Drive Racing a construit sa victoire sur la pointe de vitesse d’Olivier Pla, la constance de Roman Rusinov, les bons relais de Julien Canal et la stratégie parfaite de l’équipe technique. Pourtant, le team KCMG de Paul Ip a donné du fil à retordre à la Morgan LM P2, même si c’est finalement la Zytek Z11SN/Jota Sport de Dolan/Tincknell/Gené qui est montée sur la deuxième marche du podium, devant la ORECA 03/KCMG. Malchanceux à Silverstone en ELMS, la pige en mondial du Jota Sport s’est une nouvelle fois traduit par un podium. Chez SMP Racing, Nicolas Minassian a bien animé le début de course en faisant jeu égal avec les hommes de tête, avant d’être pénalisé pour départ anticipé. Les deux ORECA 03 du team russe ont terminé à deux boucles des vainqueurs. Trois châssis différents aux trois premières places.
Ferrari, Aston Martin ou Porsche, faites vos jeux en GTE-Pro…
Avec 25 kg en plus pour les Porsche 911 RSR et 15 kg en moins pour des Aston Martin V8 Vantage GTE invisibles à Silverstone, on attendait plutôt une domination des GTE d’Aston Martin Racing, mais au bout du compte, Gianmaria Bruni et Toni Vilander ont fait briller les couleurs Ferrari et AF Corse à l’issue d’une course sans faille. La concurrence aura fait illusion durant la première moitié de course avant d’abdiquer. Il aura fallu une nouvelle fois un Patrick Pilet des grands jours pour que la #91 partagée avec Jörg Bergmeister puisse aller chercher la deuxième place et éviter le doublé Ferrari/AF Corse, où Rigon/Calado ont finalement terminé au 3ème rang. Les Aston Martin Vantage GTE ont bien animé les premières heures grâce notamment à une stratégie pneumatique différente de la concurrence, mais cela n’aura pas suffi avec une 4ème et 5ème place. Quant à la Porsche victorieuse à Silverstone, elle n’a terminé que 6ème aux mains de Mako/Holzer. Dans le camp Porsche, on s’attendait à souffrir dans les Ardennes belges. Reste maintenant à attendre la mise en place de la BOP en vue des 24 Heures du Mans avec le renfort du Corvette Racing.
Ferrari et AF Corse raflent le GTE-Am…
Non content de s’imposer en GTE-Pro, Ferrari et AF Corse ont aussi raflé la mise en GTE-Am. Luis Perez-Companc, Marco Cioci et Mirko Venturi ont connu une course sans faille sur la #61 qui a terminé dans le même tour que l’Aston Martin #99, engagée en GTE-Pro, et devant la Porsche #92. Là aussi les Aston Martin ont cru repartir avec la victoire, mais les deux Vantage GTE ont dû laisser filer la Ferrari. Les GT italiennes ont mené la vie dure aux Aston Martin, avec des Porsche en retrait.
Les satisfactions de ces 6 Heures de Spa sont multiples. Outre les 46 000 personnes, 27 des 28 autos présentes ont rallié l’arrivée. Aucune neutralisation à noter durant les 171 tours et très peu d’incidents en piste. Les contacts ont été peu nombreux malgré des pilotes de LM P1 sur une autre planète dans le trafic.
Au championnat, le Toyota Racing prend la poudre d’escampette, tout comme le G-Drive Racing en LM P2. La lutte s’annonce serrée dans les deux catégories GTE. La prochaine course sera une autre histoire avec des 24 Heures du Mans qui s’annoncent indécises dans les quatre catégories. Audi a un genou à terre mais voudra se refaire au Mans dans ce que le constructeur allemand appelle « Home of quattro ». Chez Porsche, le « Mission 2014. Our Return. » est bien en marche et le Toyota Racing aura à cœur de montrer aux yeux du monde que son choix technologique est le bon. Les paris sont ouverts ! Rendez-vous dans la Sarthe…
Le classement de la course est ici