Trois semaines après la finale European Le Mans Series, Pierre Fillon est de retour à Estoril. Le président de l’ACO a troqué sa casquette de dirigeant pour le casque de pilote d’une Ligier JS P3 partagée avec Jacques et Pierre Nicolet. L’objectif est clair : prendre un maximum de plaisir. Ne croyez surtout pas que l’on discute FIA WEC, ELMS ou avenir du LM P2 dans le box OAK Racing. Les discussions tournent autour des réglages de l’auto et Pierre Fillon n’est pas venu à Estoril pour se contenter de boucler quelques tours avant de rentrer au Mans. Ce week-end, nous sommes allés à la rencontre du pilote Pierre Fillon.

“C’est un plaisir pour moi d’être ici” nous confie Pierre Fillon à l’issue de la première séance d’essais libres. “J’ai eu l’occasion de tester l’auto il y a quelques semaines sur ce même tracé mais les conditions étaient différentes. Je dois encore approfondir le mode de fonctionnement mais je prends beaucoup de plaisir à piloter.” 

Pierre Fillon ne débute pas en LM P3 puisqu’il a eu l’occasion de tester la Ginetta-Juno LM P3 durant la semaine des 24 Heures du Mans.

“Je suis réellement là pour le plaisir et à titre privé” poursuit le pilote de la Ligier JS P3 #42. “Cela renforce la crédibilité de la catégorie LM P3 lancée par l’ACO. La Ligier JS P3 est facile à prendre en mains. On sent réellement qu’elle est bien née. C’est une vraie voiture de course qui fait la part belle au pilotage puisqu’elle n’a pas d’assistance. Ma dernière apparition en compétition remonte à la fin des années 2000 sur une Norma, déjà à Estoril. Le roulage matinal m’a permis d’appréhender le trafic avec les GT, ce qui n’était pas une mince affaire car la piste était encore humide. Il n’était pas question pour moi de me jeter sur les GT à l’approche des virages. La visibilité dans l’auto est très bonne et la température dans l’habitacle est supportable. Je ne boude pas mon plaisir.” 

Compte tenu d’un emploi du temps bien chargé, il n’est pas prévu de disputer une saison complète même si l’envie ne manque pas : “Quand on goûte à la compétition automobile, on devient vite accroc. Je n’ai malheureusement pas le temps nécessaire pour disputer l’intégralité d’un championnat. Pour cela, je devrai m’affûter encore plus sur le plan physique (rire).” 

Pierre Fillon n’est pas le seul président à rouler ce week-end à Estoril. Le président de l’ACO roule face à Manuel Breyner, qui dirige de la fédération portugaise, et qui compte plusieurs départs aux 24 Heures du Mans.

Les détracteurs diront qu’il n’est pas normal que le président de l’ACO roule sur une Ligier, marque bien présente dans les championnats labellisés ACO. On devrait au contraire s’en féliciter, que ce soit sur une Ligier ou un autre châssis. Pierre Fillon espère bien d’ailleurs bien avoir l’occasion de tester maintenant l’ADESS-03. Comme se plaît à le répéter Eric Van de Vyver, promoteur du VdeV et pilote, “il faut connaître le sport automobile pour le comprendre.” Mission accomplie…