Troisième du Championnat du Monde d’Endurance dans la catégorie GTE-Am pour ses débuts sur la scène mondiale, le team IMSA Performance relève de nouveaux challenges cette saison ou revient plutôt à ses anciens amours. L’European Le Mans Series sera toujours au menu avec des Porsche 911 GT3-RSR (Narac/Armindo/Pasquali et Merlin/Maris/Hélary). En complément, l’écurie dirigée par Raymond Narac et Franck Rava aligne une Porsche 911 GT3-R en Championnat de France GT (Narac/Armindo) et trois Porsche 991 Cup en Porsche Carrera Cup France (Pasquali/Armindo/Antunes). La seule ombre au tableau concerne les 24 Heures du Mans où à l’heure actuelle une seule Porsche 911 GT3-RSR est sélectionnée. Vraiment dommage pour une équipe française fidèle à la classique mancelle depuis 2005. Pour la première année depuis ses débuts au Mans, on pourrait bien ne pas voir les célèbres couleurs de l’équipe dans la Sarthe puisque la Porsche retenue ne sera pas stickée Matmut. Raymond Narac pourrait lui aussi être absent de la fête. Franck Rava et son équipe ne sont pas du genre à se laisser abattre, si bien que les projets et envies ne manquent à Saint-Jean du Cardonnay. “Le team IMSA Performance Matmut il assure” s’égosilleraient Philippe Chevallier et Régis Laspalès…
Avec la Porsche Carrera Cup France, c’est un retour aux sources…
Franck Rava : « IMSA Performance Matmut a débuté en 2004 par la Cup avec l’engagement d’une auto pour Raymond. L’année suivante, Raymond gagne le titre B en décrochant 13 victoires sur 14 courses. Nous avons par la suite fait rouler Sébastien Dumez et Renaud Derlot avant de relever d’autres défis. Pour notre retour dans la discipline, nous avons l’ambition de jouer sur les différents tableaux avec nos trois pilotes. La nouvelle auto a joué pour que l’on décide de revenir. On repart sur un cycle de plusieurs années au sein d’un plateau quantitatif, qualitatif et d’expérience.
Nico n’a pas pu rouler avec nous l’an passé et notre partenaire principal a souhaité l’avoir dans notre effectif. Son expérience de la discipline va sans aucun doute nous aider. Côté jeune, nous misons sur Jimmy Antunes qui est un pilote très prometteur. Jimmy a terminé deuxième du programme de détection Scholarship national. Il était prévu que Raymond roule en Cup mais nous en souhaitions pas avoir deux pilotes qui évolue en B. Laurent Pasquali défendra nos couleurs en B. On a trois bons pilotes. Le team compte s’inscrire sur la durée en Porsche Carrera Cup France. »
L’équipe fait également son retour en GT français. L’objectif reste le titre ?
« La Porsche 911 GT3-R a gagné en 2011 et 2012. L’année passée, elle n’était pas aux avant-postes à cause d’une BOP peu avantageuse. On espère avoir une auto compétitive. Avec Raymond et Nico, nous avons un équipage homogène et solide. Il faut maintenant que l’auto suive. L’équipe maîtrise bien la formule GT Open au niveau des ravitaillements. Notre partenaire Matmut est fortement impliqué sur le territoire français, ce qui donne un vrai sens à notre engagement. »
L’équipe ne laisse tout de même pas de côté les courses hors de France avec une nouvelle saison en ELMS…
« Nous aurons deux Porsche 911 GT3-RSR pour deux équipages inédits. Eric, Jean-Marc et Erik ont roulé en essais à Magny-Cours. Malgré sa retraite, Eric Hélary n’a rien perdu de sa pointe de vitesse comme l’ont prouvé ses chronos. Erik et Jean-Marc n’ont cessé de progresser au fil des essais. Le deuxième équipage a fière allure pour aller jouer les premiers rôles. Nous avons déjà deux titres ELMS et on espère en décrocher un troisième malgré une forte concurrence cette saison. La #67 est un châssis 2011 et la #76 un 2013. »
Est-il possible de voir la 911 GT3-R en ELMS ?
« On y a pensé mais nous avons déjà assez de travail comme cela. Nous avons aussi pensé aux 24 Heures de Spa. Nos programmes 2014 sont déjà bien chargés. »
Le FIA WEC est donc mis de côté. Ce n’est qu’un au-revoir ?
« Nos programmes 2014 se sont dessinés assez vite. Bien sûr, nous aurions aimé poursuivre en FIA WEC avec la nouvelle 911 RSR mais ce n’était pas raisonnable côté budget. C’est assez frustrant car nous avons connu une belle première année en passant très prêt du titre (ndlr : il aura manqué 14 points). L’équipe a beaucoup appris sachant que pour ce type de programme, il faut s’y consacrer à 200%. Le FIA WEC est tout de même la chasse gardée des constructeurs car cela demande beaucoup d’investissements. »
Avoir une seule auto retenue au Mans est tout de même frustrant surtout que la #76 a remporté sa catégorie en 2013 ?
« Difficile de penser le contraire. Nous avions un bon dossier pour la #76. Raymond compte neuf participations et notre partenaire est fidèle. L’équipage de la #67 a été bouclé un peu plus tôt si bien que c’est celui-ci qui bénéfice de l’invitation d’office. On espérait tout de même que la #76 soit sélectionnée. On ne voyait pas ne pas être pris mais nous ne sommes pas décideurs. Cependant, tout n’est pas encore perdu même si nous ne sommes que troisième sur la liste des suppléants. »
Si la #76 ne devait pas être retenue, est-il envisageable de voir Raymond sur une autre Porsche ?
« Si un team Porsche propose ses services, pourquoi pas… C’est à lui de voir. Raymond est un vrai compétiteur mais il faut que le partenaire valide. Je crois qu’il aimerait aussi le faire sur une LM P2. »
Justement, le team commence à se mettre au prototype…
« Nous restaurons actuellement une Porsche 962 qui a disputé les 24 Heures du Mans. Tout est à reconstruire mais elle doit prendre la piste cette année. C’est notre premier projet prototype mais on en espère d’autres. »
A quand un prototype moderne chez IMSA Performance Matmut ?
« On a toujours cette envie. Avec l’arrivée des LM P2 fermées, pourquoi pas… Les LM P2 sont de plus en plus abouties. Pour nous, la porte prototype ne se ferme pas, et je dirai même qu’elle s’ouvre. L’idéal serait une LM P2 équipée d’un moteur Porsche (rires). »