Champion European Le Mans Series 2012, le Thiriet by TDS Racing garde toutes ses chances pour récupérer son bien à Estoril même si pour cela il faudra réussir ce meeting varois, sur le même circuit où la couronne 2013 s’était envolée. La ORECA 03 a laissé place à la Morgan LM P2 puis à la Ligier JS P2, mais les envies de titre sont toujours bien présentes. Au fil des saisons, le TDS Racing s’est affirmé comme l’une des équipes de pointe de la scène européenne. L’association Jacques Morello / Xavier Combet fait mouche depuis la présence en Renault Megane Trophy où l’équipe basée depuis peu dans la banlieue de Montpellier a tout raflé. Entretien avec Jacques Morello sur la fin de saison avec les orientations 2015 appuyées par Xavier Combet.

Le titre reste jouable ?

 Jacques Morello : « Plus que jamais ! La performance est là et tout reste à faire. L’abandon du Red Bull Ring risque de peser lourd dans la balance. Plus aucun faux pas n’est permis. De plus, on a perdu 15 points à Imola alors que la course était pour nous. Sans cela, nous serions en tête du championnat. Sur un championnat qui compte cinq courses, il ne faut rien laisser filer. Le passage à un format de quatre heures est bon car mettre une course en plus reviendrait trop cher. Le modèle économique du LM P2 est compliqué. »

Le changement de voiture en cours de saison a rajouté de l’incertitude ?

 « Avant d’apprendre la Ligier, il a fallu apprendre la Morgan. Quoi qu’il se passe en fin d’année, on ne peut pas rougir de nos résultats. En 2011, nous avons été les premiers à faire rouler une ORECA 03 et cette saison les premiers à avoir une Ligier. C’est toujours intéressant de faire rouler de nouvelles autos. Cela rajoute un challenge supplémentaire. »

 Pourquoi avoir fait le choix de l’Endurance il y a quelques années ?

 « Nous avions fait le choix de nous arrêter une année avant la fin des Renault Megane. On avait fait le tour du championnat et c’était plus facile pour revendre les autos. J’ai travaillé en 2010 en ELMS au sein d’un team Formula Le Mans. C’est là que j’ai connu Mathias Beche. Nous avons proposé à notre partenaire de rouler en FLM. ORECA sortait la 03 et nous sommes partis directement en LM P2 avec deux victoires dès la première année. Personnellement, je n’avais aucune culture de l’Endurance et du Mans. J’ai commencé à m’y intéresser à partir de 2008/2009. Le team s’y est préparé petit à petit sans brûler les étapes. C’est pourquoi nous avons débuté par la Journée Test en 2011. »

Pierre (Thiriet) est la pierre angulaire du team depuis quelques saisons. Sa marge de progression est encore importante ?

 « Malgré son jeune âge, Pierre peut avoir le statut de gentleman. Son activité professionnelle lui prend une bonne partie de son temps. Il a débuté à nos côtés et je n’ai jamais douté de son potentiel. Il est doué et fait preuve d’une belle maturité. Sa marge de progression est importante aussi bien en performance pure qu’en gestion de la course. Aux 24 Heures de Spa, il a fourni un gros travail au volant d’une GT3 qu’il n’a pas l’habitude piloter. »

Quelles sont les orientations pour 2015 ?

 « On espère que cela va passer par une deuxième auto avec l’idée de garder l’équipage actuel. En GT, l’idée est de poursuivre en Blancpain Endurance Series avec BMW. On a une revanche à prendre. Le team regarde tout ce qui se fait. Le VLN avec les 24 Heures du Nürburgring ne serait pas pour me déplaire. Les contraintes sur cette course d’endurance sont différentes. Il est clair que l’on aimerait aller en FIA WEC. Je pense que les équipes LM P2 qui roulent en ELMS ont le niveau requis pour le FIA WEC. C’est juste une question financière. Même en ELMS, il faut faire attention à l’escalade des coûts, notamment au niveau des faux frais. Je tiens à souligner que des efforts sont faits. A titre d’exemple, Dunlop n’a pas augmenté le prix de ses pneumatiques alors que du développement a été fait. »

 Xavier Combet : « Comme l’a souligné Jacques, l’équipe aimerait bien passer en FIA WEC. Cela passe par l’arrivée d’investisseurs complémentaires. Sortir d’Europe coûte de l’argent. On travaille pour avoir deux autos en European Le Mans Series et aux 24 Heures du Mans. C’est un atout non négligeable d’en avoir deux. Il n’est pas prévu de mettre un terme au programme GT car l’équipe s’y sent bien. Vu notre passé avec les World Series by Renault, on ne peut que regarder l’arrivée de la nouvelle R.S. 01. Le team a débuté en compétition à travers la marque Renault et ce serait dommage de s’en priver car cette nouvelle formule est alléchante. On saura placer le produit à nos clients. Si on en croit Renault Sport, l’auto sera moins onéreuse qu’une GT3. Le gros point positif est le temps de roulage sachant qu’il y a des primes. Bien sûr, il y a la contrainte d’aligner deux autos, mais on a eu jusqu’à quatre Megane. On a des demandes et on étudie le dossier… »