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Présent et avenir du GT Asia avec son promoteur David Sonenscher

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La série GT Asia est arrivée le week-end dernier au Fuji Speedway avec pas moins de 33 voitures sur sa grille, dont 18 GT3, et des noms bien connus sur les portières et les garages, tels que Stefan Mücke, Akira IIda, Rob Bell, Alex Yoong, Katsumasa Chiyo, Craft Bamboo Racing AMR, AF Corse, McLaren GT… Après des années de montée en régime régulière, le GT Asia s’impose désormais comme une série majeure en Asie, et nous avons saisi l’occasion de la présence à Fuji de David Sonenscher, le patron de Motorsport Asia, le promoteur de la série, pour lui demander un état des lieux du GT Asia et ses projets pour le futur.

gt_asia_fuji_2014-3551Vu de l’extérieur, il apparaît que le GT Asia a pris une nouvelle dimension depuis l’année dernière. Comment êtes-vous arrivé jusque là ?

“Je suis impliqué dans la série depuis les années 90. Nous avons commencé en mettant sur pied une coupe Ferrari Asia, puis Porsche et Ferrari, et cela a évolué en une série ouverte aux GT organisée par le Supercar Club Hong Kong, un groupe de gentlemen drivers. Je suis de mon côté parti pour organiser la Porsche Carrera Cup Asia. Pendant ce temps, la série du Supercar Club devenait plus populaire et vers 2005, Paul Yao, l’organisateur, m’a demandé de revenir l’aider à gérer la série, négocier les arrangements avec les circuits, etc. Il m’a ensuite proposé d’en reprendre les rênes via Motorsport Asia. Nous avons accepté avec plaisir, étant donné que nous voyions dès ce moment un grand potentiel.

“Il s’agissait encore alors surtout de courses au règlement peu structuré, élaboré autour d’un bon dîner par les participants. Partant de là, nous avons commencé à introduire des structures plus professionnelles, mais ça a pris un peu plus de temps que prévu parce qu’il ne fallait pas brusquer les choses pour ce groupe de gentlemen qui sont là avant tout pour se faire plaisir, et nous voulions qu’ils soient associés à cette évolution, plutôt que de la subir. Les choses se sont mises en place graduellement, en progressant chaque année même si ça ne se voyait pas forcément de l’extérieur.

gt_asia_fuji_2014-3554“Et à partir de la fin 2012, la série a vraiment pris son envol, a commencé à gagner en crédibilité et à générer beaucoup d’intérêt. Le bouche à oreille était très bon en 2013, même si nous n’avions pas encore le nombre de participants souhaité, mais nous étions sûrs que 2014 serait une bonne année. Et le résultat est là, cette année nous sommes arrivés à une situation très solide. La progression que nous avions planifiée s’est matérialisée. Nous ne sommes pas encore tout à fait là où nous voulons être, mais ça vient. Nous avons encore des choses à mettre en place. Nous venons d’introduire le data logging, des vérifications techniques professionnelles, nous explorons les aspects médias avec le live streaming, les retransmissions TV, toutes choses qui seront opérationnelles très bientôt.”

Y a-t-il un intérêt de la part de sponsors et des constructeurs ?

“Absolument. Nous avons bon espoir d’avoir bientôt des noms majeurs associés à la série. Les constructeurs sont très intéressés. Nous nous attendons à avoir des nouvelles autos spectaculaires la saison prochaine, par exemple il est très probable que nous pourrons annoncer en septembre un team avec deux Bentley, ce genre de choses. AMG veut plus d’implication, l’année dernière ils ont fait venir Mika Hakkinen, et veulent recommencer ce type de projet cette année. Les constructeurs impliqués sont tous motivés.”

gt_asia_fuji_2014-3929Quel est votre périmètre d’activité en Asie ?

“Depuis 20 ans que nous avons commencé les courses en Asie, nous sommes allés un peu partout sur la zone Asie Pacifique. Pour l’année prochaine, nous prévoyons d’aller en Malaisie, Corée, Chine, Japon, peut-être en Australie. Nous pensons aussi à la Thaïlande, ou à l’Indonésie à moyen terme, quand l’infrastructure sera en place. Nous sommes consultants sur le championnat GT thailandais mais pas encore avec GT Asia.”

Est-ce qu’il y a des contacts de la part de teams hors d’Asie pour venir en GT Asia ?

