Depuis le début de saison, le Toyota Racing a le vent en poupe avec deux victoires en autant de courses. Le plus dur reste à faire avec les 24 Heures du Mans où les Toyota TS040 HYBRID vont aller défier les Audi et Porsche. Dans le camp Toyota, l’un des hommes en forme du moment est Sébastien Buemi. Le Suisse s’est montré le plus vite de la Journée Test en 3.23.014 sur la #8 partagée avec Nico Lapierre et Antho Davidson. Au fil du temps, le Suisse a appris à apprécier l’Endurance à sa juste valeur si bien qu’il fait partie des chefs de file du Toyota Racing.
Fin prêt pour cette 82ème édition des 24 Heures du Mans ?
« La semaine va être longue mais le Toyota Racing n’a jamais été aussi prêt. Nous sommes arrivés en 2012 au Mans sans aucun recul car le roulage n’avait débuté qu’en janvier. L’année passée, nous avons pris part à l’intégralité du championnat mais en débutant avec le modèle 2012. La préparation n’était pas optimale. Là, on peut dire que nous sommes mieux armés que jamais après avoir remporté les deux premières manches FIA WEC. Toute l’équipe a fait du très bon travail sachant qu’il y a moins de moyens déployés que la concurrence. Sur le papier, Toyota Racing passe d’outsider à favori mais la piste, c’est autre chose. Si l’on enlève le souci de suspension à Shanghai, nous restons sur cinq victoires en FIA WEC. »
La confiance est donc de mise ?
« Les 24 Heures du Mans ne se disputent qu’une seule fois par an. Il faut être là au bon moment et ne pas se louper. Tant de paramètres entrent en compte dans cette course. On ne peut pas comparer cela à une course de 6 heures. Si la course devait s’arrêter au bout de 6 heures, Peugeot compterait plus de succès. Audi reste le favori logique avec 12 victoires depuis 1999. »
Le côté conservateur de Toyota est un avantage face à la concurrence ?
« En 2012, nous avions un système hybride plus performant qu’Audi. Le règlement 2013 avait quelques lacunes car il nous manquait clairement environ 60 chevaux. Audi a fait un pas en avant. Cette année, nous sommes satisfaits de la réglementation qui a été faite de manière juste. Audi a une compensation du fait d’un moteur plus lourd. La FIA a fait du très bon travail. Prendre 2 MJ permet de terminer les courses en cas de souci. Prendre 6 MJ est mieux mais il ne faut pas avoir la moindre panne. Tout le monde a ses opportunités. Le règlement est là. A toi de choisir ce qui convient le mieux… »
N’est ce pas un peu frustrant pour le pilote de devoir surveiller la consommation ?
« On y a pensé dès l’année passée avec quelques inquiétudes. Pour le pilote, il n’y a rien de plus à faire qu’en 2013. Les automatismes restent les mêmes. C’est vrai que c’est un peu frustrant de jouer avec la consommation mais on s’y habitue et cela fait partie du deal. Les choses fonctionnent bien et de belles 24 Heures du Mans se profilent à l’horizon. En 2013, la #8 a fait une course spectaculaire sachant que nous rendions trois secondes sur le sec. Là, tout reste possible. Il ne faut pas oublier Porsche qui sera aussi très compétitif. Il va falloir voir si Porsche va se concentrer sur les qualifications et faire un coup. La course est importante. Je serai étonné que Porsche batte Audi dès la première année mais on ne sait jamais. On ne sous-estime personne. »
Quel est ton avis sur l’arrivée des Slow Zone ?
« Sur le papier, c’est très bien. C’est toujours facile de critiquer. Il faut tenir compte des gentlemen car plus on rajoute des procédures, plus c’est compliqué à gérer. Mettre une vitesse à respecter de 80/90 km/h aurait peut-être été plus judicieux car nous roulons tout de même dans des voitures de course. »
Au fil du temps, ta passion de l’Endurance s’est renforcée ?
« Au début, c’était un peu compliqué car je n’avais pas l’habitude de partager mon baquet avec quelqu’un d’autre. J’avais carrément l’impression de ne jamais rouler. En monoplace, tout tourne autour de toi. En Endurance, c’est un ensemble. Il faut s’adapter et savoir faire des compromis. Je prends beaucoup de plaisir à rouler en Endurance. J’y fais de très belles rencontres. »