Pilote de talent, Paul-Loup Chatin n’a pas pour autant mis de côté ses études. Le pilote de la Ligier JS P2/Panis-Barthez Compétition en European Le Mans Series a récemment été admis en Master Communication. Il rejoindra à la rentrée l’Ecole de la Communication de Sciences Po à la rentrée. Paul-Loup Chatin s’est confié à Science Po sur ses études.
Dès 2013, le natif de Dourdan a suivi durant deux ans le programme pour sportifs de haut niveau de Sciences Po. « J’avais un objectif de Formule 1 avant d’intégrer ce programme » a déclaré Paul-Loup Chatin. « C’est un sport très prenant, qui ne m’avait pas laissé la possibilité de continuer mes études après le Bac. En 2013, j’ai pris la trajectoire de l’endurance : c’est une discipline qui occupait aussi beaucoup de mon temps, mais me laissait la possibilité de mener un autre projet en parallèle, à condition de m’en donner les moyens. Dès que j’ai eu connaissance de l’existence du programme pour sportifs de haut niveau de Sciences Po, j’ai foncé. Les enseignements proposés m’avaient toujours attiré – j’avais fait un Bac ES – et je me suis dit que ça ne pouvait qu’être positif pour moi : cela me donnait l’opportunité d’améliorer mes connaissances personnelles pour plus tard. »
C’est maintenant le Master en Communication qui l’attend : « J’aurais été frustré de m’arrêter au certificat pour sportifs. Sciences Po me plaisait et j’ai vite compris que je voulais essayer d’y poursuivre mes études. Quand on est sportif de haut niveau, on doit prendre en charge sa propre communication : on est ambassadeurs pour nos sponsors et on représente tout une équipe. Par exemple de 2013 à 2015 j’étais pilote Alpine et donc lorsque je parlais, je devais savoir que je parlais aussi un peu pour Alpine, qui est une marque du groupe Renault. Et puis je dois aussi gérer ma présence sur les réseaux sociaux : ma page Facebook, mon Twitter, etc. J’avais donc une première approche pratique et concrète de la communication, sans en avoir approché la théorie. J’ai choisi le Master en communication de Sciences Po pour pouvoir approfondir mes connaissances à la fois théoriques et pratiques. »
En parallèle à son programme ELMS, Paul-Loup Chatin est en stage chez Sportlab, une agence de conseil en communication et publicité spécialisée dans le sport : « Après avoir validé mon certificat à Sciences Po en 2015 je voulais mettre mon temps libre à profit pour préparer le concours d’entrée en master à Sciences Po. Entre les épreuves écrites et les oraux, j’ai décidé de faire un stage qui me donnerait une première expérience dans un cadre professionnel. C’était un plus pour mon CV et pouvait être un sujet de discussion lors de mon entretien d’admission en Master. Je suis l’un des seuls pilotes français à avoir la double casquette sportif – étudiant. Si mon objectif à court terme reste la course en endurance, sur le long terme j’aimerais travailler le monde de l’automobile. »
Présent en FIA WEC l’année passée chez Signatech-Alpine, le programme ELMS est plus facile à gérer avec ses autres obligations : « L’an dernier j’étais en championnat du monde, avec beaucoup de déplacements, en Chine, au Japon, aux États-Unis, etc. Cette année j’ai choisi de repasser en championnat d’Europe. Je n’aurai pas besoin de partir une semaine avant la course pour récupérer du jet lag et le calendrier des compétitions est moins lourd. Ça colle mieux avec le calendrier universitaire de Sciences Po. Mais si je vois que sport et études ne sont pas compatibles, je saurai privilégier mes études. »
Après avoir rêvé de Formule 1, Paul-Loup Chatin brille en Endurance, discipline à l’opposé de la F1 : « Je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire pour changer l’image de ce sport. Déjà, l’Endurance est un sport plus ouvert au public que la Formule 1 : les spectateurs peuvent aller dans les stands, voir les voitures de près et obtenir des autographes. La Formule 1 est un milieu particulièrement fermé, très inaccessible. C’est d’ailleurs en train d’éloigner les spectateurs de ce sport. Il faudrait vraiment le redynamiser en améliorant la communication et surtout la proximité entre acteurs et spectateurs. Dans le contexte de changement climatique, le sport auto est souvent mal vu à cause du bruit et de sa consommation d’essence mais on peut aussi voir le sport automobile comme un vrai laboratoire grâce auquel les voitures d’aujourd’hui, plus innovantes, consomment de moins en moins. »
Plus d’infos sur le certificat préparatoire pour sportifs de haut niveau ici