C’est aujourd’hui même qu’une Ginetta-Juno LM P3 va faire ses débuts sur le continent américain avec un test permettant de juger le potentiel de l’auto. L’IMSA réfléchit à une formule de remplacement des autos de la catégorie Prototype Challenge qui arrivent à bout d’homologation fin 2016. (In English)
« Le but de l’essai est de permettre aux équipes potentiellement intéressées d’être en mesure de prendre une décision en étant pleinement informées » a indiqué Scott Atherton, président de l’IMSA, à Sportscar365. « Il y a une différence entre en entendre parler et pouvoir faire un test de 20 minutes sur une piste. »
Les équipes présentes actuellement en Prototype Challenge ne sont pas toutes du même avis sur l’arrivée des LM P3. « Mes clients actuels ont déjà regardé et je dois dire qu’il n’y a pas d’intérêt » a déclaré Bobby Oergel, propriétaire du PR1/Mathiasen Motorsports. « C’est comme les autos de la catégorie PC. Il y a un prix de construction mais il faut mettre beaucoup plus d’argent pour avoir une auto endurante. Mon sentiment est que ce serait une erreur d’en faire une auto Challenge. » Bobby Oergel craint une augmentation des coûts pour adapter l’auto en vue des courses longues.
Au lieu de cela, le patron du PR1/Mathiasen Motorsports propose l’adoption d’un prototype basé sur les nouvelles règles 2017 : « Si vous avez plusieurs P2 avec des amortisseurs scellés, et tout ce qui va avec, alors vous diminuez les coûts. Bien sûr, ce sera plus cher qu’une PC actuelle mais la voiture sera bien plus qu’une PC. Il y aurait la possibilité d’être sur le podium au général. Rouler à Daytona ou Sebring pourrait pourrait alors vous donner une victoire au classement général. Je pense que cela parle beaucoup à la clientèle actuelle parce qu’ils ne veulent pas continuer à faire ce qu’ils font. La majorité d’entre eux ne voient même pas d’intérêt à rouler la saison prochaine. »
Peter Baron, propriétaire du Starworks Motorsport, a un avis opposé sur le sujet du LM P3 : « Des patrons de teams roulant en PC tentent d’obtenir une P2 « downgradée » mais cela n’a pas d’intérêt. C’est encore un million de dollars au bout du compte. On peut avoir un coût plafonné à 400 000 euros mais avec toutes les pièces de rechange, la note monte à un million d’euros. Le coût de fonctionnement d’une P2 demande beaucoup d’argent. La Ligier JS P3 est magnifique et nous attendons de voir ce que va proposer Riley. Avec un peu plus de 500 chevaux, alors on peut contrôler les coûts. Je pense que c’est la voie à suivre. » Peter Baron cherche à finaliser un programme ELMS pour faire rouler une LM P3 d’ici la fin de saison.
On peut légitimement penser que les PC actuelles et P3 rouleront ensemble la saison prochaine avec la mise en place d’une Balance de Performance pour équilibrer les autos. Scott Atherton a admis que la catégorie LM P3 était au centre des discussions : « Je ne veux pas l’exclure mais cela fait encore beaucoup d’hypothèses. Ce serait une façon intéressante d’avoir une telle transition. » L’IMSA doit encore confirmer le calendrier de la classe Pro/Am prototype, Scott Atherton précisant que des décisions devraient être prises rapidement pour que tout soit en place la saison prochaine : « Il pourrait y avoir plusieurs approches : une libre concurrence comme l’ACO le fait avec le LM P3 ou un châssis spécifique comme nous avons de notre côté avec le PC. Il y a aussi la possibilité d’opter pour une version P2 plus fortement réglementée avec un coût plafonné et une performance plus limitée. Nous devons nous assurer d’avoir toutes les informations avant de prendre une décision finale. »