Alors que le nom Lamborghini était jusque-là associé au Reiter Engineering en GT, le constructeur italien a décidé de s’investir officiellement en s’occupant du développement de la Huracan GT3. Si l’équipe privée Grasser Racing Team s’occupe de faire rouler les deux Lamborghini vertes en Blancpain Endurance Series, c’est bien à la marque de Sant’Agata que l’on doit la GT3, via Squadra Corse, son département compétition. La marque italienne a débuté de la meilleure des façons la carrière de la Huracan GT3 en s’offrant une victoire à Monza en avril dernier (ndlr : le résultat final n’est pas encore connu suite à une irrégularité de la bride de ravitaillement en carburant). Au Paul Ricard, la Huracan GT3 a dominé les essais avec une pole à la clé. La course a été plus compliquée avec une seule des deux autos à l’arrivée au 6ème rang.
Malgré un résultat final dans le Var hors du podium, Giorgio Sanna, en charge de Squadra Corse, se montre satisfait du début de carrière de la Huracan GT3 comme il nous l’a confié dans un entretien : « Je retiens un résultat d’ensemble positif avec une première pole en Blancpain Endurance Series. Le niveau du championnat est très relevé et décrocher une pole dès la première année de la Huracan GT3 montre que l’auto est dans le coup. Bien sûr, la Balance de Performance est importante mais cela fait partie du postulat de départ quand vous alignez une auto dans la catégorie GT3. Toute l’équipe fait de son mieux. Malheureusement, un drive trough nous a mis hors du podium. Cela fait partie du jeu. »
On attend toujours de savoir si la victoire de la Lamborghini Huracan GT3 de Jeroen Mul, Andrew Palmer et Fabio Babini à Monza est validée ou pas. « C’est la FIA qui rendra son verdict » nous confie Giorgio Sanna. « Nous sommes confiants sur la décision finale car nous n’avons rien à nous reprocher. Certes, cette première année est faite pour apprendre, mais aussi pour montrer la compétitivité de la Huracan GT3. On pense que la Blancpain Endurance Series est le championnat idéal pour cela. Nous collectons beaucoup de données avant de délivrer les autos aux clients en vue de la saison 2016. Nous pensons vraiment que nous allons dans la bonne direction. »
La prochaine étape passera par les Total 24 Heures de Spa, ce qui n’effraie pas le patron de Squadra Corse : « La Lamborghini Huracan GT3 est une auto fiable et taillée pour l’endurance. Cependant, ce sera ses débuts sur un double tour d’horloge. Là aussi, nous devons acquérir de l’expérience pour préparer l’avenir. La Huracan GT3 a bouclé beaucoup de kilomètres en essais et la confiance est de mise sur le côté fiabilité. La manche de 6 heures au Paul Ricard a montré que c’était un vrai sprint d’endurance. Il en sera de même à Spa fin juillet. Avec plus de 60 GT3, il faut s’attendre à une course serrée. »
Avant une livraison aux équipes d’ici le début 2016, il n’est pas exclu de voir des Huracan GT3 sur des courses de fin d’année sur le continent asiatique. Les 12 Heures de Sepang, 12 Heures d’Abu Dhabi ou 24 Heures de Dubai pourraient faire partie du programme. Giorgio Sanna a confirmé que plusieurs autos ont déjà été vendues. Lamborghini a vocation à laisser s’exprimer ses clients : « Grasser Racing Team poursuivra en tant qu’équipe privée à l’avenir. Il n’est pas question de voir des autos officielles. Tous nos clients auront un soutien identique. La seule chose que l’on pourrait voir est le prêt de pilotes officiels. » Le nombre de Huracan GT3 pour en 2016 n’est pas encore connu mais en voir près de 15 en Europe et 5 en Asie fait partie des possibilités.
Pour ce qui est du marché américain, il y a de l’intérêt de teams roulant actuellement en Lamborghini Blancpain Super Trofeo North America. En revanche, il n’est pas prévu de voir une Huracan GT3 au Petit Le Mans en fin de saison TUDOR. « Le marché américain est important pour Lamborghini » souligne Sanna. « C’est même le premier pour la marque. On travaille de concert avec l’IMSA pour homologuer l’auto avec une BOP spécifique au championnat. Nous avons testé la Huracan GT3 avec les pneus Continental. »
Compte tenu des nouvelles règles GTE, une Huracan GTE fait partie des envies mais rien n’est programmé à ce jour : « Il n’y a aucun plan à ce jour pour une GTE. Bien sûr, on regarde de nouvelles opportunités. C’est important que l’ACO, la FIA et l’IMSA travaillent de concert. Il faut éviter au maximum les différences entre les championnats. Squadra Corse n’a toutefois pas vocation à être une équipe de course. »
L’arrivée de la Lamborghini Huracan en Blancpain Super Trofeo permet de voir cette saison une belle mixité en piste puisque les Gallardo peuvent encore rouler. « Nous avons vendu le double de Huracan Super Trofeo que nous l’espérions, soit une bonne trentaine » se plait à rappeler Giorgio Sanna. « Le résultat est impressionnant. Les trois championnats Super Trofeo sont très importants pour Lamborghini. Cela permet notamment de mettre en place une filière pour les pilotes. Ces championnats font partie de la famille Lamborghini. La marque met des moyens pour développer les Super Trofeo en Europe, Asie et Etats-Unis. Le mix pilotes professionnels/gentlemen est important. »
Lamborghini se plait en GT et un passage en LMP n’est pas à l’ordre du jour, comme le précise le patron de Squadra Corse : « Pour nous, le gros challenge s’appelle Huracan GT3. La concurrence y est rude et Squadra Corse est le département compétition le plus jeune. Comme je l’ai dit, nous évaluons différentes opportunités mais rien n’est arrêté. »