Les nouvelles règles sportives établies par SRO cette saison en Blancpain Endurance Cup ont fait des contents et des mécontents. Il est de toute façon impossible de contenter tout le monde. Entre une fenêtre de temps à respecter lors des ravitaillements, un arrêt technique aux 24 Heures de Spa, la généralisation du Full Course Yellow et le respect des limites de la piste, les avis divergent au sein des équipes. Ces nouvelles règles ont été mises en place pour freiner l’escalade des coûts et le Full Course Yellow a été généralisé. En cette fin de saison Blancpain GT Series, il était important d’aller recueillir les avis des uns et des autres. Acte 1 chez le Belgian Audi Club Team WRT.
“Je ne suis pas contre l’arrêt technique” nous a confié Pierre Dieudonné, directeur sportif du Belgian Audi Club Team WRT. “Il faut juste savoir quelle est la portée de cet arrêt si on fait autre chose durant cet arrêt. Il faut que ce soit le meilleur qui gagne car n’oublions pas qu’on fait de la course.” L’arrêt technique a été introduit aux 24 Heures de Spa, là aussi pour contrôler les coûts.
La fenêtre introduite pour les ravitaillements a fait des heureux et des malheureux. Cette saison, chaque arrêt est soumis à un temps, ce qui évite aux équipes d’investir dans du matériel trop coûteux. A titre d’exemple, un pistolet pneumatique peut valoir plus de 6000 euros (sans compter les révisions fréquentes). La fenêtre des arrêts change au gré des circuits.
Le Belgian Audi Club Team WRT est parvenu à descendre en-dessous de la fenêtre imposée (pour quelques dixièmes) à Silverstone, ce que l’on peut considérer comme une prouesse. Dans la foulée, le règlement a été modifié avec l’accord de tous les teams, dont WRT. Précisons que le team belge a tenté la même chose avec deux autres R8 LMS à Silverstone, sans succès. “Cette zone est compliquée à expliquer” nous a déclaré Pierre Dieudonné. “Si on prend le cas de Spa, nous avons dû attendre lors de chaque arrêt. Malgré cela, tout le monde se rue à Spa. J’ai bien conscience que toutes les mesures ont été prises pour redynamiser le sprint. Aujourd’hui, le Sprint est un vrai succès. Je pense tout de même qu’il est possible de trouver des mesures qui ne soient pas contraires à l’esprit d’un sport de performance.”
“Pour ce qui est du Full Course Yellow, je ne suis pas convaincu par la mesure” poursuit Pierre Dieudonné. “Le safety-car permettait d’accélérer la cadence, ce qui n’est pas le cas du FCY où il faut rouler à 80 km/h. Je pense que la mesure est contre productive, ce qui montre la complexité du sujet.” Pour ce qui est du respect des limites de la course, le directeur sportif du Belgian Audi Club Team WRT a une idée très claire sur le sujet : “Je pense qu’il faut revoir complètement le contrôle d’une course. On arrive à quelque chose de grotesque. La direction de course doit être épaulée pour constater ces limites. Il y a beaucoup d’énergie passée à tout contrôler. La technologie existe pour que cela se fasse automatiquement. Des systèmes de détection existent sur les autos de route. Une voiture est capable de détecter quand elle sort de la piste. Il peut y avoir une action sur le management de la voiture, par exemple un mode dégradé durant quelques secondes avec un flash à l’arrière qui prévient les poursuivants. Le sport automobile doit être à l’avant-garde de l’automobile. On arrive à faire rouler des autos seules sur un circuit, alors on doit être capable de faire cela. C’est la même chose pour mettre les autos à 80 km/h en même temps pour éviter les soucis. Cela demande une approche différente et la FIA devrait y réfléchir, elle qui investit beaucoup dans la sécurité.”