A seulement 21 ans, Pipo Derani a déjà de solides références en sport automobile : Formule Renault 2.0, German F3, British F3, FIA European F3. Après deux courses disputées l’an passé chez Murphy Prototypes où il a brillé en ELMS, le fils de Walter Derani dispute sa première saison complète en Endurance. Deuxième à Silverstone sur la Ligier JS P2/G-Drive Racing en compagnie de Ricardo Gonzalez et Gustavo Yacaman, le Brésilien a fait parler la poudre durant la qualification. Il ne serait pas étonnant à l’avenir de le retrouver dans la catégorie reine puisque le nouvel environnement de Pipo Derani est bien l’endurance.
Quel est ton état d’esprit avant d’aborder ce meeting de Spa ?
« Je pense que ce sera plus difficile ici qu’en Angleterre. La concurrence est rude et tout le monde a bien travaillé depuis l’ouverture du championnat. On espère décrocher un nouveau doublé avec pourquoi pas dans l’ordre inverse (rires). Je connais bien le tracé de Spa pour y avoir roulé en F3 et Formule Renault à deux reprises. L’ambiance au sein de l’équipe est parfaite et je suis ravi de partager mon baquet avec deux pilotes originaires d’Amérique du Sud. De plus, je roule pour une équipe qui est proche du constructeur Onroak Automotive. C’est une belle chance pour moi que de rouler pour G-Drive Racing. Je vais faire du mieux possible pour aider l’équipe à être devant.
« Il faut coûte que coûte que l’équipe remporte le championnat et tous les points sont importants à prendre. Que ce soit la #26 ou la #28, peu importe, même si j’ai une préférence pour la #28. La pole décrochée à Silverstone m’a donné des envies même si la course n’a pas été facile. J’ai perdu du temps au départ en étant bloqué derrière l’Audi qui a peiné à s’élancer. Nous avons ensuite connu quelques soucis mineurs avant de revenir au contact de la tête mais le résultat d’ensemble du G-Drive Racing est parfait. »
La prochaine étape est le LM P1 ?
« Je ne peux pas nier que mon objectif est de suivre les pas de Brendon Hartley ou Harry Tincknell. J’ai roulé contre Harry durant deux ans avant qu’il réoriente sa carrière vers l’Endurance. Je croise les doigts pour arriver en LM P1 à moyen terme. Il y a un rookie test organisé en fin d’année mais ce n’est pas quelque chose qui hante mes nuits. Bien sûr, je vais faire tout ce que je peux pour briller et me montrer. Si j’arrive à rouler dans une LM P1 en fin d’année, ce serait la cerise sur le gâteau. Ce n’est que ma première saison complète dans la discipline. Mes deux courses passées chez Murphy Prototypes se sont parfaitement déroulées et je pense qu’elles ont aidé à ce que je me retrouve chez G-Drive cette année. »
Le passage de la monoplace à l’endurance n’a pas été trop compliqué ?
« C’est totalement différent. En monoplace, tout est axé autour de toi. Là, il faut être endurant, constant et avoir l’esprit d’équipe. De plus, le FIA WEC est un championnat très professionnel et il me reste encore beaucoup de choses à apprendre. Je dois retranscrire un tas d’informations aux ingénieurs et à mes coéquipiers. L’endurance est une nouvelle étape dans ma carrière. »
Pourquoi avoir choisi cette discipline ?
« C’était impossible pour moi d’aller en Formule 1. Il y avait une chance sur un million que je puisse y arriver et il fallait en plus que j’amène ce million (rires). Si on prend le cas de Felipe Nasr qui est très rapide, il amène beaucoup d’argent. Je tiens à être pilote professionnel et je travaille durement pour y arriver. En endurance, il y a plus de possibilités, d’autant plus que c’est un Championnat du Monde. »
Les 24 Heures du Mans seront au menu. Un rêve qui va se réaliser ?
« Je suis impatient d’y être. C’est mon focus de l’année. J’ai bien conscience de la tâche qui m’attend en tant que rookie. Il faudra être fort mentalement car la semaine sera longue. Le team me supporte beaucoup dans cette découverte. Ce sera ma toute première course de 24 heures. Cela fait plusieurs années que je suis la course avec l’espoir de pouvoir y participer un jour et ce jour va bientôt arriver. Le Mans, c’est le haut de l’affiche. J’espère bien être le plus jeune brésilien à m’y imposer même si Lucas di Grassi est bien placé pour cela (rires). Je tiens à être au Mans sur les 20 prochaines années. J’ai eu l’occasion de boucler deux tours de piste du Mans avec Gustavo, ce qui fait que j’ai déjà une première idée du circuit et des virages. La course, c’est ma vie. J’aimerais également rouler à Bathurst, Monaco et disputer Indy 500 même si je sais que ce sera compliqué pour Indy. »