L’année 2016 touche à sa fin et avant de se projeter vers 2017, nous allons revenir sur la saison écoulée avec dix moments forts. On peut vous en trouver bien plus de dix, mais il a fallu faire un choix…
Pari gagné pour Fred Sausset…
Mais quelle mouche a bien pu piquer un quadri-amputé de vouloir à tout prix prendre le départ de la plus grande course d’endurance au monde ? Sur le papier, c’était impossible. Il aura fallu toute la persuasion de Frédéric Sausset et sa famille pour faire mûrir ce projet parfaitement défendu à l’ACO devant Vincent Beaumesnil. La Morgan LM P2 qu’il pilotait avec Christophe Tinseau, son compère des débuts, et Jean-Bernard Bouvet a rallié l’arrivée avec un Frédéric Sausset qui a relayé le handicap aux oubliettes. L’aventure de Frédéric Sausset est LE moment fort de l’année. La FIA ne s’y est pas trompée en lui décernant un prix lors du Gala de fin de saison.
Toyota Gazoo Racing proche d’entrer dans l’histoire du Mans…
A quelques minutes de l’arrivée de la 84e édition des 24 Heures du Mans, les textes sont déjà écrit (Endurance-Info y compris). Toyota va enfin remporter les 24 Heures du Mans. La magie du Mans fait que tout est joué seulement une fois l’arrivée franchie. La panne rencontrée à quelques encablures de l’arrivée sur la #5 a scotché tout le monde. Le constructeur japonais aurait pu décider de jeter l’éponge et de se consacrer au simple WRC, mais c’est mal connaître la rage de vaincre du Toyota Gazoo Racing qui va revenir encore plus fort en 2017 pour tenter de conjurer le sort.
Audi Sport quitte le bateau…
Il fallait bien s’attendre à ce que Audi délaisse un jour l’Endurance et ce jour est arrivé. Empêtré dans le Dieselgate, la marque aux quatre anneaux recentre ses activités vers l’électrique via la Formula E. Le programme LM P1 débuté en 1999 s’arrête après de nombreuses victoires et titres. Ce changement a forcément un impact sur les mouvements dans les équipages 2017 avec plusieurs pilotes à “recaser”.
Mercedes-AMG puni à Spa…
La pénalité infligée aux Mercedes-AMG GT3 de pointe quelques heures seulement avant le départ des 24 Heures de Spa a secoué le paddock de la classique ardennaise. Tout le monde s’est rejeté la responsabilité de l’erreur constatée à l’issue de la Superpole avec des AMG GT3 plus rapides que la moyenne. SRO a tranché : annulation des chronos de cinq autos avec cinq minutes d’arrêt à effectuer dès les premières minutes. On ne badine pas avec la BOP…
L’éviction de Marc Lieb et Romain Dumas…
Tous deux champions du monde et vainqueurs des 24 Heures du Mans avec Neel Jani, Marc Lieb et Romain Dumas ne seront pas de l’aventure LM P1 chez Porsche en 2017. On ne peut pas dire que ces deux évictions aient été faites avec tact et savoir-vivre.
La fin du GT Tour…
2016 devait être l’année du mix GT/P3, mais l’aventure a tourné court. Le format et l’association GT/protos n’ont pas séduit, si bien qu’après les Coupes de Pâques de Nogaro, le championnat a tourné court. Place maintenant au GT4…
Une histoire de BOP…
La Balance de Performance en GTE a été au centre des discussions cette saison en FIA WEC. Entre ceux qui n’ont pas tout montré et ceux qui sont pénalisés car ils ont bien travaillé, on finit par s’y perdre. La BOP doit permettre d’équilibrer les performances entre des autos de conception différente. On a beau dire ce que l’on veut, la BOP s’apparente à un jeu de cache-cache et à une balance de résultats.
Le LM P3 se mondialise…
La catégorie LM P3 a connu un vrai coup de boost cette année. Les Etats-Unis se mettent au P3, de même que l’Asie. Au moins quatre nouveaux championnats vont accueillir les petits prototypes en 2017. Onroak Automotive a pris de l’avance sur le nombre de châssis vendus, mais la concurrence s’organise.
Bye bye DP bonjour DPi…
Aimés par les uns, détestés par les autres, les Daytona Prototype ont eu le mérite de maintenir une catégorie Prototype en vie aux Etats-Unis. Tout le monde prépare ses armes en vue de 2017. Les relations IMSA/ACO permettent aux équipes de choisir entre une LM P2 ‘européenne’ et une DPi qui reprend le look d’une auto d’un constructeur. Cadillac, Mazda et Nissan ont déjà dit oui et d’autres vont suivre en 2018. Seul bémol, il n’est pas possible à ce jour de voir ces DPi au Mans.
Silver/Gold, je t’aime moi non plus…
La catégorisation de pilotes établie par la FIA est devenue au même titre que la BOP incontournable en Endurance. Comme la BOP, elle fait des heureux et des malheureux. Des équipages se montent et se démontent au gré des catégorisations. Chaque pilote mécontent (généralement les Gold) monte un dossier pour prouver sa bonne foi et tenter de se faire dégrader. Un comble pour un sportif…