Michelin a connu une année 2013 plutôt riche en bons résultats en Endurance, et plus précisément en Championnat du Monde d’Endurance. Il n’y a guère que la catégorie LMP2 qui a échappé à Bibendum mais avec une seule auto équipée en Michelin face à une escouade de LMP2 montées en Dunlop, la tâche s’annonçait tout de même compliquée pour le retour dans la petite catégorie LMP. Le manufacturier clermontois s’est rattrapé en European Le Mans Series avec le titre pour l’Alpine A450 du Signatech-Alpine. Il était l’heure de faire le bilan à Bahrain d’une saison bien remplie, en compagnie de Serge Grisin, directeur de la compétition automobile chez Michelin.

 En LMP1 on ne parle pas de concurrence puisque Michelin est le seul manufacturier présent. La saison a donné satisfaction ?

 « Le plus important est que les partenaires soient satisfaits, ce qui est le cas. Chez Michelin, nous voulons toujours des pneus plus performants qui durent le plus longtemps possible. Les objectifs de la saison en termes de développement technique ont été entièrement atteints et nos cibles de performance, de polyvalence et de longévité atteintes. C’est pour nous très positif car nous avions développé de nouveaux produits dans toutes les catégories. A Bahrain, on peut clairement dire que les gommes ont été mises à rude épreuve. Il a fallu tenir compte de la température de piste mais aussi du sable qui casse le grip. C’est comme un roulement à billes et on ne peut pas dire que cela nous aide. Malgré tout, les teams avaient l’expérience de 2012, tout comme nous. »

Le pneu hybride LMP1 a lui aussi rempli son rôle ?

 « Ces pneus ont été fondamentaux aux 24 Heures du Mans car ils ont permis de gérer en toute sécurité des conditions de piste changeantes. Ils avaient déjà prouvé toute leur pertinence lors des qualifications des 6 Heures de Silverstone au printemps dernier, par temps froid et sur une piste rendue glissante par l’humidité, et au Mans, ils ont confirmé en course leurs performances dans des conditions intermédiaires. »

Cette saison, Michelin revenait en LMP2. Là aussi, le contrat est rempli ?

 « Pour Michelin, c’est une bonne année. Nous avons décroché le titre en European Le Mans Series grâce à Signatech-Alpine et joué la couronne mondiale avec Pecom Racing. Le niveau de performance était bon. Nous sommes arrivés assez tardivement en LMP2, ce qui pour nous a été un vrai handicap. Nous avions trois spécifications avec une base datant de 2011. Nous avons disputé quasiment toute la saison avec deux spécifications. Pour 2014, nous discutons avec différentes équipes. L’intérêt est bien là. Nous sommes confiants pour équiper plusieurs autos en 2014. Il est prévu d’avoir quatre trains par course si la réglementation valide la chose. »

Le développement du pneu LMP1 2014 se poursuit ?

 « On part d’une feuille blanche pour ce nouveau pneu LMP1 2014. Selon les partenaires, il y aura la possibilité d’avoir des choses différentes. Les évolutions vont dans le bon sens. Il faudra équiper Audi, Porsche et Toyota au niveau des constructeurs. Quel sera l’impact des nouvelles technologies sur le pneu ? Nous travaillons sur le sujet. »

Le planning est respecté ?

 « Nous aspirons à avoir les spécifications du Mans aux 6 Heures de Spa pour les LMP1. Le planning de développement des pneumatiques est le même pour tous nos partenaires. L’emploi du temps est chargé de janvier à avril. »