Après cinq victoires Ferrari depuis le début de la saison, c’est une Porsche qui s’est imposée à l’issue de la deuxième course disputée à Spa dans le cadre du Championnat de France FFSA GT. Au sein du Team IMSA-Performance Matmut, qui n’avait plus gagné depuis la finale 2014, le tenant du titre Raymond Narac, Olivier Pernaut et Sébastien Dumez l’emportent pour moins d’une seconde devant la Ferrari du Team AKKA-ASP confiée à Morgan Moullin-Traffort, Jean-Luc Beaubelique et Philippe Giauque. Partie depuis la pole, l’Audi du Sébastien Loeb Racing pilotée par Mike Parisy, David Hallyday et Philippe Gaillard complète le tiercé.
Karim Ojjeh et Olivier Grotz confirment leur victoire de la veille en Gentlemen Challenge, terminant par ailleurs à une convaincante sixième position au général à bord de la BMW du Boutsen Ginion Racing.
Le film de la course.
En pole position pour la première fois de la saison, Mike Parisy (Audi/Sébastien Loeb Racing n°3) doit céder devant l’attaque de Morgan Moullin-Traffort (Ferrari/AKKA-ASP n°20), parti troisième, avant la fin du premier tour. Après un envol compliqué, Christopher Haase (Audi/Saintéloc n°23) reprend le troisième rang à Jean-Philippe Belloc (Ferrari/AKKA-ASP n°10). Belloc qui s’incline dans les tours suivants devant Anthony Beltoise et Nelson Panciatici (Ferrari/Duqueine n°8 et n°36), puis Soheil Ayari (Ferrari/Sport Garage n°9) et Lonni Martins (Audi/Sébastien Loeb Racing n°5).
Devant, Moullin-Traffort, Parisy et Haase ne se séparent pas, tandis qu’Arno Santamato (Ferrari/Sport Garage n°6) se bat dans le peloton pour remonter huitième, puis septième après un drive-thru infligé à Anthony Beltoise (non-respect de la ligne de course). Alors quatrième, Nelson Panciatici est contraint à l’abandon, subissant une crevaison et ayant son radiateur percé. L’Audi/Speedcar de Rémy Deguffroy est, elle aussi, contrainte à l’abandon après une vingtaine de minutes.
Si la majorité des concurrents observe le premier arrêt à la demi-heure de course, Christopher Haase repousse son pit-stop jusqu’à la fin de la fenêtre réglementaire. Cela permet à son coéquipier Jean-Paul Buffin de repartir en tête, devant Jean-Luc Beaubelique et Philippe Gaillard. Tony Samon (Ferrari/Sport Garage n°9) passe rapidement 4e après avoir trouvé l’ouverture sur Christian Bottemanne. Buffin ne conserve pas longtemps les commandes : après une touchette involontaire avec Jean-Luc Beaubelique, il termine dans le bac à graviers.
Un homme crève l’écran alors que la mi-course est atteinte : Raymond Narac remonte de la 9e position à la 4e en l’espace de seulement dix minutes. Il poursuit son effort pour se hisser au 3e rang au dépend de Tony Samon, puis à la 2e place après une attaque sur Philippe Gaillard à la 54e minute. Gaillard qui voit Samon avoir gain de cause quelques boucles plus tard. Les deuxièmes arrêts se profilent à l’horizon au moment où Narac revient comme un boulet de canon sur Beaubelique, reprenant des poignées de seconde. Il se porte aux commandes de l’épreuve juste avant de s’engouffrer dans la pitlane.
C’est logiquement son partenaire Olivier Pernaut qui ressort en tête devant Philippe Giauque et David Hallyday. Thierry Soave suit temporairement, mais perd trois places, au profit de Maxime Pialat, Fabien Barthez et Nicolas Misslin. Les débats sont toujours aussi animés au cœur du peloton. Misslin trouve l’ouverture sur Barthez pour le gain du 5e rang, alors que Pialat s’immobilise en bord de piste et que Stéphane Lémeret gagne quatre positions en quelques tours. Il grimpe ainsi jusqu’au pied du podium virtuel après une avoir pris l’avantage sur… Misslin, lequel écope d’un drive-thru.
