Porsche Team compte bien garder sa suprématie en Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. Si la concurrence a opté pour des nouveaux modèles, la 919 Hybrid a subi quelques améliorations peu visibles à l’oeil nu mais l’hiver a tout de même été studieux du côté de Weissach. Le Prologue FIA WEC a vu la domination de la Porsche sur les cinq séances programmées. Les équipages restent identiques à ceux des deux saisons écoulées. Romain Dumas va retrouver Neel Jani et Marc Lieb dans le baquet de la 919 Hybrid #2. L’Alésien s’est confié à Endurance-Info à quelques semaines du début de saison…

Que retenir du Prologue pour l’équipe Porsche ?

“Pour nous, le Prologue a été très productif. La communication avec Jeremy Moore, notre nouvel ingénieur de course, s’est très bien passé. Nous avons essayé différents réglages et il semble que nous comprenons la voiture encore mieux que l’an dernier. En dépit de la faible consommation de carburant compte tenu des nouvelles règles, nous sommes quasiment aussi rapides qu’en 2015. Je suis curieux de voir à Silverstone où en sont nos concurrents.”

Pas de souci de fiabilité ?

“Il n’y a rien à redire. On connaît notre performance mais on peut toujours améliorer la fiabilité. Toute l’équipe a beaucoup travaillé cet hiver. Les équipages sont les mêmes. Seuls quelques détails ont changé. On remarque que Audi et Toyota ont fait un pas en avant. Bien entendu, on espère que la fiabilité sera au rendez-vous. Nous avons une auto assez similaire à celle de 2015 et la fiabilité de nos concurrents pourrait être plus compliquée. Nous avons connu cette situation au début du programme. Avant d’arriver au Prologue en 2014, nous peinions à boucler plus de 20 tours et on sait que c’est dur d’être fiable quand on voit la complexité des autos actuelles. Cependant, je n’ai pas de doute sur le fait que tout le monde a fait du bon travail pour être le plus fiable possible. La chance que l’on a est que tout le package est connu. Je souhaite juste que les courses soient limpides et que la mécanique ne donne pas le résultat.”

Il faut s’attendre à des écarts plus petits ?

“L’Audi a une aéro plus futuriste. Quand on est arrivé en FIA WEC, il y avait du 2MJ, 4MJ et 8MJ. L’aéro de chaque auto est différente. Je pense que Toyota a bien préparé son coup et qu’ils vont vouloir se refaire. On en saura plus à Silverstone.”

On ne parle plus d’endurance mais bien d’un long sprint…

“Depuis quelques années, les voitures d’endurance sont performantes durant 24 heures. La clé du succès est d’avoir une auto constante suivant les conditions. Les ingénieurs n’ont pas la tâche facile pour trouver la fenêtre d’exploitation. Tout est une histoire de compromis. Nous avons des nouveaux pneus, un peu plus de train avant et un freinage plus efficace.”

Le départ d’Alex Hitzinger a un impact ?

“Forcément mais la chance de Porsche est d’être très réactif. Certains ont pensé qu’il était un savant fou mais quand on regarde les résultats, force est de constater que c’était bien un savant. Il faut maintenant en trouver un nouveau…”

Deux LM P1 chez chaque constructeur redistribue les cartes ?

“Avoir trois autos par équipe demande beaucoup en termes d’organisation et de logistique. En avoir deux est équitable pour tout le monde. On sait que c’est compliqué pour les nouveaux arrivants sur un plan technique mais aussi financier. La technologie est magique mais elle est chère. Le Mans a toujours eu ses fans nostalgiques. Porsche est revenu, Ford est en GT. Toutes les catégories sont exceptionnelles. C’est une chance énorme et le championnat se porte bien.”