Au fil des saisons, Pierre Thiriet se forge une belle expérience en Endurance. Pour quelqu’un qui a débuté le sport automobile il y a moins de cinq ans, l’ascension du Vosgien a été rapide. Fidèle au TDS Racing depuis ses débuts, le champion European Le Mans Series 2012 a d’abord fait ses gammes en Renault Megane Trophy avant de passer en Endurance dans la catégorie LM P2. Pour ses quatrièmes 24 Heures du Mans de suite, Pierre Thiriet partage le baquet de la Ligier JS P2 du Thiriet by TDS Racing avec Tristan Gommendy et Ludovic Badey. Malgré sa grande taille, le natif d’Epinal se sent bien dans son nouvel habitacle fermé. Cette saison 2014 est celle du changement mais elle pourrait bien être aussi celle de la reconquête du titre ELMS et un nouveau podium de catégorie aux 24 Heures du Mans. Le passage d’une ORECA 03 à une Ligier JS P2 a été l’un des transferts inattendus de l’hiver.

 C’est un peu le calme avant la tempête en ce début de semaine ?

 « On attend cette échéance depuis un an. Nos différents essais se sont bien déroulés. La Journée Test nous a permis de bien travailler et d’appréhender encore mieux la Ligier JS P2. L’incertitude vient de la fiabilité de l’auto, non pas que nous n’avons pas confiance dans Onroak Automotive, mais bien du manque de recul. C’est un peu l’inconnue. Cependant, nous n’avons pas rencontré le moindre problème durant la Journée Test, si ce n’est une crevaison. C’est rassurant pour la suite de la semaine. »

 Tu t’habitues à ton nouvel environnement ?

 « Aussi étrangement que cela puisse paraître, je suis plus à l’aise que dans une auto ouverte. L’intérieur est bien pensé pour le pilote avec une bonne ergonomie. C’est pour nous un vrai plus. Onroak Automotive n’a pas lésiné sur l’habitabilité. Le poste de pilotage est très tactile et la visibilité dans l’auto est bonne. C’était un peu une crainte en passant à une LM P2 fermée mais cela ne pose pas le moindre problème. »

 Selon toi, le niveau est encore plus relevé cette année en LM P2 ?

 « Je pense sincèrement qu’il n’a jamais été aussi haut. Quasiment l’intégralité du plateau LM P2 peut l’emporter. Les places pour le podium devraient se jouer dans le final. Il faudra être rapide et rester en dehors des soucis sur la piste. Tout le monde semble bien mieux affuté que l’année passée. »

Tu t’attendais à avoir une telle carrière même si elle est loin d’être terminée ?

 « Je suis arrivé en sport automobile assez tard même si j’ai toujours apprécié les courses d’endurance. Je n’ai jamais pensé à la monoplace. J’ai un travail quotidien qui me prend beaucoup de temps. Mon but est de me faire plaisir à haut niveau, ce qui est le cas actuellement. Je n’ai jamais eu l’objectif de rouler pour un constructeur. Je fais les choses à ma vitesse. Mon père m’a offert un roulage dans une Renault Megane Trophy du TDS Racing. Tout est parti de là. Le test s’est bien passé et deux mois plus tard, je roulais en compétition avec une place sur la 2^ème ligne lors de mes débuts en Megane Trophy. Il faut dire qu’avec Xavier (Combet) et Jacques (Morello), j’ai eu de bons coachs. Mon père est passionné de sport automobile depuis longtemps. Christian Poiraud fait partie des pilotes de ma région qui a pris part aux 24 Heures du Mans, et tout le monde était derrière lui. »

 L’objectif reste la victoire ?

 « On sait qu’on peut aller la chercher. Le Mans fait partie intégrante de notre saison mais il ne faut pas oublier le titre ELMS à aller reconquérir. Pour moi, il va aussi y avoir les 24 Heures de Spa sur la BMW Z4 GT3 du TDS Racing. »

Quel est ton avis sur l’arrivée des Slow Zone ?

« C’est quelque chose de positif car cela peut éviter les longues neutralisations. Il faut juste faire bien attention aux zones de ralentissement. Tout le monde veut gagner du temps mais les pilotes sont intelligents. Il va falloir être très attentif à la mise en place de ces Slow Zone. L’idée est bonne et comme toute évolution réglementaire, il faut du temps pour que la mise en pratique soit complètement au point. »