Septième des 24 Heures du Mans 2011 dans la catégorie LM P2 sur une OAK-Pescarolo, Patrice Lafargue aimerait bien maintenant retrouver la classique mancelle en compagnie de Paul, son fils. Le passionné de voitures et de courses automobiles qu’il est a lancé il y a peu IDEC Sport Racing. La structure managée par l’expérimenté Jean-Claude Ruffier est présente en VdeV Endurance Series en GT et Prototypes, mais aussi en 24 Heures Series. Depuis le début de l’année, c’est en quelque sorte la “Lafargue mania” avec un leadership dans les deux championnats. Patrice Lafargue, son fils Paul, et Dimitri Enjalbert vont prendre la direction de Dijon en fin de semaine avec comme objectif de rester en haut de la hiérarchie. A moyen terme, l’objectif est bien les 24 Heures du Mans. Retour sur une success story avec Patrice Lafargue…
A quand remonte cette passion du sport automobile ?
“C’est une passion familiale que m’ont transmis mon père et mon grand-père, eux-mêmes férus de voitures. C’est dans les gènes de la famille Lafargue. J’ai toujours suivi les grandes épreuves, la Formule 1 en particulier. Et aujourd’hui, mon fils Paul partage cet amour pour les voitures, puisqu’il s’est aussi pris de passion pour la course. Comme moi, il est venu assez tard au pilotage, parce qu’il s’est d’abord concentré sur ses études, mais il apprend très vite et il est doué. C’est un vrai plaisir pour moi d’être compétitif avec lui, je ressens beaucoup de bonheur.”
Pourquoi avoir lancé IDEC Sport Racing ?
“J’ai réellement découvert la course il y a bientôt dix ans, initié par la dirigeant d’une société que j’avais rachetée. C’est lui qui m’a donné l’occasion de m’asseoir dans un baquet. J’ai tout de suite accroché et petit à petit, je me suis mis de façon de plus en plus assidue au pilotage, en prenant des cours, en recueillant les conseils de professionnels. Jusqu’à l’année passée, j’ai couru dans des écuries déjà en place dont j’étais client, spécialement le Ruffier Racing. Finalement, la décision a été prise en fin d’année de reprendre l’écurie existante à titre privé et de créer IDEC Sport Racing qui est donc le prolongement du Ruffier Racing. Nous avons renforcé le capital humain en recrutant, mais aussi le capital matériel, ce qui nous permet de compter quatre voitures dans l’équipe. Nous nous alignons sur le championnat VdeV Endurance Series en GT et Protos, ainsi qu’aux 24 Heures Series qui sont des courses d’endurance de 12 ou 24 heures.”
Quel est le leitmotiv sur ces championnats ?
“La priorité des priorités, c’est de prendre du plaisir. C’est fondamental parce que nous faisons beaucoup de déplacements, nous passons beaucoup d’heures sur les circuits. Il ne faut surtout pas que cela devienne une contrainte. Dans mon métier, je me donne énormément. Ma détente, c’est d’aller faire des courses de voitures. Nous avons constitué une équipe qui est comme une petite famille. Ce n’est que du bonheur de passer quelques week-ends dans l’année sur des circuits mythiques comme le Mugello que j’adore, un circuit de pilotage fantastique dans un lieu incroyable, ou Spa qui est pour moi le top, le circuit de référence, mais aussi le plaisir de l’environnement, de l’ambiance qui règne sur ces meetings. Ces championnats réunissent avant tout des passionnés dont 80% sont des gentlemen drivers, ce qui nécessite une vraie démarche de leur part.”
Et en termes de résultats ?
“Comme tous nos concurrents, nous aimons avoir des résultats et nous faisons tout pour aller le plus haut possible. Dans le monde de l’entreprise, nous sommes des compétiteurs. C’est la même chose derrière le volant. Je trouve passionnant d’essayer de s’améliorer et de voir que nos efforts portent leurs fruits. C’est un vrai défi qui génère énormément d’émotions quand les résultats suivent. Ce qui a été le cas l’année dernière, puisque nous avons gagné le championnat VdeV en GT3 avec mon fils Paul, mais aussi en début d’année avec trois victoires sur les quatre premières courses de la saison. C’était difficile de rêver meilleur démarrage. J’ai besoin de cette adrénaline car le challenge sportif est vraiment excitant.”
Quels sont les objectifs à court et moyen terme ?
“Cette année, le but est de mettre en place l’écurie, mais aussi de continuer à avoir des résultats. Nous avons été champions l’année dernière avec Paul et le but est au moins de gagner l’un des trois championnats sur lesquels nous sommes engagés. Ensuite, je souhaite aller plus loin en termes de compétition, sur des circuits encore plus relevés, avec dans le viseur l’European Le Mans Series et les 24 Heures du Mans.”
A quelle échéance les 24 Heures du Mans ?
“206 ou 2017, nous verrons… Si nous allons au Mans, c’est pour être compétitif. Il faudra se faire sélectionner par l’ACO qui reçoit beaucoup de demandes pour peu d’élus. Ce n’est pas si simple. Nous devons donc d’abord faire nos preuves pour avoir une candidature éligible. Maintenant, j’ai 54 ans, et comme je rêve de disputer les 24 Heures du Mans avec mon fils, il ne faut pas trop traîner !”