Patrick Pilet est l’homme en forme du moment. Vainqueur il y a une semaine du Petit Le Mans disputé dans des conditions dantesques avec le titre GT Le Mans à la clé, le pilote officiel Porsche retrouve le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA à l’occasion des 6 Heures de Fuji où il compte bien ouvrir le compteur de la Porsche 911 RSR #92 qu’il partage avec Fred Mako qui connaît parfaitement les lieux. Le tandem a décroché le 5ème chrono de la session qualificative.
Satisfait du début de week-end ?
“Nous étions mieux en qualification après des essais libres plus compliqués. Le travail fourni va dans le bon sens avec une bonne piste de travail pour le futur. La stratégie était de n’utiliser qu’un seul train de pneus contrairement à la concurrence. Les chronos sont très serrés et nous sommes proches de la #91.”
La pluie annoncée demain sera un avantage pour le camp Porsche ?
“Aussi bien Fred que moi sommes rodés à la pluie en ce moment (rires). La voiture est bonne et tous les ingrédients sont réunis pour bien figurer. Cependant, on ne s’attend pas à une course facile compte tenu des écarts qui sont minimes. Ce qui est sûr, c’est que la pluie ne nous gêne pas.”
Remis de cette folle édition du Petit Le Mans ?
“C’était une course de folie mais c’est aussi pour cela que l’on fait ce métier. Le résultat reste assez irréel sachant que la pression était importante. La #912 a connu des soucis assez tôt dans la course, si bien qu’il a fallu assurer tout nous-mêmes. On a attaqué du début à la fin et à aucun moment, nous n’avons pensé l’emporter au général. Rien n’est fait pour qu’une GT l’emporte au général. A chaque neutralisation, les GT ravitaillent après les autres catégories. La voiture n’a pas connu le moindre pépin.”
La course a été arrêtée au bon moment ?
“Avec le recul, je pense qu’il fallait l’arrêter deux tours plus tôt, soit avant la sortie de piste de Bruno Junqueira. La nuit arrivait, la température baissait et cela devenait de plus en plus compliqué. Pour preuve, on roulait une dizaine de secondes moins vite qu’en début de course. Porsche n’avait jamais encore gagné Petit Le Mans au général.”
Les pneus Michelin ont été un avantage ?
“On ne peut pas le nier. Toute l’équipe a parfaitement travaillé le sujet des pneumatiques et les choix étaient bons. On a l’habitude d’utiliser ce type de pneu en FIA WEC. Les dessins sont plus profonds même si cela ne pas suffisait pour évacuer toute l’eau mais il a parfaitement fonctionné dans des conditions extrêmes sachant que toutes les GTLM disposaient des mêmes gommes. De plus, nous avons dû composer avec une jante cassée suite à un contact avec une BMW en fin de course.”
La qualification a été plus compliquée…
“Partir dernier sur une telle course n’était pas la meilleure chose surtout dans de telles conditions. Nous pensions monopoliser la première ligne mais entre le châssis à changer sur la #912 et la rétrogradation de la #911, le départ n’a pas été facile. La planche en bois sous l’auto a gonflé avec l’eau, ce qui a très légèrement modifié la hauteur de caisse. A Road America, nous sommes partis en queue de peloton avant de l’emporter.”
Nick (Tandy) a joué un rôle essentiel dans la victoire ?
“Nick a bouclé d’entrée un très bon double relais. Il a été magique du début à la fin. Nick, c’est le parfait “team player”. On dialogue de façon permanente et tout se passe très bien entre nous. On se pousse mutuellement. La logique serait d’aller défendre ensemble le titre la saison prochaine. Rouler aux Etats-Unis n’a rien à voir avec les autres championnats. Là-bas rien n’est joué jusqu’au damier. A Austin, nous avons mené jusqu’à l’avant-dernier tour avant de connaître un souci. Il faut faire fonctionner tout le package et ce n’est pas une simple histoire de BOP.”
La décision a vite été prise de ne pas faire rouler Richard (Lietz) ?
“C’était compliqué de le faire rouler dans ces conditions sans avoir bouclé un seul tour assez tôt dans la course. Cela n’a rien à voir avec sa performance. Nous avons bien conscience que c’est assez frustrant pour lui mais il fait bien partie de l’équipe à part entière.”
Un mot sur Mathieu Jaminet en lice pour le Porsche Motorsport Junior Programme ?
“Je suis très content que Mathieu ait été choisi pour représenter la France. Sa sélection est méritée et il a tout pour réussir en Cup mais aussi en GT : attitude, analyse, performance. En deux ans, il a pris de la maturité et de l’expérience. Il ne reste plus qu’à attendre les résultats.