“C’est déjà le cas, si vous parcourez la pit lane vous verrez pas mal de teams européens par exemple. AF Corse, Craft Bamboo Racing sont là, et il y a de plus en plus de contacts qui arrivent d’Europe. Au départ, ça a été difficile de faire accepter la venue de pilotes professionnels, il y a eu un peu de résistance de la part des gentlemen drivers qui avaient peur de se faire déposséder de leur série, mais ils ont rapidement compris l’intérêt de côtoyer des pros. C’est excitant, ça les fait progresser, ça rend les courses très intéressantes et les attitudes ont changé complètement vis-à-vis de ça. C’est la même chose pour les teams qui se professionnalisent et demandent de l’expertise à tous les niveaux, et évidemment cette expertise existe en Europe, en Australie, au Japon. Nous aimerions que les Japonais s’impliquent plus en dehors des manches japonaises, mais c’est difficile de les faire voyager en dehors du pays, parce qu’ils ont déjà beaucoup d’opportunités de courir en local. Mais ça commence là aussi.”

gt_asia_fuji_2014-5332Il est évident depuis l’extérieur que le niveau de pilotage et la professionnalisation des teams sont en nette progression. Est-ce qu’il s’agit de nouveaux intervenants, ou de la progression des participants historiques ?

“Un peu des deux. L’année dernière notre moyenne était à 17-18 voitures, cette année c’est plutôt 28-29, et encore plus ici en fait, donc il y a des nouveaux entrants. Et nous en espérons plus. Le marché du sport auto asiatique est progression rapide maintenant. Pendant des années nous étions en avance sur la réalité du marché avec notre produit, mais maintenant le marché  nous rattrape, ce qui nous offre des opportunités intéressantes. C’est d’autant plus vrai que la situation en Europe est au contraire plus difficile. Nous ne sommes plus “ce championnat tout là-bas”, maintenant l’Asie est de plus en plus considérée comme une opportunité de carrière valide. C’est à nous d’être à la hauteur, de mettre en place tous les standards internationaux pour être prêts à répondre à ces opportunités, d’être crédibles pour que les constructeurs, les teams se sentent suffisamment confortables pour s’impliquer avec nous.”

gt_asia_fuji_2014-3917Avez-vous des relations avec SRO ?

“Je connais Stéphane Ratel depuis très longtemps, nous avons même couru ensemble à Zhuhai autrefois. Nous discutons beaucoup. Il n’y a pas d’accord formel maintenant, mais nous coopérons là où c’est possible. Stéphane est vraiment le “Parrain” du GT, et je suis content que nous ayons une excellente relation personnelle.”

Est-ce que l’on pourrait imaginer par exemple de voir les tops teams de GT Asia à Spa, par exemple ?

“Dans l’état actuel des choses cela poserait des problèmes logistiques, et de calendrier, mais rien n’est impossible.”

Et avec l’Asian Le Mans Series ?

“Je connais bien Mark Thomas (NDLR le CEO de l’Asian Le Mans Series), mais l’Asian LMS, avec le focus sur les prototypes, est très différent de ce que nous faisons.”

gt_asia_fuji_2014-5305Quel est le mix des nationalités dans les équipes ?

“Hong Kongais, Malaisiens, Chinois, Italiens, Anglais, Australiens, Japonais, quelques Allemands… C’est vraiment très international. Mais nous connaissons pas mal des gens impliqués depuis très longtemps, c’est une communauté très soudée où il y a des relations de confiance. Ça rend les choses plus faciles pour évoluer. Nous avons aussi de bonnes relations avec les circuits.”

L’ambiance dans le paddock a l’air bonne…

“Oui, excellente. Attention, les concurrents sont très compétitifs, comme dans tout championnat, mais ils s’aident volontiers le cas échéant, il y a un très bon esprit. L’environnement des circuits que nous choisissons est également important, parce qu’ils veulent aussi profiter de leur temps en dehors de la piste, c’est l’esprit des gentlemen drivers. Nous essayons de préserver cette harmonie.”

gt_asia_fuji_2014-3837Avez-vous des projets pour varier les formats de course ?

“On commence à y réfléchir. La solution de SRO, avec le sprint d’un côté et l’endurance de l’autre est bonne. J’aime le sprint. Les courses d’une heure, avec le changement de pilote, restent intenses d’un bout à l’autre. C’est important pour les spectateurs et la TV. Les courses plus longues, mettons trois heures, sont plus pour les pilotes eux-mêmes que pour les spectateurs. Si on pouvait avoir par exemple un ou deux évènements particuliers dans l’année, pourquoi pas en s’associant aux douze heures de Sepang, ou Bathurst, ça pourrait être intéressant. On regarde, mais il faut qu’on ait l’adhésion des teams, parce que les budgets sont différents. A partir du moment où on dépasse une heure, c’est-à-dire un réservoir, il faut plus d’équipement, plus de personnel, on change de dimension. Mais si on sent qu’il y a une demande des participants, et qu’on pense que ça peut fonctionner, on sera content de le faire. C’est une question de choisir le bon moment.”

Les photos du meeting de Fuji sont ici

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