Toujours leader, Olivier Pernaut doit surveiller ses rétros. Philippe Giauque a réduit l’écart à moins d’une seconde. Mais le Suisse ne peut porter l’estocade, le drapeau à damiers étant déployé devant la Porsche/IMSA Performance-Matmut qui renoue avec la victoire, le trio Pernaut/Dumez/Narac signant son premier succès de la saison. L’équipage Giauque/Moullin-Traffort/Beaubelique retrouve également le podium avec la Ferrari/AKKA-ASP, tout comme l’Audi/Sébastien Loeb Racing : le trio Hallyday/Parisy/Gaillard sourit à nouveau après un meeting manceau difficile.
Solidement installé en tête du championnat, l’équipage Lémeret/Santamato/Cayrolle se classe quatrième malgré une pénalité (non-respect de la ligne de course), devançant ses dauphins au classement Pilotes, Debard/Panis/Barthez. Sixièmes du général, Karim Ojjeh et Olivier Grotz s’imposent par la même occasion dans le Gentlemen Challenge avec la BMW du Boutsen Ginion Racing.
Prochaine manche du Championnat de France FFSA GT au Val de Vienne les 4 et 5 juillet.
Les réactions.
Raymond Narac, 1er Course 2 (Porsche/IMSA Performance Matmut n°1, avec Olivier Pernaut et Sébastien Dumez) : « C’est une énorme satisfaction. On conclut un week-end presque parfait, en gagnant malgré les 12 secondes de handicap-temps. C’est essentiellement sur la stratégie que l’on a fait la différence, dans l’utilisation des pneumatiques. Toute l’équipe est à féliciter. On a été performant à tous les niveaux. A titre personnel, j’ai percuté un mur à 200 km/h, ici, en 2007. J’en garde une trace indélébile et quand j’ai vu nos problèmes de pneumatiques lors des essais, vendredi, je n’ai voulu prendre aucun risque en course, hier. Mais aujourd’hui, j’avais une totale confiance dans le set-up, alors j’ai tout lâché, pris tous les risques. On se repositionne au classement du championnat, mais on va rester calme, on sait que tout peut arriver jusqu’au bout, on l’a vu l’an passé. Mais c’est prometteur quand on sait que notre équipage s’est formé très tard, qu’on n’a pas pu faire de roulage avant le début de saison. Aujourd’hui, Olivier fait du super boulot et on revoit le Sébastien avec qui j’avais gagné le championnat en 2005 ».
Jean-Luc Beaubelique, 2e Course 2 (Ferrari/AKKA ASP n°20, avec Philippe Giauque et Morgan Moullin-Traffort) : « On a de quoi être plutôt satisfait. On a réussi à tout remettre dans l’ordre après les quelques pépins que l’on a connus durant le week-end. Morgan a fait un départ fabuleux, à la Morgan ! Moi, je me fais doubler dans mon dernier tour, mais la Porsche allait très vite. Et puis Philippe a réussi un super relais. Avec deux ou trois tours de plus, il serait probablement passé devant. Quoi qu’il en soit, après une étape au Mans qui n’avait pas été loin d’être catastrophique, on remonte sur le podium, c’est très satisfaisant et c’est un vrai résultat d’équipe, pour lequel tout le monde a œuvré. Moi, en tout cas, j’ai pris beaucoup plaisir dans la voiture. J’adore ce circuit, que je considère que le plus beau. On n’a pas forcément l’habitude de rouler sur le sec ici, il a fallu s’adapter, mais je me suis régalé ».
David Hallyday, 3e Course 3 (Audi/Sébastien Loeb Racing n°3, avec Philippe Gaillard et Mike Parisy) : « Le week-end a été un peu compliqué avec mon drive-thru dans la course 1, alors que j’étais à l’attaque pour remonter. Mais la voiture s’est toujours bien comportée, on est monté crescendo et, à l’arrivée, on est super content de ce podium. Cela nous permet de reprendre des points, après un week-end au Mans qui s’était avéré très compliqué. Je regrette juste d’avoir été trop loin pour lutter pour la victoire, mais je suis très content de l’équipe. Spa est un circuit formidable mais difficile et puis, on le sait, la concurrence est rude dans ce championnat. C’est donc toujours bien de faire un podium ».
Le classement de la Course 2 est ici