Sur le papier, le Tudor United SportsCar Championship s’annonce tonitruant : Daytona, Sebring, Laguna Seca, Indianapolis, Road Atlanta, Watkins Glen, Long Beach, Détroit, Mosport, Road America, VIR et Austin. Excusez du peu ! Des circuits qui ravissent tous les pilotes. La théorie n’étant pas la pratique, il reste tout de même pas mal de zones d’ombre pour 2014. Si la majorité des équipes roulant actuellement en American Le Mans Series et Grand-Am semblent prêtes à franchir le cap de cette nouvelle série unifiée couvée par la NASCAR, on sent tout de même quelques dents grincer. Nous sommes à mi-octobre et bon nombre de concurrents hésitent à se diriger vers une catégorie plus qu’une autre sachant que la réglementation technique finale des différentes catégories n’est pas encore figée. P2, DP ou PC, le choix semble cornélien…
Un nombre trop restreint de PC ?
Il est acquis que les DP devront se rapprocher des P2 sans que les PC soient hors du coup. Si cette dernière n’a jamais séduit les foules en Europe, il en est tout autre de l’autre côté de l’Atlantique avec un plateau conséquent depuis ses débuts. Malgré une ORECA-FLM09 tout de même en fin de vie, on ne chôme pas à Signes pour livrer des clients américains de plus en plus nombreux. Il y a cependant un gros hic ! Alors qu’on pouvait légitimement s’attendre à un plateau d’une quinzaine d’autos, l’IMSA a annoncé vendredi dernier que seulement dix PC pourraient en découdre. On attendait DragonSpeed, CORE autosport, RSR Racing, 8star Motorsports, Starworks Motorsports, BAR1 Motorsports, PR1/Mathiasen, Performance Tech ou encore Level 5 Motorsports. Cette nouvelle donne pourrait bien changer les plans sachant que plusieurs teams comptaient aligner deux autos. L’avantage de cette formule monotype reste un coût d’exploitation abordable asoccié à une belle fiabilité des prototypes français, sans compter une association de pilotes Pro-Am. Comment vont être sélectionnés les teams ? Le nombre de dix autos peut-il évoluer ? Les inscriptions vont débuter le 1er novembre, ce qui fait que les premiers arrivés seront-ils les premiers servis ? Il reste encore beaucoup d’incertitudes. Pour couronner le tout, deux meetings sautent (Détroit et Mosport) et le Kansas Speedway fait son arrivée pour faire cause commune avec l’IMSA Cooper Tires Prototypes Lites. Il en sera de même sur le Virginia International Raceway.
Des essais ont récemment eu lieu avec une DP « hybride » afin de voir ce qui pouvait être fait pour se rapprocher des P2. Dès l’annonce du rapprochement ALMS/Grand-Am, les équipes roulant en DP avaient bien indiqué ne pas vouloir investir de l’argent dans un développement coûteux. On fera donc avec les moyens du bord avec un peu plus de puissance et une aéro revue. Le Team Sahlen s’est déclaré il y a quelques jours avec l’engagement de deux autos. Le Spirit of Daytona devrait suivre tout comme le Wayne Taylor Racing. D’autres sont dans l’expectative l’heure actuelle. Pour ce qui est des P2, le Conquest Endurance d’Eric Bachelart compte bien en être tout comme ESM ou 8Star Motorsports. On attend encore les plans du Dyson Racing, de Muscle Milk Pickett Racing, Ganassi ou GAINSCO Bob Stallings. De plus, il va falloir accepter la DeltaWing qui a débuté sa carrière hors de tout classement avant de passer en P1 sans pour autant changer grand-chose, avant de rouler en 2014 dans une catégorie « P » où elle ne sera ni une P2 ni une DP. Toutes ces autos devront se faire aux gommes Continental. Une sacrée inconnue pour les P2 mais aussi pour la DeltaWing qui a connu avec succès les Michelin avant un passage aux Bridgestone tout en récupérant un toit. Sur cinq circuits, 20 « P » pourront rouler contre 19 aux autres circuits. Si arriver à 10 PC sera assez facile, avoir 20 prototypes pourrait s’avérer un peu plus compliqué. Si tel devait être le cas, qui sauterait lorsqu’il en faudra 19 ? Celui qui terminera dernier en arrivant à Long Beach ?
Des GT seulement sur certains meetings…
C’est encore plus compliqué à suivre pour les GTLM (GT venant de l’ALMS) avec 19 autos sur le VIR, 16 à Long Beach, 14 à Sebring et Indianapolis et 12 sur les autres manches. Cette année, on arrivait à 11 GT en ALMS et on ne voit pas quelles nouvelles équipes pourraient rejoindre le peloton en 2014 si ce n’est Porsche North America, ce qui fait que le contingent maximal de 12 pourrait être suffisant. Pour ce qui est des GTD (GT Daytona), le nombre maximal est de 19 autos (21 à Détroit). Là, ça pourrait bien se corser car si les équipes roulant en GTC (ALMS) et GT (Rolex Series) décident de poursuivent, on arriverait à environ 25 sans compter les éventuelles GX. De plus, l’arrivée de nouvelles GT3 pourrait bien faire grossir le plateau.
Attention car toutes ces catégories ne rouleront pas toujours ensemble. On aura un plateau global à Daytona, Sebring, Laguna Seca, Watkins Glen, Canadian Tire Motorsport, Indianapolis, Road America, Austin et Road Atlanta. Les P2 actuelles pourront rouler jusqu’à fin 2016 en Tudor United SportsCar Championship. Une réflexion sera entamée pour la saison 2017. En attendant, il est toujours prévu de distribuer en fin de saison des invitations pour les 24 Heures du Mans mais il faudra pour cela aligner une auto en conformité avec le règlement ACO. Il ne passe pas une semaine sans que des pilotes ou équipes européennes nous posent des questions sur ce nouveau championnat nord-américain qui fait preuve d’un bel engouement. Des équipes sont prêtes à aller rouler aux Etats-Unis sur quelques meetings mais quelle place sera réservée à ces concurrents européens. Il ne reste plus qu’à harmoniser le tout pour donner le meilleur de l’ALMS et du Grand-Am dont le coup d’envoi sera donné à Daytona fin janvier…