Avec trois programmes au menu cette saison, le Sébastien Loeb Racing n’a pas le temps de chômer. Entre Porsche Carrera Cup France, Championnat de France GT et European Le Mans Series, sans oublier quelques piges en Porsche Mobil 1 Supercup, l’écurie basée à Soultz-sous-Forêts peut encore rafler la mise dans deux des trois championnats où elle est engagée. Absente lors du dernier rendez-vous de l’ELMS, la ORECA 03R fait son retour ce week-end avec un équipage inédit composé de Vincent Capillaire, Arthur Pic et Andrea Roda. Dès la création du team en décembre 2011, le message du Sébastien Loeb Racing était clair : « Allez le plus haut possible, le plus vite possible. » A l’heure où l’équipe est en pleine réflexion sur ses programmes 2015, un point avec Dominique Heintz, co-propriétaire de l’équipe, s’est imposé.
La rentrée du Sébastien Loeb Racing s’est faite le week-end dernier à Magny-Cours. Quel est le bilan en Porsche Carrera Cup France ?
« Disons qu’elle est mitigée. On aurait aimé reproduire ce que nous avons connu en 2012 avec Jean-Karl Vernay. Cependant, nous avons eu un meeting positif en mettant de la pression sur nos adversaires. A nous de travailler encore plus même si l’écart est creusé. L’équipe peut encore gagner les trois titres. De plus, il y a la satisfaction d’avoir un pilote présélectionné pour le Porsche Scholarship International. J’ai toujours pensé qu’un pilote professionnel ne devait pas être seulement bon derrière le volant. C’est un tout ! Max a été pris pour ses très bons résultats mais aussi sur son côté humain. Avoir un pilote présélectionné est une belle satisfaction pour le team. »
L’objectif est de poursuivre dans un championnat Porsche ?
« Clairement ! En France, le niveau est encore monté d’un cran aussi bien en A qu’en B. Le championnat n’a rien à envier à l’Allemagne. Cette saison, nous avons découvert un nouvel univers avec la Supercup. La conclusion est simple, le niveau est très relevé. Cependant, la Cup française doit se caler sur la Supercup au niveau des dates. La France le mérite. L’idée première est de poursuivre en Porsche Carrera Cup France car c’est notre championnat national. Si on peut avoir des opportunités en Supercup, alors on relèvera le défi. Ce sera pour nous un vrai pas en avant. L’équipe a vocation à se diriger vers l’international. »
Le championnat GT est lu aussi encore possible…
« Le championnat est passionnant avec quatre équipages très proches, ce qui nous promet une fin de saison très passionnante. Il va falloir se jouer des pénalités et mettre en place la bonne stratégie. Le plus performant ne sera pas forcément celui qui sera titré. Le niveau sportif est bien là mais il faut que le championnat soit géré avec toute l’attention qu’il mérite. On a la chance de rouler contre Saintéloc Racing avec la même auto. C’était la même chose l’an passé avec ART Grand Prix et Hexis Racing. C’est ce que l’on recherche. »
L’équipe poursuivra en GT la saison prochaine ?
« Ce que l’on peut dire avec assurance, c’est que l’on sera présent dans une Porsche Cup. Tous les autres programmes sont liés à des opportunités financières. Pour ce qui est du GT, on ne va pas changer de marque tous les ans. En LM P2, les bons résultats d’Imola et du Mans ouvrent des portes. On a le savoir-faire et on sait faire rouler tout type d’autos. Le gros problème du LM P2 est d’ordre économique. Il faut avant tout réunir les budgets nécessaires. On va terminer notre troisième année d’existence et il faut une approche différente en 2015. On ne peut plus investir autant d’argent. Il faut trouver le juste milieu entre le sport et les finances. Le Sébastien Loeb Racing a la même problématique que les autres teams. La période actuelle est compliquée pour tout le monde. »
L’équipage présenté ce week-end est de tout premier choix…
« Nous n’avons pas déclaré forfait au Red Bull Ring de gaieté de cœur. La situation n’est pas facile. On a énormément travaillé pour être ici en alignant un équipage capable de gagner avec deux pilotes qui découvrent l’Endurance. C’est aussi la preuve que cette discipline est importante pour nous. On va se battre pour être à Estoril comme on s’est battu pour être ici. La catégorie LM P2 coûte beaucoup d’argent. Avant de revenir au Mans et en ELMS, il faut trouver une solution financière. De plus, si on revient au Mans, c’est pour faire encore mieux que cette année. Il n’est pas question de participer pour faire de la figuration. Ce n’est pas l’objectif de l’équipe de rouler pour rouler. Mais poursuivre au Mans et en ELMS fait partie des objectifs à atteindre. »
L’équipe compte se positionner sur un nouveau credo avec le LM P3 et la construction d’un châssis. Un challenge plus compliqué à relever ?
« On a travaillé sur ce sujet car on y croit. On attend le règlement définitif pour avancer. L’équipe s’est associée à d’autres acteurs compétents dans ce domaine. On croit dans le concept et on tient à proposer une solution très intéressante. Être constructeur est la suite logique des choses. Dans ce cas, nous n’avons pas la vocation à être concurrent. Cette nouvelle auto manque à l’Endurance. Cela va certainement donner un vrai coup de boost à la discipline. »
Il y a d’autres disciplines qui intéressent l’équipe ?
« Une équipe se doit de regarder tout ce qui se fait. Le rallye-cross est quelque chose qui a le mérite d’être compétitif et populaire. »
Sébastien n’a pas encore roulé pour l’équipe cette année. Est-il prévu de le voir en fin de saison ?
« Son emploi du temps est chargé cette année avec la découverte d’un nouveau championnat. Il n’est pas possible de le voir avec l’équipe à Nogaro et au Paul Ricard pour la finale. La seule possibilité serait Baku pour la dernière manche Blancpain Sprint Series. L’équipe est capable d’exploiter une auto, mais rien n’est arrêté. »
Près de trois ans après le lancement de l’équipe, quel est le bilan ?
« Ma plus grosse satisfaction en tant que patron d’équipe est d’avoir pu faire travailler ensemble des gens qui viennent d’horizons divers et variés. On a la chance d’avoir les bons éléments. Le Sébastien Loeb Racing sait exploiter des voitures, ce qui est positif pour l’avenir. A chaque fois que l’équipe s’engage dans un championnat, c’est à fond. On souhaite moins s’éparpiller et s’investir dans une ou deux disciplines. »