Après une saison 2013 passée en Blancpain Endurance Series et European Le Mans Series (titre en GTC), SMP Racing passe à la vitesse supérieure cette année avec la présence de deux ORECA 03 en Championnat du Monde d’Endurance. En parallèle, le team russe poursuit son engagement en ELMS avec trois Ferrari 458 Italia GT3 et une F458 Italia, cette dernière étant également présente aux 24 Heures du Mans. Chez SMP Racing, les objectifs sont clairs : détecter de jeunes pilotes pour les amener au plus haut niveau, briller dans les différents championnats et construire une LM P2 russe pour 2015. Pour Boris Rotenberg, président du SMP Racing, le sport automobile est tout sauf une lubie. Les ambitions sont claires avec des programmes mis en place sur le long terme. Malgré un team bien en place, on ne peut que se poser des questions quant à l’avenir compte tenu des sanctions décrétées par l’Europe et les Etats-Unis suite à la situation explosive avec l’Ukraine. Nous avons fait le point avec Benjamin Durand, managing director du SMP Racing, sur le présent et l’avenir de l’écurie russe, notamment sur l’arrivée d’une nouvelle LM P2.
Où en le projet de la LM P2 russe ?
« Le planning est respecté. L’objectif est toujours de faire rouler deux autos en 2015. Les ambitions sont claires et annoncées : gagner Le Mans d’ici trois ans. Pour nous, la meilleure préparation reste le FIA WEC où nous comptons aligner deux LM P2 dès 2015. »
Il faut donc créer une entité constructeur pour respecter la réglementation…
« C’est en cours. Il est clair que les entités seront bien distinctes. Même si SMP Racing n’est pas là pour faire un vrai business en sport automobile, nous serons capables de vendre des autos. Comme je l’ai dit, l’objectif est de gagner Le Mans. Pour le moment, nous restons discrets. Paolo Catone (ndlr : le designer de la Peugeot 908) est le chef de projet LM P2. Il y a une volonté de présenter le tout d’une façon globale avec l’ensemble de nos partenaires. »
La partie GT sera mise de côté ?
« Il n’est pas question pour SMP Racing de délaisser les catégories GT. Cette année, nous allons nous employer à faire les choses du mieux possible dans les différents championnats où nous sommes engagés. L’équipe a fourni un gros travail d’essais durant l’intersaison. »
Les 24 Heures de Spa feront partie du programme ?
« C’est à l’étude mais rien n’est confirmé pour le moment. »
Le Mans reste un gros morceau avec trois autos en piste…
« Ce sera les premières 24 Heures du Mans pour SMP Racing et tout est mis en œuvre pour bien figurer en LM P2 et GTE-Am. »
Compte tenu de l’actualité, y a-t-il une crainte pour le futur du SMP Racing ?
« SMP Racing est une victime collatérale d’évènements qui n’ont rien à voir avec le sport. On subit la situation. Le financement est clair mais on ne maîtrise pas tout. Les engagements pour les 24 Heures du Mans ont été payés et la saison suit son cours. Boris Rotenberg n’a aucune implication en politique. Les sanctions peuvent nous ralentir mais c’est aussi une motivation supplémentaire pour bien figurer. A ce jour, il n’y a pas de crainte à avoir. On ne peut que remercier nos partenaires, la FIA et l’ACO pour leur soutien. »
On sent que l’intersaison a été très productive…
« Oui même si nous avions disputé plus d’essais en 2013. »
Que retenir du meeting de Silverstone ?
« Les chronos étaient très bons sous la pluie. On savait en venant en FIA WEC que la tâche serait relevée car nous luttons contre des équipes affûtées. Nos essais hivernaux se sont passés en partie sous la pluie. Silverstone est considéré comme le fief de Dunlop et nous avons toute confiance en notre partenaire Michelin. Il ne faut pas oublier que 2014 est notre première saison en prototype. SMP Racing est là pour apprendre et le week-end a été globalement positif. »
SMP Racing gère la maintenance des LM P2 ?
« Les autos sont gérées par HPR (High Performance Racing). »