En passant de une à deux LM P2, l’équipe de Philippe Sinault multiplie ses chances de succès mais cet accroissement donne forcément plus de travail à la structure berrichonne. Si les deux Alpine A460 sont alignées sous deux entités différentes avec Signatech-Alpine et Baxi DC Racing Alpine, elles sont bien couvées par l’équipe de Philippe Sinault qui a enregistré son premier succès dimanche dernier à Spa grâce à Nicolas Lapierre, Stéphane Richelmi et Gustavo Menezes. Le message ‘Alpine is back’ présent en grosses lettres dans le box est clair même si 2016 ne marque pas le retour d’Alpine à la compétition. N’oublions pas que Signatech-Alpine compte deux titres européens. Pour ce qui est de l’avenir, les deux options disponibles sont le LM P1 privé ou le GTE avec une auto dérivée du modèle routier. En attendant qu’Alpine se décide sur son avenir en compétition, Philippe Sinault veut faire briller les A460 sur la scène mondiale.
Cela change beaucoup de choses dans l’équipe d’avoir deux autos ?
“Il faut beaucoup plus de travail en amont sur le plan de l’organisation mais tout le monde est rodé à la tâche. En 2015, nous gérions deux programmes et nous en avons arrêté un. Toutes les forces sont donc maintenant concentrées sur le FIA WEC. Il y a deux noms différents mais c’est une seule équipe où tout est transparent.”
Le nouveau package change beaucoup de l’ancien ?
“On découvre toujours l’auto car le programme s’est finalisé assez tard et peu de kilomètres ont été bouclés avant le Prologue FIA WEC de fin mars. On ne connaît pas encore complètement le package. Toutefois, on comprend vite que ce n’est pas juste l’ancienne LM P2 ouverte sur laquelle on a rajouté un toit.”
Le plateau en LM P2 est encore plus relevé qu’en 2015 ?
“Il suffit de voir la qualité des équipes et des pilotes pour s’en convaincre. Chaque année, le niveau est de plus en plus élevé. Il faut tout mettre dans l’ordre pour réussir, ce qui n’est jamais gagné d’avance.”
Quel est l’avenir de l’équipe avec Alpine ?
“L’objectif numéro est de toute façon de poursuivre en FIA WEC. Jusqu’alors, nous avions un manque de vision sur le long terme. Tout a été mis en place pour provoquer les choses. Cela fait maintenant plus de trois ans que nous sommes avec cette marque. Il faut donc maintenant une stratégie sur le moyen terme. Quelles sont les options ? Le LM P1 privé ou le GT. C’est encore trop tôt pour décider de la direction qui sera prise et le dernier mot revient à Alpine.”
Qu’en est-il d’une présence en Asian Le Mans Series ?
“Elle reste plus que jamais à l’étude, d’autant plus que nous avons une auto qui roule sous bannière chinoise. La décision se prendra avant Le Mans. Il y a deux possibilités : A450b ou A460. La priorité est de le faire avec nos pilotes asiatiques. De pus, l’Asie peut s’avérer être un gros marché pour Alpine dans le futur.”
Signatech-Alpine est sans doute l’équipe qui arrive le mieux à gérer la catégorie de pilotes en réunissant toujours des équipages homogènes. Faudrait-il supprimer cette catégorisation ?
“Je suis très humble sur le sujet et je n’ai pas la prétention d’avoir la solution. On constate que l’on est arrivé à la limite du système. Il faut se poser la question de savoir ce qu’est un Silver. Supprimer la catégorisation en FIA WEC est peut-être la solution mais je pense que c’est compliqué d’appliquer la même recette en ELMS. Le problème est de savoir quelle serait la marche à suivre au Mans. Depuis que je fais de la course automobile, c’est le sujet le plus compliqué que j’ai eu à traiter. Sur le plan de l’éthique sportive, c’est condamnable. Sur le plan économique et de l’accessibilité à la catégorie, ça se discute. Dès 2009, nous avons amené des pilotes de la F3. Les mentalités ont changé car à cette époque, on me disait qu’il fallait quelqu’un d’expérience pour rouler en endurance. La discipline a changé car on assiste maintenant à de vrais sprints de longue durée avec des autos très robustes.”